Chapitre 6

18 minutes de lecture

Je me réveille en sueur et totalement désorienté. Je suis ou déjà ? Ah oui, l'hôtel. Je regarde autour de moi et cherche mon téléphone. Evidemment Valentin ne m'a toujours pas répondu. En même temps je ne sais pas trop qu'elle heure il peut être en France. Si mon texto l'a réveillé je vais en entendre parler dimanche ça c'est sûr. Je m'étire bruyamment quand un détail me saute aux yeux. Putain de merde 19h03. Il me reste exactement vingt-sept minutes pour me préparer. Même si je raccourcis la douche au maximum je ne serais jamais prête dans les temps. Ash va me tuer. Hors de question. Il faut absolument que je trouve une raison valable pour mon retard. Je me jette dans la douche et commence à me laver les cheveux à toute vitesse. Une fois rincée correctement, je tends la main pour attraper une serviette, manque de pot elle est encore accroché à l'anneau près du lavabo. Je sors donc complètement trempée de la douche et mets de l'eau partout. Mon pied glisse sur le carrelage et je traverse la salle de bain en essayant tant bien que mal de ne pas me péter une jambe. Mon orteil s'écrase violemment contre le pied du lavabo. La douleur me fait monter les larmes, putain je dérouille sévère là. Tant pis il faut absolument que je m'active.Je me sèche les cheveux et branche mon liseur. Aller chauffe saleté, je suis pressée moi.

TOC TOC TOC

Eh merde. Je suis foutue. Il va s'énervé et on va passer une mauvaise soirée. Génial. J'ouvre la porte en grand, la serviette encore coincée autour des nibars. Je lui coupe la parole avant même que le premier mot ne sorte de sa bouche :

-Ne dis rien, je sais. Je t'avais promis mais je ne me suis pas réveillée à temps et c'est sûrement la faute de mon réveil parce que je suis à peu près sur de l'avoir mis! Enfin je crois...

Ouais, niveau excuse valable on repassera.

-Ne soit pas fâché, s'il te plait.

Je lui lance mon regard le plus adorable et il sourit en retour, bon il souffle aussi mais c'est sûrement pour évacuer la frustration. Désolée.

-Je ne suis pas fâchée, mais par contre tu vas devoir te débrouiller toute seule pour aller jusqu'à la salle. Hors de question de t'attendre.

Il regarde sa montre.

-Les invités n'arrivent que vers 20h. J'avais prévu de te présenter Julian, je voulais t'annoncer qu'il allait désormais être mon associé. Il voyagera entre New-York et Paris pour me seconder au cabinet et j'en ferais de même ici. Mais visiblement tout ça attendra que mademoiselle est finit de se préparer. Rassure moi! tu n'es ni coiffée ni maquillée encore j'espère. Parce que la version Panda moutonnant c'est pas top.

Effectivement j'avais oublier de me démaquiller avant la douche et tout mon mascara s'est étalé sous mes yeux. Quand à mes cheveux, sans lissage, ils ne ressemblent à rien. J'éclate de rire et lui met une bonne claque sur le bras.

-Salaud.

Il lève les mains comme s'il n'avait absolument rien dit.

-Bon je veux bien être gentil à nouveau mais presse toi quand même. J'aimerais vous avoir toutes les deux à mes côtés ce soir.

A ouais la morue, je l'avais presque oublié celle la.

-Je fais au plus vite. Mais je ne veux pas te faire honte alors je vais quand même prendre le temps de me coiffer ET de me maquiller. Ça te va ? Oh et puis de toute façon t'as pas vraiment le choix si tu ne veux pas que je débarques comme ça à ta petite sauterie.

Je lui tire la langue et claque la porte, une vraie gamine. Bon c'est pas le tout, mais j'ai du boulot et il faut vraiment que je m'active pour ne pas arriver à minuit. C'est partie ma Charlie.

