29 janvier
C’était plein d’espoir
Que j’abordai ce jour
Car de toute ma mémoire
Nul ne prendra son tour
Merveilleux après-midi
Celui passé avec Céline
Et savoir que le soir fini
Au cœur de ses mains fines
Mes angoisses s’envolent
Comme vent dans les branches
Ce sourire est mon obole
Et mes mains sur ses hanches
Le soir pointe ses couleurs
La flamme doit passer
Rendez-vous pris pour l’heure
Où les vieux, au lit, sont rangés
La ruelle est sombre
Dans un recoin exclu
Éclairée, sans une ombre
Ouverte, une porte perdue
Garde les plaisirs complices
D’une jeunesse sans avenir
Qui cherche antichambre et coulisse
D’un rêve qui la fait souffrir
Oublier juste un temps
Dans cette poussière d’éternité
Que dehors c’est du vent
Se battre; c’est du passé!
Monte! Monte! Musique!
Envoûte, toi et tes sons!
Pauvres humains sans panique
Inconscient de toucher le fond!
Mais qu’importe pour moi
Ce soir vaut tous les autres
Il y a Vi et sa loi
Et je ne connais point les vôtres
Vanille fait son strip-tease
Le magicien sa magie
Tous regardent et réalisent
Que cela ressemble à la vie!
La musique monte aux créneaux
La piste est pleine; les gens
Dansent et à nouveau
Je cherche Vi dans leur rang
Son corps ondule
Telle une mer merveilleuse
Sa bouche recule
Faces aux amours pernicieuses.
Je m’approche doucement
Les accords se calment
Elle s’accroche à mon cou et dans
Ses yeux s’enflamment
Une envie délicieuse
De prolonger l’instant
Une éternité merveilleuse
À graver dans le temps
Mais la musique me trahit
Le Diable sort ses bottes
Un sourire et s’éloigne Vi
Pour moi, juste une fausse note
Reprennent toutes les danses
Si éloignées et si proches
Vi retourne à ses transes
Moi à mes poches!
À la recherche du calme
Le bruit emplit ma tête
Un siège pour reposer mon âme
Un sursis pour la fête!
Mes yeux fouillent le sombre
Entre lumières aveuglantes
À la recherche d’une ombre
Que la foule rend transparente
Un merveilleux bras
Surgit quand la lumière le veut
Regard de braise, sourire au ras
D’une touffe de cheveux.
“Assez! Assez!” Hurle mon corps
Mon esprit veut prolonger pourtant
“Non, reste encore, encore, cri plus fort!”
La journée fut longue, le repos sera lent.
Je cherche Vi
Au-dessus des nuages
Je la trouve et lis
L’étonnement sur son visage
“Je m’en vais, trop de bruit”
“Désolé, je suis fatigué”
“Reste encore, pourquoi est-ce que tu fuis?”
“Je veux, de mon corps tout te donner.”
Sourire par-dessus nos sourires
Nos yeux dans nos miroirs
Les danses, et par-dessous, les rires
À en mouiller nos mouchoirs
Embrassades sans fièvres
Joue contre joue
Même pas penser à poser les lèvres
Dans cet endroit de fou!
Je m’en vais au-dehors
Ici, la boîte n’est plus
Un sourire erre encore
Alors que je remonte ma rue
Les jours passent
Maudites soient mes nuits
L’horreur, quoique je fasse
Me surprend sans un bruit!
De n’avoir rien tenté
Voilà que je la perds
L’image va me hanter
Et je ne serai point père!
De n’avoir rien compris
Je connais ma douleur
Car de mon cœur épris
S’écoulent tous les malheurs.
J’aurai pu, du monde entier
Des hommes, être le plus heureux
De cet amour être rentier
Sans que jamais ne s’apaise mon feu.
Mais voilà, je me perds
Une corde ou un flingue à la main
Regardant dans l’immense mer
Lieux; où je finirai demain.
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