Chapitre 27

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Ça fait deux semaines que nos vies avec Ashton ont viré au cauchemar. Deux semaines que j'alterne entre les pleurs, la colère et la déception. Ashton, lui, est revenu vivre chez nous quelques jours après la cérémonie. Il s'était sauvé après le drame et ne nous avait presque pas donné de nouvelles pendant deux jours. Jusqu'a ce qu'il vienne toqué à la porte, une valise à la main. On aurait dit un zombie. Il nous avait tous pris dans les bras un par un en marmonnant des excuses à peine audibles. Je sais que ça avait troublé les autres de voir leur grand frère, leur roc, détruit et malheureux. On en discutait peu, préférant ne pas retourner le couteau dans la plaie. Maya n'arrêtait pas d'appeler Ash. Il ne lui répondait jamais. Quand nous lui avions demandé pourquoi, il nous avait confié ne pas se sentir capable de lui parler "cordialement". Je ne m'attendais pas à une telle réaction de la part de mon frère, lui qui est calme, posé, rationnel. Il s'est changé en bête féroce en l'espace de deux semaines. Pire que ça, il voue a Maya une haine profonde et vorace qui le ronge à petit feu. Parfois, quand l'émotion est un peu trop intense pour son cœur, il nous vomi sa rancoeur et nous disant que la prochaine fois qu'il entendra la voix de cette femme, ça sera au tribunal, pour leur divorce. J'aimerais qu'il puisse discuter avec elle avant. Les explications qu'il a reçu lors de notre affrontement ne lui ont pas suffit. A nous non plus d'ailleurs. Mais lui il l'a aimé. Suffisamment pour vouloir qu'elle devienne sa femme. Ce n'ai pas rien n'est-ce pas ? Ça donne au moins à Maya le droit d'essayer de se défendre, tout le monde devrait avoir le droit de se défendre. Je ne veux pas lui trouver d'excuse ou lui pardonner, je la déteste, mais au risque de me répéter mon frère, lui, l'a aimé. Il l'aime probablement encore malgré tout ce qu'il nous dit. C'est pour ça que la colère le ronge d'ailleurs. C'est son amour pour elle qui lui grignote les entrailles. Tout ce que je veux, c'est apaiser son cœur et son esprit. Même si pour tout vous avouer j'espère ne plus jamais la croiser de ma vie, je ne sais pas si je serais capable de me retenir de la gifler en plein visage pour tout le mal qu'elle a voulu me faire. Mais je laisse mon frère s'occuper d'elle, je n'ai pas mon mot à dire. Je suis seulement là s'il a besoin de moi. Et puis, j'ai mes propres batailles à mener. Romy me réclame Julian presque tous les jours. Je n'ai pas eu la force de lui expliquer ce qu'il s'est passé entre nous. J'espère secrètement qu'à force de lui dire que nous ne le reverrons pas tout de suite, elle finisse par abandonner l'idée de le revoir, voir même de l'oublier. Je sais que je suis lâche, mais je n'ai pas la force de briser le cœur de ma fille. J'ai déjà un mal fou à réparer le mien.

Les jumeaux et Knox ne savent plus quoi faire avec nous. Ils sont déjà allé chercher Ashton au bar trois fois en deux semaines. Le proprio, un copain de Knox, l'avait averti qu'Ashton buvait comme un trou et commençait même a chercher la bagarre. Il ne nous le dit pas mais il est totalement abattu, vidé de toute l'essence qui le caractérisait. Il en oubli même d'être chiant, c'est pour vous dire à quelle point l'heure est grave. Jeudi dernier, les garçons ont ramené Ash dans un état lamentable. Il tanguait dans tous les sens et il a finit par vomir dans un pot de fleur. Assis sur le canapé, Ashton s'était mis à pleurer. Je ne l'avais jamais vu dans un tel état. Il n'arrêtait pas de répéter que tout était de sa faute. Que rien ne se serait produit s'il n'avait jamais fait parti de nos vies. Avant cette scène, je pensais que mon coeur ne pouvait pas se briser d'avantage, j'avais tord. Ashton a réussit à creuser un peu plus profondément le trou que j'avais dans la poitrine.

Ce soir, les jumeaux ont décidé de tous nous réunir pour une soirée pizza. Je reconnais qu'ils ont mis du cœur à l'ouvrage. Néanmoins je n'ai pas envie de participer à ça. Je n'ai pas faim. Je n'arrive même plus à manger. Je me nourris pour dire de garder un minimum de force pour m'occuper de Romy mais je n'ai plus aucun entrain. Je suis vide. Le seul point positif dans toute cette histoire c'est que j'ai perdue trois kilos.
Comme tous les soirs depuis deux semaines, je me suis retirée dans ma chambre directement après avoir couchée la petite, mais ma porte s'ouvre en grand et mon casse-pied de frère se pointe à côté de mon lit.

-Charlie, ramène toi on t'attend.

-C'est gentil Jay, mais je n'ai pas très envie de sortir de mon lit.

-Je ne te préviendrai qu'une seule fois princesse, si dans cinq minutes tu ne t'es pas ramenée au salon, je viendrais te chercher par la peau du derche. Romy est au dodo, les pizzas viennent d'arriver et j'ai acheté de la glace menthe chocolat rien que pour tes beaux yeux. Donc je te le répète, tu as cinq minute. Grouille.

Dans le salon, trois joyeux lurons et un clown triste m'attendent assis par terre. Beaucoup trop de boites à pizzas sont étalés sur la table et d'autres attendent encore que mes frères s'occupent d'elles. Je ne sais toujours pas comment ils font pour ingurgiter autant de nourriture.

-Comment vous arrivez à engloutir autant de bouffe sans jamais grossir. Je vous déteste.