Après 10 minutes à lutter pour que mes cheveux ressemblent à quelques chose je passe à l'étape maquillage. J'avais prévu de boucher ma tignasse mais au vue du résultat j'ai changé d'avis en court de route. Du coup, je me suis lissé les cheveux, et j'ai rajouter une petite barrette en forme de noeud noir pour retenir ma mèche. Question make up, je ne tente rien d'extraordinaire. Je préfère réussir un maquillage basique que de rater un sophistiqué. Du coup je commence le même rituel que d'habitude. D'abord le teint, je camoufle les petites rougeurs qui ressortes et applique une à une les différentes couches. Je termine par une touche de blush rosé. Idéal pour aller avec mon rouge à lèvres bordeaux mat. Pour les yeux c'est crayon noir sur le coin, pour allonger mon regard et différentes notes de prunes. Du plus clair au plus foncé, je travaille savamment les couleurs pour obtenir un dégradé intense mais pas trop chargé. Merci YouTube pour les vidéos démonstratives. Bon le résultat n'est pas aussi bien que je l'espérais mais je ne peux pas faire mieux et puis après tout chacun son métier. Je m'enduis le corps d'huile pailletée pour la première fois de ma vie, et j'avoue que le résultat me plaît beaucoup. Ce n'est pas trop voyant mais je suis sur qu'à la lumière le rendu sera top. Je suis encore à poil quand je regarde enfin l'heure sur mon téléphone. Merde 20h15, le ravalement de façade à pris plus de temps que prévu. Je me dépêche d'enfiler mes sous vêtements. Heureusement que la dentelle de la robe camoufle mon corps à partir de mes seins jusqu'au haut de mes cuisses parce que mon soutif sans bretelle est tellement serrer que le gras de mon dos forme des boudins disgracieux. Quant à mon string, il ne me rentre pas que dans les fesses, il me lacère aussi les poignées d'amour. Pourvu que personne ne pose sa main sur mes flans, sinon c'est la honte assurée.

Bon il est temps d'enfiler cette robe. Elle est comme au magasin. J'avais peur que les jeux de lumières soient un peu trop valorisant là bas mais finalement le rendu est le même. Ça camoufle tout comme je le voulais. Bon j'ai toujours les bras qui pendouilles un peu et le bustier me fait ressorti un chouya de lard vers les aisselles mais j'ai acheté une robe, pas un remède miracle contre les bourrelets. Je retourne vite dans la salle de bain pour un bon coup de déodorant et une touche de parfum. L'une des rares choses que ma maman m'avait enseigné juste avant de se tirer, c'etait l'art de mettre du parfum. Aucun intérêt de s'asperger si c'est pour sentir la cocotte, quelques petites touches par ci par là suffisent à révéler tout l'intérêt subtile de la fragrance. Je pulvérise donc un peu de parfum à l'intérieur de chaque poignet, puis je viens délicatement les poser vers l'arrière de mes oreilles, je termine par une petite pulvérisation entre mes seins pour dégager une odeur pleine de sensualité. L'effluve me parvient et je ferme les yeux en appréciant chaque note sucrée qui s'en dégage. Merci maman.

Je me pare, comme une princesse de pacotille, de mes différents bijoux en toc couleur or. Je superpose les colliers de différentes longueurs, mets de grosses créoles et termine par une gourmette épaisse et ajourée sur mon poignet gauche. Je porte à mon annulaire droit, comme toujours, la bague que ma grand mère m'avait léguée avant de mourir. C'est un souvenir précieux qui me rappel des jours heureux en compagnie de la famille de mon père. Cette pensée me déclenche un soupir inattendu. Aller ma fille, on a pas de temps pour les souvenirs. J'enfile mes escarpins, récupère mon portable et ma clef de chambre et ... merde ... je n'ai pas pensé à la pochette. Pas grave, je glisserais tout ça dans une des poches de la veste d'Ashton.

