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Fine Lines en voiture, sur les routes de campagne d'un pays où la nature est luxuriante. Et je ne vois pas ton visage, il se découpe simplement sur la portière comme une ombre chinoise.

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Et si j'osais l'écrire en entier, ça donnerait :

Un an plus tard, je comprends que mon coeur est bien moins disposé à s'emballer. Cependant, j'aime toujours autant imaginer.

Alors, imagine : Fine lines en voiture, sur les routes de campagne d'un pays où la nature est luxuriante. Et je ne vois pas ton visage, il se découpe simplement sur la portière comme une ombre chinoise. Je sais que tes mains agrippent le volant avec douceur et je ne me lasse pas de ce contraste entre le soleil et toutes tes ombres.

Imagine qu'on ne se connaisse pas tout à fait ou, au contraire, un peu trop pour quelques jours d'escapade aux quatre coins de la province. On se voit assez pour que tu deviennes un de mes personnages et que je t'invente une scène sous la pluie, dans ta chambre, derrière une pousse de maïs, où tu m'embrasserais.

Imagine que je m'habitue à tes gestes, à tes fredonnements sur les chansons pop américaine et ton ignorance surprenante des titres nationaux, à ton rire anglais qui tranche avec ton rire coréen, à cette impression que tu as de devoir quelque chose au monde pour qu'il t'apprécie, à tes mains que je trouve très élégantes lorsqu'elles enjoignent les perruches d'y picorer des graines inexistantes.

Imagine cette fenêtre que tu ouvres lorsque tu viens nous chercher sur notre temps libre, et que tu laisses ainsi, parfois, pour apprécier le vent et ses soupirs.

Imagine que tu retiennes tant des informations que je laisse dégouliner dans nos discussions. Mais que nos mains se frôlent à peine...

Imagine que la vraie vie, ce ne soit pas une romance précipitée. Imagine que j'apprécie notre actuelle distance car, ainsi, je peux inventer sans honte une histoire dont nous serions les figures niaises de proue. Tout y serait aussi gracieux que des ombres chinoises sur les portières.