-Ah la princesse a décidé de venir, ma menace a fonctionné on dirait. Viens t'asseoir près de ton grand frère préféré.

Je lui tire la langue.

-Je ne suis là que pour la glace à la menthe.

Je trifouille ma pizza plus que je ne la mange. Les regards inquiets des garçons me pousse à en avaler quelques bouts mais je finis tout de même par pousser le carton de devant moi. Je les écoute blablater et rire entre eux, même si Ashton et moi n'avons pas le goût à la fête. Nous sommes éteints, autant l'un que l'autre. Après avoir débarrasser les cartons vides, nous installons tous ensemble le dessert. Andrew et moi nous partageons le pot de glace, quand aux autres, ils se partage le plus gros pot de pop corn que je n'ai jamais vu. En temps normal, j'aurais adoré cette soirée. J'aurais pris plaisir à rire avec mes frères, à les taquiner et à les faire crier. Ce soir je n'en ai ni l'envie ni la volonté. Je voudrais retourner dans ma chambre et me noyer dans le chagrin. Je voudrais blâmer Maya et maudire Julian encore et encore, pour finir par m'endormir, épuiser de les détester autant.

Le silence règle à nouveau depuis quelques minutes mais Ashton finit par le briser.

-Je suis désolé. Pour tout. Tout est de ma faute.

Nous observons tous Ashton. Une seule larme roule sur sa joue et vient voiler son regard.

-Je pensais pourtant avoir trouvé la meilleure des solutions en me mettant à l'écart de vous. En vous laissant vivre votre vie s'en trop m'en mêler. Je sais que vous aviez pris ça pour un abandon à l'époque, mais je voulais juste vous protéger.

-Ashton rien n'est de ta faute tu sais. Et puis de qui croix-tu avoir besoin de nous protéger ? De toi ? Tu étais là quand  « ILS » ont désertés la maison et tu n'as jamais reculer devant l'immense fardeau de nous élever. Soit fière de ce que tu as accomplie pour nous.

Comme à son habitude, Andrew essaye d'adoucir les esprits. Mais cette fois ci je sens bien qu'il aura du mal à trouver les mots pour apaiser notre frère. Ashton a un secret enfouie au fond de son cœur, un secret qui concerne le départ de nos parents. Il n'a jamais voulu nous en parler, mais nous avons toujours senti une sorte d'immense culpabilité ! Un jour il faudra bien mettre tout ça au clair, pour le bonheur de chacun.

-Un jour, alors que papa trainait sur le canapé et que maman venait de rentrer de sa journée à l'usine, morte de fatigue, je lui ai dis qu'on seraient mieux sans lui. Qu'il ne servait à rien et qu'il ferait bien de partir de la maison. Quelques semaines après, il a claqué la porte et n'ai jamais revenu. Après son départ, maman n'arrêtait pas de pleurer alors je me suis mis en colère et je lui ai hurler que si elle était si malheureuse avec nous elle n'avait qu'à le rejoindre. Qu'on pouvait largement se passer d'elle !! Et elle est partie elle aussi.

Je n'avais jamais entendue cette histoire. Voilà donc pourquoi Ashton se sens si coupable depuis leur départ. Il est persuadé d'avoir poussé les parents à nous quitter.

-J'ai confiée ma sœur à un fils de pute qui a piétiné son cœur. J'ai laissé faire sans rien dire alors que je savais que c'était un salaud. Et trois ans après toute cette merde, il a fallu que la femme que j'ai épousé ait planifié de quoi anéantir ma sœur juste parce qu'elle était jalouse depuis des années. Osez me dire que tout n'es pas de ma faute. A vouloir te protéger, je n'ai réussis qu'à te briser un peu plus Romy. Et vous aussi les gars, je vous ai tenu à l'écart, je vous ai exclus de ma vie, mis sur le côté depuis des années pour qu'au final on se retrouve tous dans cette situation. Tout ce que j'ai fais n'a servi à rien, à part vous blesser...

-Si papa et maman ont décide de partir c'était leur décision Ash, pas la tienne. Papa n'était pas heureux avec nous et maman n'était pas heureuse sans papa. Point. Pour le reste, c'est moi la coupable. Et vous le savez tous, d'ailleurs vous m'avez tous fais la morale pour Julian et je ne vous ai pas écouté. Depuis quelques années, je suis celle qui créé les tensions dans notre famille.

-Charlie ...

-Laisse moi finir Andy. Il est temps qu'on crève enfin d'abcès tous ensemble plutôt que de se voiler la face ... Je n'ai pas besoin de revenir sur les faits vous les connaissez. J'ai poussé Valentin à m'humilier, et je suis la seule raison de la petite vendetta de Maya. Elle s'est même servie de TON meilleur ami pour m'atteindre, MOI, Ash. Tout ceci ne serait pas arrivé si je n'avais pas décidé d'être autant égoïste après ma rupture avec Valentin. Je m'excuses de ne pas avoir réussie à gérer mes problèmes toute seule. Je vous ai entrainé dans tous mes tourments alors que j'aurais du faire mon maximum pour vous préserver en vous tenant à l'écart. Au lieu de ça, vous avez pris part à ma douleur, vous l'avez tous porté à bout de bras sans jamais vous plaindre. Chacun à votre manière vous m'avez tenu la tête hors de l'eau. Mais mon passé n'appartient qu'à moi... En aucun cas vous n'auriez dû porter mon fardeau. Si vous saviez comme je regrette tout ce qui s'est passé et comme la culpabilité me ronge. Comment est-ce que j'ai pu me montrer aussi égoïste ?

Les mots me fond mal, mais la vérité ne nous fais pas que des cadeaux, elle nous blesse aussi parfois.

