Chapitre VI. Mets un peu d'eau dans Ton vin, Marcia !

7 minutes de lecture

E.Y

Malgrés la chaleur lourde et poisseuse de ce début juillet, le Commissaire Maurice Lafleur, n'avait ni déboutoné sa chemise beige, ni désséré sa cravate bordeau, rasé de frais, il sentait le chévrefeuille. ses cheveux blond coupés trés courts commençaient à se teinter de quelques cheveux blancs. Marcia, sur la chaise des inculpés répondait d'un air fatigué à l'interrogatoire qui avait commençé bien plus tôt.

  • Bon reprenons, Vous vous appelez Marcia Adana silva Baylacondios Wapinunga vous étes né le 17 janvier 1983 à Trois Palétuvier commune de Saint George d'oiapoque département 973 , donc vous étes une amérindienne, je suis allé en guyanne, joli pays. Wayapi, Kalina's ? vous habitez le quartier des 4ooo, la barre Ravel, ils vous ont pas encore relogés, ils attendent quoi ?...vous étes majeure depuis six mois.
  • Oui!
  • Bon Marcia, je vais arreter de te vouvoyer, je te connais par coeur. je sais que tu veux devenir gardien de la paix, et je ne pense pas que tu sois mélé de prés ou de loin au décés de ce pauvre Sekou Sankara Coulibaly, qui ne vivait même pas à la courneuve mais Aubervilliers. Il y a, tout de même, deux, trois points qui me posent question. Un, que faisait tu dans le parc à se moment là, tu disais courir, mais ce n'est pas ton parcours habituellement, puisque tu ést licenciée d'athlétisme à Saint Denis, ou tes amis jouent au Futsal. Deux pourquoi dormais tu chez mr Wesley Richardson qui n'est pas ton petit amis et trois tu es déjà impliquée dans le décés d'un de tes amis , le fils de l'épicier, ...je ne pense pas que tu sois impliquée dans le meurtre...ni dans l'un...ni dans l'autre... des témoins on vus une moto conduite dangereusement slalomer dans les allées du parc.

Par contre, je veux savoir ce que savait ton ami, je sais que son pére se faisait raketter, on aimerai mettre la main sur les commanditaires. mais, il n'y a pas que ça, ne me prend pas pour un jambon, je sais que tu sais des choses que je finirais par savoir de toute façon..je te préviens, c'est dégeulasse; je peux te garder ton ami et toi en garde à vue, pour entrave à l'enquête et non coopération...et la tu pourras dire adieu à ton concours de gardien de la paix...a toi de voir, tu as le temps de réfléchir, je vais voir ton copain , s'il est plus loquace que toi...réfléchis...ce serait béte...

Le commissaire se retournat et brailla

Brigadier Feltrin , veuillez vous occuper de la demoiselle Adana Sylva Baylacondios Wapinunga !

A.R

Marcia ne put s’en empêcher de soupirer quand il s’éloigna. Elle n’en menait pas large et derrière son visage fermé, la jeune femme avait réussi à cacher ses peurs. Il avait raison hors de question de merder, elle était trop près du but qu’elle s’était fixée pour laisser filer ce qui lui tenait à cœur. Toute sa scolarité, son envie de se dépasser et d’aller plus loin pourrait disparaitre en un claquement de doigts. Ne pas perdre le contrôle de la situation, se sermonna-t-elle. D’un autre côté, si elle se trompait, si elle acceptait de lui faire confiance. De nouveau c’était le bordel dans sa tête, ranger, prioriser avant d’ouvrir sa bouche. Elle n’était pas seule dans l’histoire. Aucun doute Wesley serait aussi une tombe, il ne dirait rien et il ne savait pas plus de chose qu’elle. Plutôt que de les emmerdait, les flics devraient se concentrer et retrouver les assassins. À moins qu’ils en sachent plus et qu’ils voulaient avoir des confirmations. Les deux petits jeunes qui se tenaient assis en face d’elle, comme deux petits soldats de plombs l’amusaient et elle ne put résister de les tester :
– Eh les gars, vous n’avez pas mieux à faire ? Une enquête à mener.
Le plus grand se leva et la toisa de sa hauteur :
– Tu devrais éviter de faire la maline. Le chef aime pas les nanas qui l’ouvrent un peu trop.
– Tais-toi, dit son collègue, qui savait que son partenaire avait tendance à déraper.
– Écoute, je peux parler ce n’est pas le principe quant au cœur d’un interrogatoire.
– Enfin là pour l’heure, il est terminé, tu es juste sous notre surveillance en attendant que le boss cuisine ton copain.
Le sourire sur les lèvres de Marcia s’évanouit en songeant à Wesley qui risquerait de mentir pour la protéger comme il le faisait depuis toujours. Elle regarda le plus jeune policier dans les yeux et lui dit :
– Ok. Appelle ton chef, je répondrai à ces questions.

