Chapitre 2

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La nuit commence à tomber quand j’arrive, épuisée, au pied du Mont Elebord. Je lève la tête et je vois un feu au sommet du Mont, les gens d’Elebord sont là. J’espère que Flamme est avec eux. Je décide de m’arrêter ici et je fouille dans ma poche. J’y sors mon azed, cela signifie « briquet » en langue Meilors. J’allume un petit feu à l’abri des arbres de la forêt qui borde la montagne. Cette forêt est appelée « forêt pourpre » par les gens d’Elebord car ses feuilles sont tout le temps de couleur pourpre, comme celles que l’on trouve en automne. Il y a bien sûr d’autres couleurs de feuilles d’automne, comme le brun et l’ocre, mais le pourpre est la couleur majoritaire.

Je m’installe à côté du feu en sortant une couverture en laine de pagam, les pagams sont des animaux ayant beaucoup de laine, tel qu’on ne voit pas leurs pattes ou leur museau tellement ils en sont recouverts. Leur laine est connue pour être très douce, et les couvertures, les oreillers et tous les produits faits avec leur laine coûtent une fortune. Un ami m’avait offert cette couverture à l’occasion de mon onzième anniversaire, il y a 1 an. En y songeant, je repense au fait que mon anniversaire, c’est demain. Demain, j’aurais douze ans.

Je m’endors avec une pensée pour Flamme. Lui aussi savait que j’aurais douze ans demain, je me demande où il est en ce moment même.

Dans mon sommeil, je fais un étrange rêve. Je suis chez moi et, tout d’un coup, je me retrouve en haut du Mont Elebord. J’y vois le Seigneur Flamme, allongé par terre avec la respiration suffocante. Je m’approche en courant de lui en criant :

« Seigneur Flamme, que se passe-t-il ?!

  • Il se passe bien des choses, vois-tu, le mal est ici en ce moment même, voici ce qui se passera si tu ne l’élimine pas. »

Je me réveille ensuite en sursaut. Flamme a raison, il faut que je détruise le mal. Mais je n’y arriverai pas seule, il faut que je le retrouve. J’éteins le feu de mon campement et je range ma couverture dans mon sac en regardant le Mont Elebord. C’est décidé, il me faudra le gravir.Un peu plus tard, je sors un grappin de mon sac à dos et je l’accroche en haut d’une falaise. Je commence ensuite l’escalade. C’est dur et ça m’épuise.Quand je suis enfin arrivée en haut, j’étais essoufflé et ma respiration était suffocante mais je me félicite d’avoir réussi à gravir cette falaise d’autant plus que c’était une des plus abruptes de la montagne. Maintenant je suis presque arrivée à destination, il faut juste que je passe par la fin de la forêt pourpre et je serais arrivée au Camp des gens d’Elebord. Je ferais une halte ici et je continuerai jusqu’aux bois d’Anuth, où je trouverai le Grand Conseil de l’Arborest.Je marche pendant trois heures dans les bois et rien ne se passe quand, tout à coup, j’entends un bruit suspect. Je me retourne et j’aperçois une créature aux yeux luisants d’un jaune doré et au pelage orange mêlé de brun qui s’approche de moi. Il me regarde et je ne bouge pas. Enfin, il s’approche et me renifle, je ne fais toujours aucun geste, pas même lorsque ses crocs frôlent ma joue.Au bout d’un certain temps, la créature se recule et me demande :

« Qui es-tu, demoiselle ?

  • Je ne suis qu’une simple jeune fille. »

Il se rapproche alors et me murmure à l’oreille :

« Tu sens l’humain.

  • Je suis une humaine. »

À chaque fois que je lui réponds, je parle d’un ton neutre et serein, ce qui l’intrigue encore plus. Il me dit alors :

« Mais seule une humaine peut se rendre ici. Es-tu la Gardienne ? Es-tu Lysa ?

  • Oui, je le suis.
  • Qu’est-ce qui m’oblige à te croire ? me répond-il d’un ton intrigué.
  • Absolument rien. »

Alors il avance encore plus vers moi et me chuchote :

« Monte sur mn dos, je t’ai reconnue, c’est bien toi. »Je lui obéis et je grimpe sur son dos d’un geste assuré en lui demandant :« Au fait, comment t’appelles-tu, Seigneur de la Forêt Pourpre ?

  • Je me nomme Aëcko, le Brave, Lysa. »

Je hoche la tête, j’ai déjà entendu de lui car je sais que chaque forêt à un protecteur. Il est le protecteur de la Forêt Pourpre. Le Seigneur Flamme, lui, est le protecteur de la Forêt d’Huonelh, la forêt la plus grande et majestueuse du Pays, là où se trouve l’Arbre Sacré. C’est pour cela que son nom entier est Seigneur des Forêts aux Flammes Ardentes, parce que sa forêt est tellement énorme qu’elle est considérée comme plusieurs forêts.Nous avançons rapidement et nous atteignons la frontière de la Forêt Pourpre. Aëcko s’arrête alors et m’explique :« Je ne peux pas aller plus loin, il faut que je protège ma forêt, le mal est partout. »Je hoche la tête et je descends habilement de la bête en pensant à Flamme. Pour qu’il abandonne sa forêt comme ça, le danger devait être grand. Il ne faut vraiment pas que je tarde.

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