-Tu vois Ashton, tu dis que tu as tout fait pour nous protéger quitte même à t'éloigner de nous ... Et bien moi, j'ai tout fais pour détruire cette famille. Je vous ai fait du mal, à chacun d'entre vous. Même si c'était inconscient de ma part, je me rend compte que je suis la raison de vos discordes et qu'en plus je vous ai obligé à m'entourer comme si j'étais une petite chose fragile. Et ça m'a plus. J'étais heureuse d'être le centre de votre attention. J'ai toujours eu quatre garçons pour veiller sur moi. Qui d'autre peut se vanter d'une telle chose ? Merde. C'est moi la garce de l'histoire finalement.

Cette révélation me coupe les jambes. C'est seulement maintenant que je me rend compte de l'étendue des dégâts que j'ai provoqué. Un petit rire m'échappe. Vous savez : un petit rire nerveux qui fait plus de mal que de bien.

-Je suis désolée, désolée d'avoir été l'instigatrice de vos coup de sang et de vos disputes. Désolée d'être toujours celle pour qui vous vous inquiétez. Mais c'est toi, Ash, à qui je dois le plus d'excuses. Parce que c'est à toi que j'ai fais le plus de mal. J'ai ruiné ton mariage, parce que tu as passé plus de temps à t'occuper de moi qu'à chérir Maya. Et elle m'a détesté pour ça. Elle était tellement aveuglé par sa haine qu'elle en a oublié que son amour pour toi était plus important que tout le reste. Et en plus de ça, à chaque fois je t'ai privé de ton meilleur ami. Parce que tu peux bien me dire tout ce que tu veux, je sais très bien qu'en plus de pleurer sur ta relation avec ta femme, tu dois aussi faire le deuil de ton amitié avec Julian comme tu l'as fais avec Valentin. Parce que j'ai été assez bête pour être aveuglée par mon cœur encore une fois et assez égoïste pour ne pas vous écouter. Pardon. PARDON. Parce qu'en faisant ça, j'ai oublié de protéger le tien de coeur Ash.

Je n'arrive plus à retenir mes larmes, je les laisse se déverser sur mes joues comme une pluie qui ne saurait se tarir. Mon Dieu, faite qu'elle me permette de laver mon cœur de toutes ses souffrances.

-Mais pour être totalement honnête avec vous, j'ai l'impression de vous mentir encore parce que quelque part au fond de mon cœur je n'ai pas envie de croire que Julian est une véritable ordure. Bien sûr je voudrais lui hurler qu'il à tout fait foirer, que je lui avais offert mon amour et qu'il l'a piétiné et que j'aimerais qu'il soit malheureux toute sa vie. Je voudrais lui tordre le coup pour avoir trahit mon frère en complotant dans son dos avec Maya. Mais quelque part, il me manque. Même si tout était faux, même si tout était un rôle, une comédie ... il me manque tellement que ça me déchire le cœur. Je sais ce que vous pensez, qu'avec tout ce qu'il nous on fait je devrais les détester de toutes mes forces. Mais, quelque part au fond de moi, je n'arrive pas à oublier la sincérité dans les yeux de Julian chaque fois qu'il me regardait. Je ne peux pas oublier la douceur qu'il avait quand il s'adressait à Romy. On ne peux pas tricher sur ce genre de chose pas vrai ? Il n'a pas triché avec Romy ? Et puis on peut penser qu'il m'a manipuler juste pour servir ses intérêt mais il a aussi tenté de protéger Ashton non ? C'est bien ce qu'il a dit ? Peut être qu'il y a autre chose ? Et au final, il est peut être aussi une victime dans cette histoire ! Même si je sais que vous ne l'entendez pas de cette oreille, je pense sincèrement que son acte pourrait être justifiable. Je regrette juste que nous fassions partie des dommages collatéraux. Vous voyez à quel point je suis minable ?

Je suis debout devant les quatre hommes les plus important de ma vie. Ils me regardent mais ne parlent pas. Dans d'autres circonstances je me serais vanté de leur avoir cloué le bec, mais l'heure n'est pas aux petites victoires. D'ailleurs en ce qui me concerne j'ai plutôt le sentiment d'avoir perdu : j'ai perdu l'estime de mes frères et probablement aussi leur confiance. Mais ce que j'ai perdu de plus important, c'est le peu de confiance en moi que j'avais réussi à grappillée ces dernières semaines. Retour à la case départ Charlie. Mais cette fois ci, j'ai rajouté des cordes à mon arc. En plus d'être grasse et moche, maintenant je peux me vanter aussi d'être une grosse ratée doublée d'une sale égoïste.

Je sens ma poitrine me serrer, j'ai l'impression d'étouffer tellement le silence est pesant. Je crois qu'ils sont en train de digérer mes paroles, ou peut être qu'ils se rendent enfin compte de qui est vraiment leur soeur. Dans tous les cas, moi, j'en ai assez pour ce soir. J'ai la migraine et une furieuse envie de m'arracher les yeux à la fourchette pour enfin cesser de pleurer.

-Je crois que je vais aller me coucher. Merci pour la pizza et désolé pour le mélodrame.

Je retourne dans ma chambre et m'effondre sur mon lit. Cette soirée ne m'aura pas permis d'aller mieux. Mais elle m'aura au moins servie à extérioriser une partie de ce que j'ai sur le coeur. Je ne sais pas quand j'arriverais à surmonter tout ça, peut être dans un mois, peut être dans un an. Ou peut être jamais. J'espère juste que mes frères ne m'en voudront pas et qu'ils seront capable de me pardonner un jour ...

*****

-Maaamaaaannnn ?

