"Le Bois aux Runes", Partie 2 (Janvier 2000)

2 minutes de lecture

En balayant le paysage du regard, je vis une petite chaumière, perdue au beau milieu des arbres. De la fumée s'échappait de la cheminée, signe que la masure était habitée . Je m'approchai donc doucement de la porte d'entrée, et curieusement, je ne me sentais pas observé par un ou plusieurs des habitants, comme si l'on savait que j'allais venir frapper à cette porte...et c'était effectivement le cas .

C'est une vieille femme qui m'accueillit, et qui n'était nullement intriguée par mon arrivée, car elle savait que j'allais venir . Je lui demandai comment cela se faisait-il, et elle m'expliqua tout après que je sois rentré dans sa modeste demeure .

Au coin du feu, il y'avait un homme allongé sur un lit, celui de la bonne femme qui me dit, quand je le regardai à nouveau avec surprise :

- Ne craignez rien, Messire Troubadour, nous n'avons pas forniqué, si c'est là ce que vous pensez . Je suis trop vieille pour ce genre de choses, même si c'est pas l'envie qui m'en manque, et même si c'est là un fort bel homme que j'ai recueilli, hé hé !

- Recueilli ? répétai-je comme un idiot.

- En effet, oui . Je l'ai trouvé dehors, étalé au sol, plein de boue, vêtu de lambeaux, il y a seulement un jour de ça. Je l'ai traîné non sans peine jusqu'ici où je lui ai donné un peu de pain et d'eau, l'ai soigné et vêtu . Il a dû se faire attaquer par une bête, un renard ou un loup, ou je ne sais quoi . Je pense qu'il s'en sortira mais il lui faut du repos .

- Que faisait cet homme dans les bois? demandais-je.

- Il demandait un certain...euh...Piailledent, Maillevent, quelque chose dans ce goût-là, je crois.

- Taillevent !! m'écriais-je avec joie . Il ne peut s'agir que de moi ! Cet homme, ma chère dame, n'est autre que l'un des nombreux messagers que m'envoie régulièrement un ami à moi, un très bon ami, Chevalier du Nord de surcroît !

- C'est exact . Je savais très bien que c'était vous, mais j'ai du faire mine de ne plus me rappeler . Vous savez, de nos jours, il faut se méfier de tout. Maintenant, je sais que je peux vous confier ceci...

Et la bonne femme sortit d'un tiroir une missive cachetée au nom de Sire Taillefer . Elle me la tendit en me disant toutefois qu'elle avait un curieux pressentiment . Elle ne su me dire pourquoi, c'était moi qui allait le lui dire .

En effet, car si la lettre était bel et bien signée au nom de Sire Taillefer, et si elle m'était bien destinée, le contenu n'avait rien à voir avec celui habituel de Sire Wallerand d'Azincourt, bien au contraire même, puisque l'auteur de cette lettre quel qu'il soit, me menaçait de mort ! À moi le plus célèbre troubadour d'Occitanie (sans me vanter) et un peu du Nord ! De toute évidence, ce n'était point une missive tant attendue du preux chevalier que j'avais coutume de côtoyer par correspondance .

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