Agapatou

Une minute de lecture

Agapatou arriva essoufflée vers sa mère Unmaro :

— Voilà mère. Il y a des personnes foudroyées au pied de l'arbre. Unmaro dit que c'est Dongo le génie du tonnerre qui a frappé l'arbre.

Le monde arriva près de l'acacia. Le géant de la savane avait perdu de sa majesté. Avec un membre brisé, encore attaché à l'endroit de l'impact, l'arbre restait en partie suspendu, en partie enseveli dans le sable. Les corps des hommes étaient coincés sous le poids des branches.

— Ils sont tous morts. Il faut les enterrer, dit tristement Agapatou.

— Oui. Mais, nous ne devons pas les toucher, dit Unmaro. C'est l'affaire de ta grand-mère Kalia. Ta grand-mère Kalia chef des pêcheurs, habite à la sortie du village, pas loin d'ici. Elle va initier les morts avant de les enterrer. Alors, il faudra faire des sacrifices.

Agapatou alla chercher sa grand-mère Kalia et put ainsi participer à ces initiations. Sur le sol gisaient les cadavres calcinés. Kalia récitait les devises de Dongo, le Génie du tonnerre. Puis elle but du lait de chèvre, cracha sur les corps carbonisés. À l'aide de cette pluie blanche qui sortait de sa bouche, Kalia frotta vivement, l'un après l'autre, les défunts, en marmonnant ses invocations. Son violoniste et ses bateleurs de calebasses jouaient sans relâche des airs adressés à Dongo, des airs de supplique à ses frères les fils d'Arakoï déesse de l'eau. Kalia tenait à la main la hache de fer sertie de clochettes et récitait à voix haute les devises dédiées au grand génie du ciel. Accompagnée inlassablement par le violoniste et les bateleurs de calebasses, la cérémonie dura plus longtemps qu'un moment.

Kalia tourna plusieurs fois autour des corps avec son outil dans une main, sa canne dans l'autre. Très vite, une femme et plusieurs hommes furent possédés. Dongo parlait par leur bouche. Dongo demanda qu'on égorgeât un taureau noir. Les hommes du village choisirent le lendemain un taureau noir. Le sacrifice réalisé permit d'enterrer dans de bonnes conditions les personnes foudroyées.

Agapatou était née près de cet acacia sous lequel son ami Thimbarou lui enseignait la vie.

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