Je sèche rapidement mes larmes, je ne veux pas que Romy me voit comme ça. Quand je suis seule j'ai tendance à avoir les larmes qui coulent sans même que je m'en rende compte. Je crois que je me retiens tellement de pleurer ces derniers jours que lorsque j'ai un moment seul, mon chagrin finit par déborder.

-Qu'est-ce qu'il y a mon poussin ?

Il faut que je me reprenne, elle ne doit pas pâtir de ma détresse émotionnelle.

-Est-ce que j'ai le droit d'emmener doudou gros chez papa ?

-Mais tu n'as pas déjà le même qui t'attend la bas ?

-Si mais il ne sent pas comme ici.

J'arrive dans sa chambre ou je trouve en train de préparer son petit sac lapin pour emmener quelques jouets chez son père.

-Comment ça il ne sent pas comme ici ?

-Ba, doudou chez papa, il ne sent pas maman!

Et elle me fonce dessus pour enlacer mes jambes. Qu'est-ce que j'aime cette enfant. Plus que ma propre vie. Elle est ma bouée de sauvetage, la seule qui m'empêche de me noyer après les récents événements. La seule capable de reboucher avec sa douceur et son amour le trou au milieu de ma poitrine. Je caresse tendrement le sommet de son crane. Je n'arrive toujours pas à comprendre comment j'ai pu fabriquer une telle merveille.

-Roooo tu m'écoutes maman à la fin ?

-Oui chérie, emmène doudou gros mais ne l'oublie pas chez papa quand tu rentreras à la maison.

-Je te promis maman. Merci.

Ces petites fautes d'expressions me font toujours autant sourire. Et ça me fait du bien de me rappeler que je suis encore capable de le faire grâce à elle. Mon portable vibre dans ma poche, c'est Valentin qui m'appel.

-Oui ?

-Je suis en bas, la petite est prête ? Je peux monter chercher ses affaires ?

-Attends nous, on descend tout de suite. Les garçons sont à la maison et je ne veux pas d'esclandre.

Je lui raccroche au nez. Monter chez nous et puis quoi encore. Plus jamais un autre homme que ceux qui vivent ici ne franchira les portes de ce sanctuaire.

-Aller poussin, va embrasser tes oncles, papa est là.

Romy me jette son sac à dos dans les bras et part en direction du salon ou se trouve les garçons. Chacun d'entre eux la serre fort dans leur bras. Knox me la ramène à la porte d'entrée.

-Ça va aller Cha ? Tu veux que je t'accompagne ?

-Non, elle ne part qu'avec une petite valise et son sac à dos, je peux y arriver toute seule.

-Je ne parlais pas des bagages.

-J'avais bien compris. Ne t'inquiète pas, je remonte vite.

Arrivée en bas, Romy se jette sur son père comme elle fait d'habitude et il l'a couvre de bisous. J'ai beau détester ce type pour ce qu'il m'a fait, je ne peux qu'apprécier le père qu'il est pour notre enfant.

-Salut Charlie. Tu vas bien ?

-Oui merci et toi ?

-Tu as des cernes, et je reconnais ce regard. Il s'est passé quelque chose avec l'américain ?

-Occupe toi bien de ma fille pendant quinze jour, ne lui donne pas trop de sucre et veille à ce qu'elle boive beaucoup d'eau. En ce qui concerne le reste, mêle toi de tes affaires.

-Oh tu montre les dents, j'ai visé juste on dirait. Romy monte dans la voiture je dois parler avec maman.

-J'ai le droit de faire TUT TUT ?

-Seulement deux fois, je ne voudrais pas que les voisins appel la police.

Une fois la Romy installé à la place du conducteur, porte fermée, Valentin se retourne et vient se placer en face de moi.

-Tu veux qu'on en parle ?

-Qu'est ce que tu n'as pas compris quand je t'ai dis de te mêler de tes fesses ? Et puis sérieusement Val, parler avec toi ?

-Charlie, même si ça t'embête, je te rappel que je te connais par cœur. Je peux peut-être t'aider à l'oublier ? On pourrait retourner au restaurant cette semaine. Le dernier ne s'est pas bien terminé et tu sais que je n'aime pas rester sur un échec. Pas uniquement en ce qui concerne le repas d'ailleurs.

Valentin se rapproche de moi et tente de passer sa main sur mon flanc. Je me dégage immédiatement.

-Qu'est-ce que tu fou Val ?

-Tu ne le comprends pas ? J'essaye de récupérer ce qui est à moi.

-Si tu penses que je t'appartiens encore c'est que tu es visiblement plus bête que je ne l'aurais cru. Tout est finis entre nous et depuis longtemps.

-A bon ? Alors comment ça se fait que tu n'as trouvé personne depuis moi ? Hein ? Moi non plus je n'ai personne. C'est parce qu'on est destiné à se pardonner toi et moi.

-Mais je n'ai rien à me faire pardonner en ce qui me concerne.

-Alors pardonne moi. Ou au moins laisse moi la chance de me faire pardonner.

-C'est trop tard. Tu as tout foutu en l'air et jamais je ne pourrais oublier tes actes ni tes paroles.

-Mais pense à moi bordel, tu ne crois pas que je t'ai blessé pour une bonne raison ? Tu ne crois pas que je l'ai fais uniquement parce que je t'aime mais que je ne savais pas comment te récupérer ? J'étais honteux et coupable. Mais je préférais te tenir pour responsable plutôt que voir la vérité en face. Je ne me suis jamais sentis aussi mal que lorsque tu m'as surpris avec elle, je l'ai regretté au moment même ou j'ai vu la déception et la colère dans ton regard. Et comme un idiot j'ai préféré attaquer plutôt que de tout faire pour me faire pardonner. Mais j'ai compris maintenant. Quand j'ai vu que tu t'intéressais à quelqu'un d'autre, j'ai compris que je ne pourrais jamais te laisser t'en aller. Ça m'a mis hors de moi de t'imaginer avec l'américain. Je suis tellement désolé Charlie. Donne moi une nouvelle chance, s'il te plaît.

