Embrase un 목련, pour moi
Ce soir, je m'éveille de n'avoir été que papier et je pense à toi. Des idées sinuent sur plusieurs photographies faites en fragments : toi ici, toi là, toi ainsi. J'en inspire la couleur.
Ce soir, je m'éveille d'une journée à avoir vécu sans le savoir. Quelques mots flottent, je crois : on m'a dit de courir après la gloire, m'alanguir nue pour l'amour masculin, m'évanouir en rouge pour les filles, explorer les sous-sols du désir ou de l'espoir.
Au fond de mon cœur, tout ça manque de panache. Je me sais dans le brouillard, je me sais courir en rêve après cette effervescence dont l'humain seul n'est pas capable, après une indolence capricieuse dont tu te pares lorsque la pluie te crève le corps.
Les signes se sont mélangés, depuis l'été. Je ne suis plus certaine de pouvoir te lire et pourtant, j'irais bien te réécrire. Cette fois, je t'exprimerais en quelques bleus, pour t'inscrire en nuancier dans ma mémoire. Le temps manque, toujours. Alors embrase cette fleur, pour moi, tant qu'entre tes bras je ne vogue pas.
Ce soir, je m'éveille d'avoir été quelconque, de n'avoir presque pas vu le ciel d'ici, d'avoir espéré après toi. Ne m'en veux pas.
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