Phoebe

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Green Day - One of My Lies

« Sérieusement ! Elle croit vraiment que je vais partir comme ça, tout plaquer pour partir dans un vieux bus miteux avec des boulets comme eux ? J'ai pas besoin de ces gens pour vivre moi ! J'ai tout ce qu'il me faut ici ! »

Voilà ce que j'ai dit à mes amies lorsque je leur ai montré la lettre de Sam. Dès que ces mots étaient sortis de ma bouche j'avais compris que je mentais. Que je me mentais à moi-même. Oui, j'avais besoin d'eux. Oui, ils me manquaient. Oui, je voulais les revoir tous, mes potes, mes frères ! Personne ne m'avait jamais autant manqué. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive depuis quelques temps, depuis que je suis partie, depuis maintenant trois ans. Je me mens sans cesse. Les filles qui me servent d'amies sont des personnes superficielles, de vraies Picasso, un chewing-gum constamment à la bouche. A croire qu'elles ne connaissaient aucune autre source de nutriment. Elles colportaient sans cesse des ragots, parlaient de garçons, et de leur soi-disant indépendance. Mais à vrai dire, elles ne savaient pas cuire des pâtes et devenaient de véritables fontaines lorsque leurs copains les plaquaient. A passer tout mon temps avec elles, leur puérilité avait du déteindre sur moi et m'envahir sans que je m'en aperçoive. Comme de l'eau se propage sur une éponge sèche. J'ai commencé à porter des survêts de sport toute la journée, rester dans mon lit, devant netflix ou des téléréalités sans intérêt. J'ai oublié mes rêves, mes espoirs ; j'ai oublié ce qu'était d'avoir de vrais amis, honnêtes, bienveillants. J'ai oublié le goût de l'aventure. J'ai oublié qui j'étais. Je n'étais devenue qu'une simple enveloppe corporelle sans âme, sans cervelle. J'avais besoin d'une bonne claque pour me réveiller de cet état comateux, me dire : « Putain Phoebe, qu'est ce que tu fous ! » Cette claque, c'était Sam. Alors, j'ai enfin fait ce que j'aurais du faire trois ans auparavant: j'ai laissé mes « amies » en plan, je suis rentrée chez moi, pris ma première douche depuis un certain temps et j'ai fais mes valises.

J'ai ressorti de vieux cartons les vêtements que je portais avant, avec eux, pour les mettre tous dans ma valise. Je savais que pour me retrouver il fallait d'abord que je retrouve ce que j'étais à l'époque. Je fus surprise de voir que mes jeans troués et mes t-shirts de groupe punk du collège m'allaient encore. Comme si le temps n'était jamais vraiment passé. En les portant je revoyais la rebelle que je souhaitais être, celle qui brisait les codes et qui ne s'écrasait jamais devant les autres. C'est dans cette fille que je me reconnaissais, cette fille qui me rendait fière et me faisait marcher la tête haute. C'était la vrai moi, celle que je n'avais jamais cessé d'être au fond de moi parce que je ne m'étais jamais arrêtée de vouer un culte à Green Day et de sortir bouger dans des concert de rock en pleine grange. La bimbo au nombril percé que je laissais voir n'était qu'une image servant mon intégration au sein d'un nouveau groupe qui ne m'aurait jamais accepté tel que j'étais.

Il est grand temps que Phoebe le pirate se réveille! Alors à nous deux Amérique de Nord : Phoebe débarque dans toute sa splendeur!

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