Présence

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Ce fut le courant d'air glacé qui me fit me lever. J'étais déjà réveillée depuis un quart d'heure environ à cause des bruits. Ces petits sons incessants m'avaient pétrifiée et je n'avais pas osé sortir de mon lit. J'avais essayé de me convaincre que ce n'était que le bruit du vent ou bien mon imagination qui me jouait des tours, en vain. Lorsque ce courant d'air m'avait traversé, j'avais bondi hors de mes couvertures et m'étais assurée que la fenêtre était bien fermée.

Dehors, on pouvait admirer la lune briller faiblement derrière les nuages. Je mis quelques secondes avant de m'apercevoir que les bruits avaient cessé. Je me retournai et me préparai à me retrouver confrontée à une de ces atrocités qui n'existent que dans les cauchemars. Ma gorge se noua et j'essayai vainement de réprimer les tremblements de mes mains. Quelle surprise j'eus ! Il n'y avait absolument rien. Mes dents arrêtèrent de s'entrechoquer et mes cheveux retombèrent sur ma nuque. Ah ! Si seulement j'avais su, je n'aurais pas crié victoire aussi vite.

Soudain, mon oeil fut attiré par une étrange lumière émanant du grand miroir accroché au dos de la porte. Mon coeur s'emballa lorsque je m'approchai. La glace me renvoyait mon image comme en temps normal. Pourtant, il me semblait que la peau de mon double scintillait. Je prêtai plus attention à mon reflet et remarquai de légères différences. Ses cheveux bruns étaient plus longs de quelques centimètres, sa bouche plus pulpeuse, sa taille plus fine et ses pupilles paraissaient changer peu à peu de couleur, passant du bleu au gris. Je clignai des yeux, étonnée. Je commençai à respirer difficilement puis mon coeur s'arrêta plusieurs secondes lorsqu'elle tendit sa main. Je lâchai un hurlement strident et reculai de plusieurs pas, affolée. Dans ma précipitation, je me cognai contre le coin de mon bureau et tombai à la renverse. Je me relevai, paniquée. Mes yeux étaient exorbités et mon visage était pâle comme un cadavre. J'observai plus attentivementle miroir et m'immobilisai.

La jeune fille m'observait, les bras croisés et une moue boudeuse sur le visage. Remarquant que je la voyais, elle me fit signe d'avancer tout en bougeant les lèvres sans qu'un son ne me parvienne. Etrangement, je lui obéis. Je m'approchai lentement, comme hypnotisée. Elle avait l'air innoffensive et puis ce n'était qu'un reflet. Je lui souris, armée de ce nouveau courage. Je me comportai comme une imbécile à force de croire ce que je me disais. Quand je fus plantée devant le miroir, la créature hocha la tête, satisfaite.

Un courant d'air me traversa, encore plus froid que celui qui m'avait fait sortir de mon lit. Je perdis mon sourire. J'avais l'impression que chaque centimètre de ma peau devenait de la glace et que je gelais, des racines de mes cheveux à mes pieds. Mon âme semblait être aspirée. Je vrillai mon regard dans celui de la responsable qui semblait rire de mon malheur. Ne pouvant supporter ce supplice plus longtemps et observer impuissante l'amusement palpable de mon image, je fermai les yeux, espérant atténuer la douleur insupportable. La sensation devint peu à peu moins pénible puis cessa. Je crus entendre mon réveil sonner.

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