cherche la pomme

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Faut-il connaître grand malheur pour apprécier notre petitesse à sa juste valeur ?



Ouvrir enfin les yeux ressemble à une délivrance lorsque l'appel du large s'essouffle après tant de naufrages et de dérives hésitantes.

L'étranger voyageur fut ravi de trouver là, Agapatou assise sur une pierre, parmi la multitude pierre, le cœur à terre, les bras longs et lents, alourdis du vide des coups reçus au hasard des choses closes. Car lui aussi connut plus avant, l'errance solitaire, trop longtemps, grégaire.



Suffit-il d'une âme en peine, bloquée contre une haie bien haute

pour qu'enfin le regard d'un autre se porte tranquille, sans jugement ?



Voyageur immobile, ton aventure transite au-delà des rêves d'absolue liberté, dépasse montagnes et vallées, plonge dans l'irréalisable espace à la recherche des profondeurs humaines. L'esprit s'évade accompagné des musiques éoliennes.



... Au-delà de nos oripeaux fulgure la fragrance des richesses savoureuses...



C'est ta part d'imaginaire éveillé qu'exulte sans ciller les fécondes distances à parcourir. Un clin d’œil de goéland permet de rejoindre les rives de l'Indus, aussitôt relayé par les steppes du Kazakhstan. Vivre inversement les heures amplifiées, relève de la puissance de vos vœux dont l'esprit rejoint le bienheureux.

À chaque être son ombre, à chaque arbre la force d'émettre l'essence mouvante.

Lumineuse et nue, la pensée délaisse ton enveloppe corporelle, trace au ciel son chemin hasardeux, privée d'attaches futiles.


***


Yoshitérù et Agapatou entrèrent dans la chapelle de Tadoussac.

Devant une image pieuse, ils parlèrent sans s'interrompre.

— Elle ne regarde pas la pomme, dit Yoshitérù.

— Elle regarde autre part, ça se voit direct dans ses yeux, dit Agapatou.

— Je vois que c'est une bergère. Je sais parce qu'elle cueille des choses...

— Elle a un nez, une bouche, des oreilles, une tête, un cœur, des sourcils, des yeux, des mains à cinq ongles.

— J'imagine qu'elle a des jambes.

— Elle est sur un cheval. Elle va donner la pomme. Elle ne regarde pas la pomme, sur le cheval...

— La montagne est ronde comme la pomme. La pierre, elle, est pareille que la montagne. Elle y va et cherche ce trésor. Si la montagne a la même forme que la pomme, elle part à la recherche du trésor. C'est l'indice...

— Son grand-père n'a jamais trouvé toute sa vie durant. Elle, un jour par hasard, elle trouve la montagne juste derrière la maison du grand-père. La montagne ressemble à l'indice. La montagne visible en haut du chemin. Le grand-père a parcouru le monde, la France, l'Europe, l'Amérique, l'Afrique, les déserts, les forêts, etc. Il est revenu bredouille...

— Cette pomme ressemble à une pierre. Son grand-père est mort trois jours après qu'elle ait trouvé la solution. Elle a grimpé sur l'âne, a galopé et a montré au grand-père la clé de l'énigme. Il n'avait pas d'argent, pas de nourriture. Le grand-père est mort de rire parce qu'il n'avait pas à manger, et voulait trouver le trésor pour ses enfants.



Quand il a vu la montagne si proche. Il est mort en rigolant.





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