-C'est trop tard Valentin. Nous avions créé une famille toi et moi et tu l'as détruite. En une fraction de seconde tu as jeté notre foyer à la poubelle. Je ne pourrais jamais te faire confiance à nouveau. Soit un bon père pour Romy, c'est tout ce que j'attends de toi aujourd'hui. J'en ai marre de penser aux autres. Je vais commencer à penser un peu plus à moi à partir de maintenant.

-Tu le regretteras.

-Et j'en assumerais les conséquences.

La porte de la voiture s'ouvre, mettant fin à notre conversation. Merci Romy.

-Papa on y va ?

J'embrasse ma fille comme si c'était la dernière fois que je la voyais. Je m'imprègne de son odeur, des chatouilles que font ses petites boucles blondes sur mon visage, de la joie et du bonheur à l'état pure qui illumine son joli sourire et de la candeur que je décèle au fond de ses yeux.

-On se revoit dans quinze jour mon petit monstre, je t'aime de tout mon cœur. Je t'appelle demain d'accord ? Sois sage avec papa.

Après un dernier câlin, je laisse Valentin l'installer dans son siège et je lui fais un dernier coucou avant de les regarder partir. Il m'a simplement fait un geste de la main pour me dire au revoir. Une fois remontée dans ma chambre je m'étends de tout mon long sur mon lit en songeant aux paroles de Valentin. Je suis sûr qu'il pensait vraiment ce qu'il m'a dit. Il s'est senti tellement coupable qu'il a préféré me blesser qu'admettre qu'il était le seul et l'unique fautif. Mais moi dans l'histoire ? Si j'y repense aujourd'hui, je ne sais pas vraiment si j'ai été réellement blessé ou simplement déçue et vexée. Mais c'est le cas aujourd'hui, je suis meurtrie. Tellement que je ne parviens pas toujours à respirer lorsque je repense à Julian. Finalement, ce que j'avais vécu avec Valentin n'étais rien comparé à cette fois ci. Avec Val, je me suis sentie trahie. La colère avait rapidement remplacé la douleur et mes propres démons s'étaient réveillés avec l'horreur de ses mots. Avec Julian je suis anéantie. Terrassée par le chagrin qui m'oppresse le cœur et l'esprit. Ce ne sont pas tant ses propos qui fond mal, c'est plutôt l'incompréhension et la douleur de m'être laissé berné par son jeu. Il m'a pourtant dit qu'il était désolé et qu'il ne voulait pas me blesser mais qu'il n'avait pas d'autres choix. Et je l'ai vu, la douleur dans ses yeux. Je ne pouvais pas la louper quand il m'a expliqué pourquoi il avait fait ça et son incapacité à agir autrement. Il était pieds et poings liés avec mon frère, mais s'il m'avait avoué la vérité plutôt, nous aurions pu trouver une solution ensemble pour contrer cette garce. Rien que de penser à elle j'ai envie de la détruire. D'abord pour le mal qu'elle m'a fait à travers Julian mais surtout pour le chagrin qu'elle à causée à mon frère.

*****

Nous sommes samedi soir. Romy est chez son père, les garçons vaquent à leur occupation et moi je me retrouve seule devant mon verre, assise sur un tabouret au comptoir d'un bar. Je suis la personnification de la pitié. C'est fou comme se prendre un mur en pleine face peut vous pousser à faire des choses que vous n'aviez jamais fait auparavant. Jamais de ma vie je ne me suis retrouvée seule dans un bar à noyer mon chagrin dans un cocktail trop sucré qui répond au doux nom de "baisers d'amour". Ça n'a rien à voir avec un baiser d'amour, c'est plutôt un vomi d'amour. Oui je suis amer, j'ai le droit après ce qu'ils m'ont fait ... Je rumine dans mon coin pendant un long moment, je dois sûrement parler toute seule comme toujours. Cette manie avait l'habitude d'énerver Julian. Mais pourquoi je pense encore à lui bon sang ? Je m'énerve sur mon ombre , elle est en miette et mon cœur aussi. Le barman doit se rendre compte de l'étendu de mon chagrin puisqu'il vient me voir tous les quart d'heure pour savoir si j'ai besoin de quelque chose. Ou alors il me prend juste pour une folle. Non je n'ai besoin de rien, à part d'oublier tous les souvenirs qui font mal.

-Broyer du noir n'arrangera rien. Et croyez moi je parle d'expérience.

J'aperçois la silhouette d'un homme vient se placer sur la tabouret juste à côté de moi. D'où il sort celui la ? Je n'ai envie de parler à personne ce soir. J'ai juste envie d'être seule et de boire.

-J'ai déjà quatre frères à la maison qui passe leur journée à me donner des conseils, alors merci mais je vais me passer de vos recommandations. Bonne soirée à vous. Au revoir.

-Franche, directe, sans le moindre tact. Je vous aime déjà.

-Ecoutez, je ne vous connais pas et je ne veux pas vous connaître. Je veux juste rester seule, tranquille, sans avoir quelqu'un sur le dos pour me soûler.

-Je vois, vous préférez ce truc rose surligneur qui ressemble à du vomi de papillon pour faire le job. Hum hum. Chouette idée.

Je souris malgré moi. C'est vrai que ce truc est fluo et immonde par dessus le marché.

