Au-delà des montagnes

2 minutes de lecture

Et je regarderai au-delà des montagnes

Si tu t’y trouves, je cirais ton nom

Jusqu’à en perdre ma voix et ma hargne

Pleurer sans cesse jusqu’à toucher le fond.

L’écho se taira enfin dans mon cœur

Regrettera sans doute ma venue

Je m’abaisserai et pour cueillir les fleurs

Enlèverai mes vêtements et serai nu

Je resterai stoïque face au vent

Laissant glisser sur moi ses ondes furieuses

Et comme une pierre perdue dans les torrents

Garderait le passage de ses envies fiévreuses

Du haut de ma montagne, je regarderai le monde

Je hurlerai encore si l’écho veut de moi

Peut-être aussi être digne de ses ondes

Je hurlerai à en perdre ma foi

Je serai seul avec l’espace autour

Je boirai le ciel et les étoiles

Je maudirai les lendemains sans retour

Qui, sur mon visage, ne pose aucun voile

Fatigué, rompu, hébété, et fourbu

Mon corps nu sur l’herbe douce

Mes larmes en compagnes résolues

Aussi triste qu’une Lune rousse

Combien le temps me vola-t-il

De minutes ou de jours?

Et combien d’oiseaux, de volatiles

À mon approche firent un détour?

Combien d’hommes ou de femmes

Mon cœur altéré brisa sans peine?

Combien d’amour sans âme

Je cherche à en aimer la Haine?

La montagne est bien trop belle

Pour m’aider ou me choyer

Témoin immuable et éternelle

Du noir qu’il me faut broyer.

Personne en vue là où je suis

Personne en vie là où je vais

Pensez! c’est mon regard qui fuit

Vers l’ailleurs sans savoir que je sais.

Rien ne m’échappe du haut de mon perchoir

Je le dis; l’espace est à moi

Prisonnier je ne le laisse choir

Que quand le disent les Roy

Si votre salut est de penser à moi

Bien plus vite, bien plus tôt que le veut la raison

Dans les moments de peine ou dans ceux pleins de joie

N’ayez crainte, car de tout, j’ai la solution.

Je suis la balle qui sort du fût

La lame qui transperce le corps

Je suis l’ombre qui traverse vos rues

Invisible quand le soleil dort

Je ne suis ni cauchemar ni rêve

Je ne suis homme qu’à demi

À hurler quand le vent se lève

Ce nom plein de dépit

Il n’y a pas de plus grande peine

Que la mienne et celle de ma vie

Plus belle horreur, plus vile Reine

Que ce nom dont l’écho fait fi

Si votre vie s’ennuie

À s’écrire sans rature

Aussi noire qu’une nuit

Venez donc à la bordure

Car contre les vies monotones

Je regorge de secrets

De poisons tuant les vies atones

Et de bien des mots à regret

Venez rire et souffrir avec moi

Avant que le quotidien ne tue

Le peu de restes de vos âmes sans loi

Qui luttent dans une cité ventrue

Vous prendrez alors ma main

Et ensemble vers l’abîme, nous plongerons

Au milieu de l’enfer des Saints

Tout au fond, tout au fond… tous en rond

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