iv
La douceur réconfortante des longs poils de César était un bonheur véritable pour Clémence. Son chat pouvait adoucir n'importe quel cœur de pierre, et calmait n'importe quel enragé.
Il était entré dans la vie de Clémence un fameux jour, quand la fillette et ses parents étaient allés dans un refuge pour animaux, afin d'adopter un chaton. Clémence eu un coup de cœur pour le chat aux poils blancs et au minuscule museau gris. Qui aurait pu lui résister ?
César avait un handicap, ce qui rendait son adoption plus compliqué : il boitait. C'était un problème qu'il garderait à vie, mais cela importait peu pour Clémence.
Elle donnait à ce chat tout l'amour qu'il méritait après son triste passé. César avait été retrouvé par une association d'animaux très amaigri, à la rue. Blessé à la patte. Malade. Mais les pires blessures étaient les blessures à l'âme, et, sans être une grande magicienne, Clémence les avait guéries.
Contrairement à certaines personnes, la fillette savait qu'elle n'abandonnerait jamais son chat pour partir en vacances. Elle le savait, au plus profond d'elle-même. Jamais elle ne l'attacherait à un arbre et partirait le cœur léger, comme si de rien n'était. Jamais elle ne serait une meurtrière, agissant dans l'ombre sur les plus faibles. Elle était peut-être une enfant, mais elle savait quelque chose que certains adultes ne comprenaient même pas : l'abandon est un meurtre dans l'ombre.
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