Chapitre Unique

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Tout est noirceur. Seules les ténèbres accompagnent mes pas. Mes yeux ne perçoivent rien, et l’humidité agresse mon nez. Dans le lointain : un clapotis. Régulier, il chante comme un carillon. À tâtons, je m’avance. Mes oreilles remplacent ma vue, à la recherche de la note qui me transportera.

Alors que je m’approche, le tintement n’est plus unique.

Le vent glisse sur ma peau, il s’engouffre dans mon monde. Il apporte cette caresse qui vous ensorcèle. Il me gèle autant qu’il me réchauffe. Me captive autant qu’il me fige. L’odeur du bois et de la forêt me parvient. Un sourire mélancolique s’immisce sur mes lèvres. Je sens de fines gouttes salées s’y déposer. Les ténèbres persistent.

Depuis mon éveil, dans la solitude, je me demande où je suis… Qui suis-je ? Au fond de moi, une peur subsiste. C’est elle qui me pousse à fuir, loin de cette prison. Portée par mes émotions, je poursuis mon périple.

Alors que j’avance, un tourbillon se dresse. Il est dansant, il est multiple.

En harmonie avec le clapotis de l’eau et le souffle du vent, mes yeux s’illuminent. Des formes se façonnent dans la noirceur. Le vide se comble d'étranges pointes blanches. Elles virevoltent, elles chantent et m’offrent le plus beau des spectacles. Je les vois, ces fumées idylliques. Je les poursuis. Un rire quitta alors ma gorge, pour la première fois. À nouveau, une larme glisse sur ma joue.

C’est alors que la musique ralentit.

À nouveau, la noirceur m’envahit. Contre elle, une exception. Celle d’une lanterne, accrochée près d’une porte. En son sein, nulle flamme. Mes amies d’un temps s’y agglomèrent. Elles attendent, comme des âmes en peine. Une lueur chaleureuse dans ce monde de froideur. Au loin, le vent souffle et le clapotis résonne. Elles m’ont éloigné d’eux.

Je jette un regard derrière moi, indécise. Devrais-je poursuivre ma route dans les ténèbres ? Mon cœur se gèle et s’alourdit, à l’idée de rejoindre les sons qui persistent. Je préfère voir ces créatures danser autour de moi, pour moi. Alors, lentement, je m’empare de la lanterne.

Je le sens, je ne peux plus faire marche arrière.

Je pose ma main sur la porte qui s’entrouvre sur une plaine de lumière. Oui, je quitte mon chemin de noirceur, pour cet éclat qui m’appelle. Je suis arrivée au bout du tunnel. Un pas, et mon corps disparait. À présent, je vois. À présent, je chanterais pour guider les âmes perdues. Je ne suis plus seule.

Mon âme est libérée de ses chaînes, de ces souvenirs qui sommeillaient dans le vent et l’eau.

J’ai préféré une vie d’outre monde à un combat pour vivre.

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