-Je ne savais pas quoi prendre, un whisky ça fait trop dépressive et je n'ai pas les moyens de m'étourdir au champagne.

-Donc vous vous êtes dis qu'un bon cocktail de licorne ça serait le meilleure des choix ? Ah les filles ... Laissez moi faire, je vais vous offrir quelque chose d'autre. BARMAN ?

Il nous commande deux verres de Margarita. Je n'en ai jamais bu, je vous préviens si c'est dégueulasse je lui recrache au visage.

-Je suis Philippe, au fait. Philippe BRACHET. Enchanté.

J'hésite un peu avant de serrer la main que me tend ce type. Il à l'air gentil, Julian aussi avait l'air gentil. Stop. Arrête de penser à lui. Tu es là pour l'oublier, au moins le temps d'une soirée.

-Charlie, Charlie MOREAU.

-Et donc Charlie, qu'est-ce qui pousse une si jolie fille à venir noyer son chagrin dans un petit bar de la capitale ?

-Je pourrais vous retourner la question ...

-Vous trouvez que je suis une jolie fille ? Merci.

C'est la deuxième fois que ce mec me fait sourire. Je devrais peut-être lui laisser sa chance. Nous enchaînons les tournées les unes après les autres tout en bavardant. Rapidement, ma tête commence à tourner. Le barman finit par nous installer plus confortablement dans un petit coin Lounge à l'étage du bar ou il nous apporte quelques petites choses à grignoter. Je ne savais pas que j'avais autant faim, tellement que je me suis jeter comme une morfale sur le pain et la charcuterie.

-Et bien mademoiselle Moreau, en plus de votre descente digne d'un concours de buveurs de bière, vous avez aussi un bon coup de fourchette.

-A moins que vous n'ayez des problèmes de vue, votre dernière affirmation n'est pas un secret. Mon corps de déesse le prouve d'ailleurs.

-Je ne vois pas ou vous voulez en venir ...

-Je ressemble à une paupiette, évidemment que j'aime manger ! On obtient pas un corps comme le mien en mangeant des légumes et en faisant du sport. D'ailleurs vous devriez vous méfier quand j'ai faim je suis prête à avaler n'importe quoi, ou n'importe qui.

Non !!! Impossible que j'ai dis une chose pareille ... Surtout pas en utilisant ce ton de succube shootée à la Molly, et surtout pas en l'accompagnant d'un petit clin d'oeil aguicheur.

-Même si cette proposition est tout à fait tentante, je vous assure, je vais devoir décliner. Mais ne vous méprenez pas belle demoiselle, mes exigences en matière de relation n'ont rien à voir avec vous, c'est plutôt une question de genre si vous voyez ce que je veux dire.

Pas vraiment mais bon, je m'en sort plutôt bien alors je ne vais pas aller creuser plus loin. Nous continuons de parler de tout et de rien pendant toute la soirée, je ne vois pas le temps passer. Nous discutons de son travail, du mien, de nos déboires amoureux, de nos familles ... J'apprend que lui aussi souffre d'une rupture amoureuse compliquée et qu'il a du mal à s'en remettre. C'est d'ailleurs ce qui l'a poussé à venir me voir ce soir. Je lui rappelais son propre reflet et il s'est dit que ça serait surement moins dure de vivre ça a deux plutôt que caché, chacun seul dans un coin. Il n'avait pas tord. Ça m'a fait du bien d'extérioriser mon histoire avec quelqu'un qui ne me juge pas. Mes frères sont choux, ils essayent toujours de savoir comment je vais mais je ne suis pas à l'aise avec l'idée de leur raconter tout ce que j'ai sur le cœur. Alors que je ne sais pas si je reverrais ce Philippe un jour. Il n'aura peut être été qu'une petite aventure dans ma vie, une soupape de décompression dans la cocotte minute qui étouffe mon existence. Si ça se trouve, demain je n'aurais plus aucun souvenir de lui. Et c'est probablement ce qui va arriver si je ne me calme pas sur ma consommation de Margarita.

Ma tête. Mon dieu. Qu'est-ce qu'il m'a prit de boire autant hier soir. Attends, ces draps, ce lit, ce ne sont pas les miens ... Je suis où bordel ?

-Arrête de gigoter, tu va me faire vomir.

A qui appartient cette voix ? Putain mais je suis chez qui là ?

-Charlie ... recouche toi ... il est encore tôt. J'irais chercher les croissants dans une heure. Enfin si j'arrive à me lever sans tomber directement dans les vapes.

-Philippe c'est toi ?

-Qui d'autre ? Tu pensais te retrouver dans le plumard de M. POKORA ? Désolé ma chérie mais ce n'est que moi.

-Et comment ça se fait que tu m'ai ramener ici ?

Il souffle et finit par se retourner face à moi, ses cheveux sont dans tous les sens et une grosse marque d'oreiller lui barre la joue.

-Tu n'arrêtais pas de dire que tu ne voulais pas rentrer chez toi alors il fallait bien trouver un endroit pour dormir. Et dans l'état ou tu t'es mis, il était hors de question que tu finisses seule à l'hôtel. Et mon appart ne se trouvait pas loin du bar donc ...

-Donc on a dormit ensemble, dans le même lit, toute la nuit.

-Exactement. Mon canapé n'est pas confortable.

-C'est vrai, tu me l'a déjà dis hier, je me souviens maintenant. J'ai été sage cette nuit ?

-A un moment tu m'as fais un câlin et tu m'as dis que je te manquais. Bon tu m'as aussi appelé Julian alors j'ai pensé que tu n'étais pas en mesure de te rappeler que ce n'étais que moi.

-Oh non j'ai pas fais ça ? La honte ! Pardon.

