Au-delà des montagnes
Et je regarderai au-delà des montagnes
Si tu t’y trouves, je cirais ton nom
Jusqu’à en perdre ma voix et ma hargne
Pleurer sans cesse jusqu’à toucher le fond.
L’écho se taira enfin dans mon cœur
Regrettera sans doute ma venue
Je m’abaisserai et pour cueillir les fleurs
Enlèverai mes vêtements et serai nu
Je resterai stoïque face au vent
Laissant glisser sur moi ses ondes furieuses
Et comme une pierre perdue dans les torrents
Garderait le passage de ses envies fiévreuses
Du haut de ma montagne, je regarderai le monde
Je hurlerai encore si l’écho veut de moi
Peut-être aussi être digne de ses ondes
Je hurlerai à en perdre ma foi
Je serai seul avec l’espace autour
Je boirai le ciel et les étoiles
Je maudirai les lendemains sans retour
Qui, sur mon visage, ne pose aucun voile
Fatigué, rompu, hébété, et fourbu
Mon corps nu sur l’herbe douce
Mes larmes en compagnes résolues
Aussi triste qu’une Lune rousse
Combien le temps me vola-t-il
De minutes ou de jours?
Et combien d’oiseaux, de volatiles
À mon approche firent un détour?
Combien d’hommes ou de femmes
Mon cœur altéré brisa sans peine?
Combien d’amour sans âme
Je cherche à en aimer la Haine?
La montagne est bien trop belle
Pour m’aider ou me choyer
Témoin immuable et éternelle
Du noir qu’il me faut broyer.
Personne en vue là où je suis
Personne en vie là où je vais
Pensez! c’est mon regard qui fuit
Vers l’ailleurs sans savoir que je sais.
Rien ne m’échappe du haut de mon perchoir
Je le dis; l’espace est à moi
Prisonnier je ne le laisse choir
Que quand le disent les Roy
Si votre salut est de penser à moi
Bien plus vite, bien plus tôt que le veut la raison
Dans les moments de peine ou dans ceux pleins de joie
N’ayez crainte, car de tout, j’ai la solution.
Je suis la balle qui sort du fût
La lame qui transperce le corps
Je suis l’ombre qui traverse vos rues
Invisible quand le soleil dort
Je ne suis ni cauchemar ni rêve
Je ne suis homme qu’à demi
À hurler quand le vent se lève
Ce nom plein de dépit
Il n’y a pas de plus grande peine
Que la mienne et celle de ma vie
Plus belle horreur, plus vile Reine
Que ce nom dont l’écho fait fi
Si votre vie s’ennuie
À s’écrire sans rature
Aussi noire qu’une nuit
Venez donc à la bordure
Car contre les vies monotones
Je regorge de secrets
De poisons tuant les vies atones
Et de bien des mots à regret
Venez rire et souffrir avec moi
Avant que le quotidien ne tue
Le peu de restes de vos âmes sans loi
Qui luttent dans une cité ventrue
Vous prendrez alors ma main
Et ensemble vers l’abîme, nous plongerons
Au milieu de l’enfer des Saints
Tout au fond, tout au fond… tous en rond
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