20h28 je crois qu'il est grand temps d'y aller. C'est la première fois que je prends autant de temps pour me préparer. À la maison, Romy m'accapare beaucoup et je n'ai que rarement l'occasion de me prélasser dans la salle de bain. De toute façon pour aller au travail je n'ai pas besoin de ressembler à miss monde 82. Mes seules sorties hors des cadres travail ou famille sont avec Emma, ma meilleure amie. Et en générale on opte pour un ciné ou un petit restau sans chichi. Comme elle est toujours faucher comme les blés, nous n'avons jamais les moyens de nous offrir un grand restaurant alors nous sommes abonnées aux tenues décontractés et au pomponnage rapide mais efficace.

Je sors de ma chambre après un dernier regard dans le miroir et me dirige directement dans le hall. J'essaye tant bien que mal de faire comprendre au réceptionniste que je rejoins la petite fête en l'honneur d'Ashton MOREAU et Julian WRIGHT mais notre dialogue de sourd n'est pas concluant. Heureusement, je repère un couple, sophistiqué jusqu'aux orteils, prendre un couloir dans le fond du hall. Je les suis discrètement. Pourvue qu'ils ne m'emmènent pas dans une soirée bizarre. Au bout du couloir, une double porte battante est ouverte et un immense tapis rouge repose sur le sol, nous indiquant le chemin à suivre. Je pense ne pas m'être trompée en suivant monsieur et madame chicos dans ce couloir. J'entre dans la salle et je ne suis pas déçu. Elle n'est pas immense, rien à voir avec l'Apollo Theatre évidemment, mais une bonne centaine de personnes peuvent circuler sans risquer de se marcher dessus. En observant un peu la décoration, je remarque que tout à été fait dans la sobriété. Pas de couleurs criardes ou de banderoles de félicitations ne font parti du tableau. Au contraire, il y a des jolies guirlandes lumineuses qui courent le long des colonnes, et des fleurs blanches dans tous les coins. Le plafond est assez bas et il est recouvert de grandes bandes de tissus blanc. De jolis lustres en cristal diffusent une lumière charmante et tamisée. J'aime beaucoup, c'est classe et ça correspond tout à fait à mon frère. Une serveuse passe avec un plateau de flûtes de champagnes juste à côté de moi. Je la hèle avec un timide « excuse me » et lui prend un verre. Elle me sourit poliment et par servir d'autres invités. Il y a déjà pas mal de monde et je me demande bien si nous sommes au complet. En cherchant mon frère des yeux j'observe un peu la foule qui m'entoure. Costume cravate et balais dans le cul sont les rois de cette soirée visiblement. Mon dieu, qu'est-ce que je fous là. On dirait une réunion des coincés anonymes. Rappel toi Charlie, tu es là pour ton frère et rien que pour lui. Je tente de me faufilé parmis toutes ses belles toilettes en essayant de ne pas renverser une seule goute de champagne. Je sens que la soirée va être longue, donc je vais avoir besoin de réconfort pétillant, et puis il ne faudrait tout de même pas gâcher.

Après dix bonnes minutes à arpenter la salle sans trouver la moindre trace d'Ashton, je me décale sur un côté en sirotant ma seconde coupe. Je sens que je vais bien m'ennuyer moi ce soir. Je la siffle d'un trait et attrape une nouvelle munition sur le plateau d'un serveur. Ça en valait la peine, de se préparer pendant une heure. Je n'aurais jamais du faire de sieste. Je ne suis pourtant pas du genre coincé d'habitude et une salle pleine ne m'a jamais fait peur. Mais ce soir c'est différent. J'ai envie de bien faire pour qu'il soit fière de moi. Je ne veux pas de nouveau le décevoir. En jetant un coup d'œil devant moi je m'arrête sur chaque silhouette féminine que croise mon regard. J'aurais jamais du venir. Il n'y a que des corps parfaits moulés dans des tenues que j'imagine haut de gamme. Ça serait logique après tout, cette soirée sent le fric à plein nez. Les femmes qui m'entoure rivalisent de beauté les une avec les autres. Ma confiance en moi dégringole tout à coup. J'ai soudain l'impression d'être une intruse parmi ces déesses. Je ne leur ressemble pas. Elles sont parfaites et moi je suis juste horrible. Un boudin au pays des dieux. Cette dernière réflexion me faire rire mais me peine aussi profondément. J'aimerais tellement leur ressembler. Je me dis souvent qu'on a le corps qu'on mérite et je sais que c'est entièrement de ma faute si je n'arrive pas à perdre du poids. Mais ça me fait mal chaque fois que je prends cette vérité en pleine poire.