E.Y

Maurice Lafleur, venait d'intérompre le questionnaire de Wesley, le bruit qui provenait du couloir était vraiment intolérable. Il en était certain, ce devait être le brigadier Feltrin qui faisait encore du zéle. Il avait déja bousillé une procédure, c'était une vrai plaie ce gosse. Il cria, Feltrin, Marcia, dans mon bureau tout de suite...il se tourna vers Wesley, en pleur et lui dit

  • Ne t'inquiéte pas mon grand , jamais je ne ferais de mal à ta pôte, je la protéges contre ses démons, mais chut, tu reste dans le coin, j'ai pas fini avec toi, mais je suis obligé d'intervenir sinon Marcia va démolir Feltrin et....Ce sera pas la solution !

Il se retourna , il avait envie d'être sévére mais n'y arrivait pas, l'envie de rire fut la plus forte.

  • Putain, mais c'est plus fort que vous ! dés que vous vous voyez tout les deux vous avez envie de vous taper dessus. Aller Feltrin, vous n'avez plus que quatre mois à tirer ici ensuite vous serez versé dans le 18eme Arrondissement Parisien, comme papa l'a demandé. Ne soyez pas sot, je serais obligé de vous mettre un blame, ça ne m'arrangerais ni vous, ni moi. Allez Feltrin, vous prenez Hugo Malaurs au passage et vous allez faire un tour au marché...ensuite une petite promenade dans les rue du centre, évitez les 4000, une compagnie de CRS y est déja pointé.

Il attendit que le Brigadier Norbert de Lapierre Feltrin soit sorti de la piéce pour autoriser Marcia à s'asssoir.

  • Bon, Marcia, assied toi, Ah la la avec ce Norbert, toujours le grand amour, je pense qu'un de ces quatre je vais vous payer une chambre d'hotel, ça vous ferait peut-être du bien !
  • J'ai pas envie de rire commissaire, il m'a encore traitée de fille d'esclave et de négresse, je pourrais porter plainte !
  • Tu y gagnerais quoi, tu le sais comme moi, ce gamin est pourri jusqu'a la corde, ce n'est pas de sa faute, c'est son connard de pére qui est prefet de Police, il a ses entrées au ministére, ils me l'ont balançé dans les pates j'ai rien à dire. il se barre dans quatre mois. Tu veux l'avoir ton concours, je plaiderai ton cas, tu viendras ici exercer, il vaut mieux que j'ai le prefet dans la poche non...Voila, il est revenu le sourire. Ecoute Marcia, ce que j'ai à dire est plus grave, les mecs qui ont tués Sékou et Paolo, c'est des petites frappes d'ici, on va les retrouver...ils ne sont pas futés, ils on laissés des traces partout. Mais les commenditaires, eux , on les retrouveras jamais, alors un , tu dis ce que tu sais, deux tu te tiens èloignée de tout ça, j'ai aucune envie de retrouver ton corps dans le fossé, deux balles dans la tête. Allez, tu appelle ton pôte, vous signez votre déposition et vous pourrez y aller. ah oui, ton dossier est toujours vierge ! tête de bourrique, anne Bâté ! Je t'aime bien, ne joue pas trop, certains ne t'aiment pas et pourraient te nuire, je te le dis, ça ne te feras pas changer, mais...Met un peu d'eau dans ton vin, tu as tout à y gagner.

A.R

Marcia regardait le commissaire dans les yeux, elle avait le caractère de sa grand-mère, un tempérament de feu qui ne s'en laissait pas compter. Cependant, il avait raison, si elle se butait, elle ne pourrait pas réaliser son rêve et encore plus elle ne pourrait pas retrouver les meurtriers qui lui avaient enlevée ces deux êtres qui comptaient. Elle avait appris par sa tante que la police avait classé le dossier sur l'assassinat de son amie Mo. Elle ne supportait pas que l'affaire soit tombée dans les oubliettes et rien que pour ça elle serait prête à mettre de l'eau dans son vin comme venait de suggérer Mr.Lafleur. Mais avant d'avouer quoi que ce soit, elle avait besoin de vérifier par elle-même quelque chose. Ensuite, elle reverait sa position.

- OK je signe ma déposition et me tiens à carreau.

- Pourquoi j'ai un doute.

- Parce que peut-être que vous voulez me faire confiance.

- On en reparlera. En attendant rentre chez toi, prends une douche.

- Mon père n'est pas venu me chercher.

- Non, apparemment son boss n'a pas voulu qu'il quitte son poste.

- Ouais encore des excuses.

- Sois indulgente, tu ne sais pas tout.

- Merci de prendre sa défense. Mais à force, je me dis qu'un jour vous m'expliquerez ce que vous savez et que j'ignore.

- Pas maintenant.

Après avoir signé tous les papiers et pris congé du Comissaire LaFleur, la jeune femme attrapa son ami et lui dit :

- Allez viens, j'ai besoin de prendre l'air.

- Je pense que j'en ai tout autant besoin de toi. Ma mère nous attend.

- Heureusement, elle est toujours là.

Quand elle vit Wesley prendre sa maman dans ses bras, le cœur de Marcia se serra. Elle ferma les yeux, rêvant qu'un jour son père puisse lui offrir ce petit rien de tendresse qui fermerait les cicatrices qui étaient toujours vives.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire L' Étirêvaunichoux ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0