-Ne t'en fais pas je t'ai serré dans mes bras et nous avons fais l'amour pendant des heures pour finir par se blottir l'un contre l'autre en admirant le levé de soleil... C'était la meilleure nuit de ma vie !

-Philippe ...

-Hum ?

-T'es gay ...

-Ah ouais c'est vrai. J'ai du confondre avec mon rêve alors ! Ah Liam Neeson, tu me fais toujours autant vibré.

-Beurk tu craques pour lui ? Mais il est hyper vieux ...

-Tais toi idiote, ne dis pas de mal de l'homme de ma vie. Va plutôt prendre une douche, tu sens le poney.

Je connais ce mec depuis moins de 24 heures et pourtant je sais que je ne vais pas réussir à me passer de lui de sitôt. Ce type est une dose de vitamines à lui tout seul. Il me fait rire, tout simplement, et ça me fait du bien.

-Tu es de bonne humeur le matin dis moi ...

-Et encore, tu n'as rien vu. Je suis un vrai connard tant que je n'ai pas pris ma dose de café. Je vais faire le petit déj, tu restes avec moi ? Où comme tous les autres tu vas trouver un prétexte pourris pour te sauver, quitte à briser mon pauvre petit cœur ?

-Je reste. Mais uniquement parce que j'ai faim, et aussi parce que tu me fais pitié. Mais tu as raison je sens le poney alors je vais me laver avant, tu as quelques chose à me prêter ? Je crois me souvenir que j'ai de la liqueur de café sur mon pantalon.

Je farfouille dans mes affaires de la veille qui sont éparpillées sur le sol, j'ai dormis avec un grand tee-shirt qui doit appartenir à mon hôte.

-Sers toi dans mon armoire. Fais comme chez toi avec la salle de bain, je dois avoir des brosses à dent neuve dans le tiroir du haut et les serviettes propres sont dans le placard à droite.

Il sort du lit, affublé uniquement d'un boxer à l'effigie d'Homer Simpson. Qu'elle horreur.

-Ne te moque pas, c'est sentimental. C'est le dernier cadeaux qu'il m'a offert.

-Je n'ai rien dis.

-Mais tu as gloussé vilaine. Tu veux un café ?

-Tu n'aurais pas plutôt du thé ?

-Tout ce qu'il te fera plaisir poupée. Aller remue toi, on doit discuter.

Je sors de la salle de bain les cheveux encore mouillés, dans son armoire, je repère un bas de survêtement avec un sweat à capuche. Parfait. Après m'être habillé, je rejoins Philippe dans la cuisine ou un petit déjeuner gargantuesque m'attend.

-Tu attends du monde ? Où tu penses que parce que je suis enrobé je mange comme quatre ?

-Tu n'es pas enrobée, tu es plantureuse. Je vois que tu as pu trouvé ton bonheur dans mes affaires ...

J'acquiesce de la tête avant de tirer sur son sweat pour lui montrer mes trouvailles.

-Tu me trouves comment ?

-Une femme selon mon cœur. Bon, parlons peu parlons bien, j'aimerais savoir si ton degrés d'alcoolémie t'as provoqué un black out ...

-Ma mémoire n'a pas l'air en panne. Pourquoi ?

-Tu te souviens de ce dont on a parlé ? De mon travail ... du fait que j'étais chirurgien esthétique. Et surtout que je pouvais t'aider ... Saches que ma proposition est toujours valable.

-Je ne sais pas si j'aurais le courage de le faire.

-Je comprends, mais je serais là. Tu m'as dis toi même que tu avais grand besoin de changement. Tu n'as pas à prendre ta décision maintenant. Mais j'aimerais que tu y réfléchisse sérieusement.

-Ok.

-Je suis sérieux, viens lundi à mon cabinet. Nous pourrons en parler plus concrètement.

Sa proposition d'hier est plus que tentante. Je ne sais pas si c'est la bonne solution, mais je dois y réfléchir sérieusement. Après tout il s'agit de ma vie... 

*****

C'est fou mais plus le temps passe et plus il est difficile de se remettre d'une soirée trop arrosée. Ça fait pourtant deux jours mais rien n'y fait. J'ai l'impression d'avoir constamment le mal de mer. Beurk. Je ne recommencerais plus jamais de ma vie. PLUS JAMAIS. Mais je crois qu'il n'y a pas que ça qui me tord les boyaux, je dois aussi faire avec l'absence de ma fille. Elle est chez Valentin pour les grandes vacances. C'est toujours dure quand elle part aussi longtemps. En plus de m'inquiété pour son état de santé, elle me manque terriblement. Heureusement, j'ai pu m'occuper aujourd'hui et me changer un peu les idées. La semaine dernière j'avais demandé deux petits jours à Ashton pour pouvoir me reposer. Vu l'étendue de mes cernes il avait tout de suite accepté. Julian étant retourné aux Etats-Unis depuis le mariage, Nadine pouvait largement s'occuper seule de la charge administrative du cabinet. Du coup, je suis allée chez Philippe ce matin. Il m'a fait visité son cabinet, m'a expliqué tout ce qu'il faisait sur place et les opérations qui nécessitait d'aller dans une clinique. Je ne connaissait rien à ce milieu mais je trouve ça fascinant comment la médecine pouvait modifier à ce point une apparence. Il m'a confié qu'il avait toujours voulu faire ça, parce que sa petite sœur avait eu un accident qui avait abîmé son joli visage. Un jour, ses parents l'on amené chez un chirurgien esthétique et en une seule opération, il avait réussit à effacer de son visage les traces de ce terrible malheur. Depuis ce jour, il avait trouvé sa vocation. C'est une belle histoire qu'il m'a raconté avec beaucoup d'émotions. Ce type est vraiment formidable, je ne regrette pas de l'avoir rencontrer. J'ai aussi profité de mon après midi pour faire une sieste et en fin de journée, avant que les garçons ne rentre du travail, je suis partie faire deux trois courses pour le repas du soir. En ouvrant la porte de l'appartement, j'entends les garçons se disputer dans la salle à manger. Je dépose mes achats dans la cuisine avant de rejoindre directement mes frères.