Mon regard papillonne dans tous les coins quand je remarque une silhouette massive ce placer à côté de moi. Je n'ose pas le regarder et pars dans la contemplation du fond de mon verre. Je l'ai déjà bientôt finit d'ailleurs. Il faut que je fasse attention, à ce rythme, je serais bourrée avant d'avoir trouvé Ash. Un raclement de gorge interrompt ma rêverie.

-Are you ok miss ?

Je me retourne vers le type. Putain de bordel de merde. Ça existe des physique comme ça dans la vraie vie ? Non c'est réservé au cinéma et aux livres d'amour. Attendez laissez moi le contempler un peu je vous raconte après...

Je bloque sur son visage quelques secondes. Oui, ce mec est un cliché ambulant, je vous jure. Son visage est fin et anguleux à la fois. Il a une mâchoire carrée et pas la moindre trace de barbe ne vient griser sa parfaite peau légèrement dorée. Il n'a pas mis de highlighter quand même ? Au moment où nos yeux se croisent, mon cœur loupe un battement. Si si je vous jure! Ses yeux sont d'un bleu-vert transparent. En fait c'est un peu déstabilisant, voir carrément chelou. Le contraste avec ses cils noirs épais est flagrant et perturbant. Enfin plutôt envoûtant. Oui c'est ça : son regard est envoûtant. Et il me regarde moi. Il ne me quitte pas des yeux. Bon, je suis consciente que son expression me renvoi plus une légère inquiétude qu'un désir sauvage et ardent mais il semble vraiment s'intéresser à moi. Ou alors il attend juste une réponse. Ah oui c'est vrai, après tout il vient juste de me demander si j'allais bien.
Bon et puis c'est pas comme si j'étais intéressée en plus. Les mecs ? Non, j'ai fais une croix dessus. C'est toxique et ça fait de gros bobos dans le petit cœur. Ouais enfin je serais plus crédible si j'arrêtais de baver. Charlie focus. Il faut que je trouve un truc intelligent à dire. Je ne veux pas passer pour une tarte non plus devant un tel spécimen masculin.

-Euh yes.

Parfait, comme ça je suis sûr qu'il doit me prendre pour une attardée mentale.

-Ok. I'm reassured. You seemed alone and a bit lost so, I throught I could play Prince Charming. But if you are fine, we can just drink a glass off Champagne together. Are you tempted ?

Ok j'ai pas tout compris j'avoue. Probablement un truc avec un prince charmant et un verre de champagne. Si il savais que j'en étais déjà à mon troisième verre et que ça fait belle lurette que je ne crois plus au prince charmant, il se sauverait en courant.

-Oh thanks but ...

Aller trouve une excuse valable pour qu'il te laisse tranquille, si possible pas trop compliqué pour pas qu'il remarque que tu panes pas un mot d'anglais.

-...but no more champagne for me. It's very good but I think that three is enough.

Parfait comme ça en plus de passer pour une débile je lui avoue ouvertement que je suis beurrée comme un petit lu. J'espère qu'il va comprendre le message et se tirer vite fait. Je me retourne entièrement vers lui pour lui faire face. Putain de merde c'est vrai qu'il est beau l'américain. Un petit sourire se dessine sur le coin gauche de sa bouche. Il sait y faire le gros malin. Il pause sa main sur sa poitrine, la ou bat son coeur, enfin si un cœur se cache vraiment sous autant de muscles.

