Chapitre IV : En train

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IV – En train
Un geste sans conséquence !
Quand elle y repense… Si elle avait su ! Recommencerait-elle ?

L’homme a réagi instantanément et a bondi vers la porte pour s’engouffrer dans la voiture avant la fermeture.

Cécile en est restée ébahie.
Tellement que Romain s’en est inquiété. Elle a bafouillé une réponse évasive.

Quelques instants après il s’est dirigé sans hésitation vers Cécile.

Elle et Romain étaient assis là ou il y a quatre places. Deux sièges de chaque coté séparés par une table dépliable.

L’inconnu a marqué un temps d’arrêt quand il a constaté qu’elle était accompagnée.
Une brève lueur d’étonnement.
De dépit ?
Puis un sourire pour elle. Les deux places en face d'eux étaient libres. Le destin ?

Il les a salués et s’est assis en face de Cécile avec assurance
Leurs genoux se sont touchés. Vous connaissez le malaise que l’on ressent habituellement dans ce moment là. Comment s’asseoir ? On se met de biais bien souvent, ou on s’enfonce dans notre siège pour se reculer.
Les genoux se sont touchés et il n’a pas essayé d’éviter ce contact. Bien au contraire. Cécile s’est sentie provoquée par le sourire innocent qu’il lui a offert.

Elle n’a pas voulu retirer ses jambes. Par bravade.

Profitant que la table était dépliée et constituait ainsi un abri, d’autorité il a emprisonné une de ses jambes entre les siennes. Celle coté fenêtre.

Prise au piège de son jeu !
Jeu dangereux !

De la panique d’abord.
Son regard allait de Romain à l’homme. Elle essayait de sauvegarder les apparences

L’homme, lui, semblait se désintéresser de ses voisins.

Cécile a retrouvé son calme progressivement. L'homme n'avait de geste inconvenant.
En fait, il l'apprivoisait.

Elle a observé le visage de l’inconnu qui se perdait vers le paysage qui défilait.
Elle a jeté un œil vers l’extérieur, et leurs regards se sont croisés dans le reflet de la vitre.

Il lui a souri. Elle le lui a rendu. Ils ont entamé une conversation muette avec la complicité de ce reflet.

Une main, de façon nonchalante, est venue se poser sur son genou emprisonné. Elle s'attendait à une offensive. Comment pouvait-il en être autrement ?
Elle est resté stoïque et n’a pas essayé de la repousser.
La peur d’alerter Romain et provoquer une dispute avec l’inconnu. Et elle aurait été la cible de tous les regards. Ou un autre sentiment plus inavouable l'envahissait ?

La main était chaude.

Et cette situation dangereuse a commencé à l’exciter.

Tout en discutant avec Romain elle sentait la douceur de la caresse de l’homme. Une main très prudente, qui limitait son excursion au genou et au début de sa cuisse.
Mais c’était déjà beaucoup dans la situation présente.

Elle a été tentée de se laisser glisser sur son siège pour aller au devant. Les secousses lui donnèrent ce prétexte.
Le plaisir naissant la rendait imprudente.

Un sentiment nouveau a germé.
L’envie de faire l’amour avec un autre homme. Elle qui n’a connu qu’un garçon avant Romain !
Goûter au fruit défendu de l’adultère.

L'inconnu regardait Cécile et Romain de temps à autre sans manifester d’intérêt à leur présence.
S’il n’y avait eu cette main…
Redoutable.

Cette main affolait Cécile.
Certaines fois, elle avançait son buste et s’appuyait des coudes sur la table, en faisant mine d’être absorbée par la discussion avec Romain. Elle donnait ainsi plus de latitude à la main.
Elle la sentait alors progresser rapidement sous sa robe.

Jusqu’à l’effleurer par dessus sa culotte quand Romain était trop absorbé par sa lecture.

Quel culot !


Jusqu'à tenter plusieurs incursions sous la culotte.

Quelle sensation !


Incursions inabouties dans le contexte. Cela eut été inconscient que Cécile facilite le passage aux doigts. Mais la frustration de ne pouvoir braver un peu plus la morale lui a noué le ventre.
Elle a contenu avec difficulté son plaisir en se demandant comment allait finir ce voyage jusqu’à Lyon ?

En fait la proximité a été relativement courte. Trop courte ? Cécile ne sut que penser tant sa confusion était grande ! L’homme est descendu au premier arrêt. Il a eu le temps de griffonner quelque chose sur une page d’un carnet sorti d’une poche de sa veste. Il a semblé mécontent et a arraché la page qu’il a chiffonnée et jetée dans la petite poubelle.

Il est parti.

Quand Romain s'est absenté pour aller aux toilettes, Cécile a récupéré la feuille. Une intuition.

Un numéro de téléphone.
Comme une bouteille à la mer.
Depuis leur retour. Le numéro est enfoui dans son sac.
Elle résiste à la tentation. Cécile voudrait que cette aventure ne reste qu’un doux souvenir.


Mais ce souvenir continue de la griser.

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