Une visite inattendue

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 Je dormais comme un mort et dans mon sommeil, je voyais toutes ces silhouettes squelettiques se diriger vers moi, la bave coulant de leurs canines, les yeux révulsés. Ils poussaient d'horribles grognements et un homme habillé d'une toge noire sonnait une grosse cloche en vociférant des "monstre !" à tout va.

Je me réveillai en sursaut, entendant toujours ce tintement de cloche; c'était celle de la porte d'entrée. Je regardai le réveil posé sur la table de chevet, sept heures du matin. Qui diable pouvait donc venir me déranger à une heure pareille, me demandai-je alors que je me dirigeais, baillant, vers la porte.

Soudain mes sens se mirent en alerte. Mon odorat affuté reconnu le parfum qui embaumait le couloir et je n'eus même pas à regarder par le judas pour savoir qui venait me rendre visite. C'était elle ! Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi aujourd'hui ? Il était vrai que je m'étais enfui sans même donner de nouvelles mais c'était pour leur sécurité. J'avais peur à un moment ou un autre de les blesser et je ne voulais pas qu'il voient le monstre que j'étais devenu ce jour-là. 

Je serrai fort la poignée, tremblant de tout mon être. J'appréhendais la réaction de celle que j'avais osé abandonner pour venir vivre ici, à Montréal. Elle devait être furieuse après moi, déçue. Je réfléchis quelques instants puis me décidai à ouvrir la porte. J'eus un sourire gêné en la voyant.

"Bonj...

Je n'eus même pas le temps de parler que, baf ! Je me pris une de ces gifles qu'elle allait laisser en moi une marque indélébile. Je me frottai la joue encore toute chaude de la claque que je venais de recevoir. Je la regardai puis voyant ses larmes, baissai la tête, honteux. Elle hurlait, pleurait.

  •  Pourquoi es-tu parti comme ça sans même nous prévenir, me prévenir ! J'étais follement inquiète, il aurait pu t'arriver n'importe quoi ! As-tu pensé, ne serait-ce qu'une seconde, à ce que je pouvais ressentir ! Je suis ta copine, bordel de merde !

J'aurais voulu la prendre dans mes bras, lui dire que j'étais désolé, tout lui avouer mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas qu'elle sache que j'étais devenu un monstre, un putain de buveur de sang. J'étais maudit, pas elle, et ça devait rester ainsi.

  • Dis moi au moins pourquoi, me demanda-t-elle; que je comprenne.

Je ne dis mot. Elle me regarda, attendit une réponse puis désespérée me dit :

  • Bon, je vois que tu n'es pas encore prêt à parler. Si jamais tu changes d'avis, je suis à l'hôtel, tu n'auras qu'à venir me parler.

Elle s'apprêta à partir mais lâcha un dernier mot qui me fit me sentir encore plus mal à l'aise de ne rien lui dire.

  • Je t'aime.

Puis elle partit.  

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