-You break my heart, miss.

Mais bien sûr.

-Nobody tell you no, I'm right ?

Il acquiesce d'un signe de tête.

-But me, I am différente.

-Are you really sure ?

Oh que yes.

-Yes I'm sure.

Il me regarde avec curiosité. Comme s'il était pressé que je poursuivre. Je suis sacrément dans la merde. Je ne sais même pas quoi lui dire en français alors en anglais... Bon et bien, il ne me reste plus qu'à improviser. Je me racle légèrement la gorge.

-I'm sorry. I say ...

Comment on dit bêtises déjà ? A oui ...

-...nonsence.

C'était la phrase préférée de ma satanée prof d'anglais en troisième " Charlie you say nonsence".

-My english is very bad and i can't have a conversation with you because ... et ba because je suis nul en anglais voilà. Et toi non plus la tu comprends rien à ce que je dis pas vrai play-boy ? De toute façon pourquoi t'es venu me parler au juste ? C'est pas comme si je pouvais t'intéresser ! Non toi t'es beaucoup trop beau pour que je puisse te plaire ne serais-ce qu'un tout petit peu.

Je joints théâtralement les gestes à la parole en rapprochant mon index et mon pouce devant mon visage et en fermant un oeil. J'avais oublié l'effet du champagne sur moi, je dois être totalement ridicule.

-Excuse me I have to go refresh my face. Ciao.

Consciente qu'il me regarde comme si j'étais une folle dingue, je lui fais un petit sourire avant de tourner les talons et m'enfuir en courant aussi vite que mes chaussures me le permettent.
Et puis sérieusement : CIAO ?? Non mais Charlie il est Américain pas Italien. En plus elle veut rien dire cette phrase : tu veux aller rafraîchir ton visage ? Pfff la honte.
Il faut absolument que je me remette à l'anglais moi. C'est quand même pas de chance, je rencontre le plus beau mec de la planète et je n'arrive même pas à avoir une conversation avec lui. C'est vraiment la loose.

Ma vessie me rappel à l'ordre. Trois coupes de champagne et j'ai déjà méga envie d'aller au petit coin. Bon ou trouver des chiottes ici ? A voilà, un panneau avec un homme et une femme en mode bâtonnet m'indique le chemin à suivre. J'ouvre la porte des toilettes pour dames et m'installe dans une cabine. Ma petite affaire faite, je commence à me rhabiller, ma maudite culotte m'a laissé des marques sur la peau. Je les sens en passant mes doigts dessus. Vive le gras !! J'entends la porte s'ouvrir et des talons claquer sur le sol.

-CHARLIE ?

On peut même pas être tranquille pour pisser!

-Sors Cha je sais que tu es la.

C'est Charlie pour toi pétasse.

-Une minute.

Je tire la chasse et sort me laver les main. Je passe à côté d'elle sans un regard.

-Je te manquais tant que ça que tu viens me chercher directement dans les toilettes ?

-C'est ça fais ta maline.

Qui ça moi ? C'est pas mon genre.

-Je viens te chercher dans les toilettes parce que les discours vont commencer. Et si tu ne veux pas que ton frère se fâche une bonne fois pour toutes contre toi, même si j'avoue que ça me ferait extrêmement plaisir, ça serait bien que tu y assiste. Alors magne toi.

Elle se dirige vers la sortie avec sa démarche chaloupée habituelle.

-Et tu devrais y aller molo sur le champagne. Ca fait mauvais genre.

Mais va pourrir en enfer morue !! Elle sort de mon champs de vision, bon débarras ! Si seulement ça pouvait être pour toujours. Mais qu'est ce qu'il lui trouve bordel.