-Chut. Elle est rentrée. N'oubliez pas ce qu'on a dit, il faut lui demander calmement et ne pas l'à braquer. Après tout on ne sait pas ce qu'il se passe. Vous m'avez compris ?

Qu'est-ce qu'ils mijotent ? Je les retrouvent tous les quatre assis sur le canapé, mains croisées pour certains, coudes sur les genoux pour d'autres . La tension est palpable dans la pièce. Je me demande bien ce qu'il se passe, mais je comprend immédiatement lorsque je vois Ashton tenir dans sa main les brochures que Philippe m'a donné. Oups. J'ai du oublié de les ranger en rentrant tout à l'heure.

-Coucou mes amours, vous avez bien travaillé aujourd'hui ?

Ashton se lève et jette les papiers sur la table basse. Apparemment, on ne va pas se raconter nos journées. 

-C'est pour aller chez ce charlatant que tu as pris ta journée ? Si j'avais su je ne te l'aurais jamais accordé.

-Ashton, il me semble que je suis encore en droit de faire ce que je veux quand je ne suis pas au travail.

-Charlie tu veux bien nous expliquer ce qu'il se passe ? Pourquoi tu es allé voir un chirurgien esthétique ?

Andy à l'air inquiet. Je lui avais parlé une fois de recourir à ce procéder pour retrouver un corps plus mince. Nous nous étions renseigné sur internet et finalement cette idée n'étais pas allé plus loin qu'une simple réflexion. Andrew et moi trouvions cela beaucoup trop invasif pour le corps et nous en avions conclus que me faire charcuter pour perdre deux tailles n'étais pas une bonne idée.

-Je l'ai rencontré samedi. Nous avons longuement discuté et il m'a proposé de passer ce matin à son cabinet.

Jayden fulmine tellement qu'on pourrait presque apercevoir de la fumée sortir de ses oreilles.

-Il est hors de question que tu te fasses opérer Charlie. Tu es très bien comme tu es. Ne vas faire comme ces filles qui use et abuse du bistouri. Tu n'as rien à voir avec elles, tu es plus maligne que ça. Si tu veux maigrir alors je serais ton coach personnel. Nous irons faire du sport tous les deux et on fera un régime spécial. Je t'emmènerais même voir une diététicienne mais renonce à ce projet je t'en prie.

-La chirurgie n'est pas réservée aux bimbos sans cervelle qui on envie de ressembler à des poupées gonflables tu sais. Et puis qui t'a dis que c'était en rapport avec mon poids ?

-Arrête Charlie, tu te plains toujours de ça. Alors excuse nous de ne pas être bêtes et de comprendre immédiatement de quoi il en retourne.

Je ne savais pas que mes frères pouvaient être si étroits d'esprit.

-Donc automatiquement, si je vois un chirurgien esthétique c'est parce que je veux me faire une liposuccion ou une abdominoplastie ? Ça ne pourrait pas être pour me faire refaire la poitrine ou le nez ?

Ma question les laissent bouche bée. Seul Knox, qui était resté silencieux jusqu'à présent, se lève et vient me prendre la main.

-Cha, je ne sais pas ce qui te passe par la tête en ce moment. J'imagine que ce qui s'est passé avec Julian doit te retourner le cerveau. Je t'ai promis de ne plus me mêler de ta vie mais la tu vas trop loin. Je pourrais comprendre que tu pleures tous les jours, je pourrais accepter que tu sois en colère et que tu t'en prennes à nous. Je pourrais même te laisser te noyer dans des litres de crèmes glacées, j'irais te les acheter moi même s'il le faut. Mais je ne te laisserais pas mutiler ton corps pour prouver que tu n'es pas comme Julian ta décrite. Ne laisse pas ce qu'à dit ce bâtard  t'atteindre autant. Laisse nous t'aider à franchir cet obstacle autrement.

-De toute façon tu vas trouver ou l'argent pour te faire opérer ?

-Ashton, tu crois vraiment que c'est ce qui va la dissuader de sauter le pas ?

Comme à leur habitude, les garçons s'emballent sans même connaitre les tenant et aboutissant.

-Hors de question que tu lui prête ne serais-ce qu'un seul centime Andrew. Je vous connais tous les deux, vous êtes toujours cul et chemise mais cette fois ci Andy tu as intérêt à être de notre côté.

-Je n'ai pas dis le contraire Ash. Répond moi Charlie, tu es juste aller la bas pour te renseigner pas vrai ? Tu n'as pas pris de décision encore ... 

Si. Ma décision est prise. Je ne reviendrais pas en arrière. Il est grand temps que je prenne soin de moi comme je l'entends. C'est mon choix et personne ne me fera changer d'avis. Pas même eux. Nous n'avons jamais reparlé de mes aveux de l'autre jour. Je ne sais pas ce qu'ils en ont pensé, s'ils ont digérer tout ce que j'ai pu leur dire. En tous les cas, pour l'heure, ils vont être surpris de ce que je vais leur annoncer. Je ne pense pas qu'il me laisseront faire sans se battre. Mais je me dois à moi-même d'aller au bout de cette nouvelle résolution. Je m'assoie sur le pouf près d'eux. L'heure est grave, ils le sentent bien. La pièce est chargée d'électricité ...

-J'ai quelque chose d'important à vous dire les garçons ...

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