Déformation

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^°> Lui
*^> Elle

^°> "Perdre connaissance ; une chose bien insensée dans un monde empli d'ignorance sur sa propre société. Pourtant, des tas de jeunes sont accros. Oui, accros, accros aux jeux vidéo, accros à la drogue, saleté de dépendance qui perdent tout le charme de la définition même illusoire de la dépendance. Ils oublient leur rêve, le temps étant leur ennemi. Et plus ils grandissent, moins ils ont d'ambition."

*^> Je regarde ma main, je fais souvent ça en fait. Sauf que cette fois-ci, je serre le poing, et en laisse sortir mon index et mon majeur. A la force de ceux-ci, ma main se soulève. Je viens de donner naissance à un petit personnage dont les jambes sont mes deux doigts. "Tic-Tac, Tic-Tac", dis-je en regardant mon index et mon majeur avancer tous seuls. "Non non ! Ma main ne les contrôle pas, c'est faux ! Je suis certaine qu'ils sont liés par l'esprit des aiguilles de l'horloge !"

^°> "Enfant, il n'y a même pas d'horloge ici, le Tic-Tac est dans ta tête." Evidemment, comment comprendre ce qu'il se passe là-haut, elle change tellement d'humeur et de comportement d'une seconde à l'autre. Argh ! Que n'ai-je pas dis là, j'ai droit à son regard noir.

*^> Pourquoi est-ce que je lui parlais, à l'Autre là ? Ce qu'il me dit m'atteint, et ça m'énerve, ça me rend vraiment instable. J'ai l'impression d'être essentialisée, je déteste ça. Puis où que j'aille, on ne me laissera jamais entre moi et moi. Je lui réponds. "Tous les chemins mènent à la fuite, peu importe les tics et les tacs et d'où ils viennent."

^°> Je ne m'y attendais pas, ou déjà plus. J'en sais rien. "C'est une invitation ?"

*^> "Dans quel but... et on se connait ?"

^°> "Tu ne réponds pas à ma question. Déjà tu te laisses guider par ta peur, déjà tu te laisses guider par ton confort... C'est triste. Si jeune et pourtant si évidente."

*^> "Tu me suivrais ?" On griffonnait tous les deux des choses sur nos cahiers, je pensais qu'il dessinait, en fait il écrivait, tout comme moi.

^°> "Oui". Il fallait que je sois franc, direct, sans rien d'autre, car c'était vrai. Et même si j'avais de la peur en moi, je savais ce que je désirais et quels étaient les principes et les décisions qui pourraient faire de moi quelqu'un de meilleur.

*^> "Très bien, alors cassons-nous de ce monde de fous." Ok ça parait trivial comme phrase, mais le poids de ma diction des mots à ce moment laissait transparaitre toute la profondeur de ce que je disais et l'Autre l'a compris.

^°> Dans cette invitation presque enfantine de la jeune fille siège une détermination terrible, une force brute capable de réduire les forteresses de mon conditionnement en poussière d'un coup de trébuchet lancé au moment opportun, dans la bonne fenêtre, sur une tour déjà vacillante. Il n'en faut pas plus, à vrai dire je prends plaisir à saccager la brèche pour toucher du doigt cette lumière de folie, soleil incandescent auprès duquel je sais pertinemment que je vais me brûler mes ailes.

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