En retournant dans la salle, je vois que les gens sont regroupés autour de l'estrade. Un pupitre y est placé au centre et mon frère commence à monter les marches. Ouf pile au bon moment, j'ai frisé la correctionnelle. Je choppe une nouvelle coupe et marche en direction du groupe. Il s'avance vers le micro et sort un petit bout de papier de la poche intérieure de sa veste de costume. Je n'avais pas remarqué tout à l'heure, mais Ashton est vraiment très classe. Il est grand et sa carrure est athlétique, avec son physique d'ex-mannequin, l'ensemble fait de lui un très bel homme! Y a pas a dire il en jette !!! Je sirote doucement ma quatrième coupe en l'écoutant parler.

-Hello everybody. First, I would like to think you all for coming.

Quelques personnes applaudissent, ce qui le fait sourire timidement. C'est mignon il a l'air tout gêné.

-I'm really proud to be in front of you this evening.

Je l'écoute parler attentivement mais je ne comprends rien. C'est très handicapant de ne pas connaître la langue du pays que l'on visite. Là, ça l'est encore plus pour moi car je ne peux pas comprendre ce qu'Ashton raconte. Il faudra qu'il me fasse un résumé tout à l'heure.

-Few month ago,...

Au bout de quelques phrases, mon esprit déconnecte et je jette un petit coup d'oeil autour de moi. Non je ne le cherche pas ! Enfin je crois pas. Ok, je plaide coupable mais je n'ai pas vraiment eu le temps de le regarder comme il faut tout à l'heure, alors c'est juste pour vérifier qu'il est aussi beau de loin que de près ! Si ça se trouve, tout à l'heure j'ai mal vu, et il ne ressemble pas du tout à un play-boy. J'ai quand même pas mal de doutes à ce sujet mais on sait jamais. Comme je ne le trouve pas, je me concentre à nouveau sur Ashton.

-And i'm sure for one thing, nothing would have been possible without the help of my friend Julian. Dude, I give you the floor...

La totalité de la salle applaudit le discours de mon frère. Un homme se dirige en direction de l'estrade et monte les quelques marches en fermant les boutons de sa veste de costume. Julian. Play-boy. Julian est play-boy. Play-boy est Julian.
Je bois la fin de mon verre cul sec. A tous les coups, il savait très bien qui j'étais et il m'a laissé me ridiculiser en silence. Il s'est bien moquer de moi l'enfoiré.

-You are too generous with me. All the success off this affair belongs entirely to you brother.

Brother ? Il va se calmer le garçon, c'est le mien de frère. Même si j'en ai trois autres qui m'attendent à la maison, je ne partage pas celui là pour autant,enfin a part avec l'autre sorcière mais ça, c'est une autre histoire.

-But you're still right, this evening is ours because ...

Blablabla. Encore une fois je me sens mise à l'écart, comme si j'étais exclus de la conversation des grandes personnes.
Bon, d'un autre côté ça me laisse le temps de le détailler de la tête aux pieds sans passer pour une tarée. Toute la salle à les yeux rivés sur lui. Son charisme naturel le rend hypnotisant. Je suis sûr que toutes les cougars du coin rêvent de se le taper. Cochonnes. Moi c'est différent. C'est dans un but uniquement professionnel. Si ... je vous jure! Il travail avec mon frère et je travail avec mon frère. Vous comprenez le rapport maintenant ?
Par contre j'avais bien vu tout à l'heure. Il est vraiment hyper beau. Bon pour faire court il est simplement parfait. Rien à voir avec un play-boy. Il a la classe d'un gentleman et pourtant tout son corps dégage une certaine bestialité. Il est tout en puissance dans son costume hyper bien coupé. Chaque partie de son corps et moulée à la perfection. Son pantalon semble renfermer des jambes longues et tonic. Sa veste quand à elle, épouse parfaitement ses épaules larges et vient caresser sa taille fine. Sa tête n'a vraiment rien à envier au reste de son corps. Ses cheveux sont coupés plus courts sur le côté tandis que le dessus ressemble à une touffe de pointes coiffées décoiffés, noire comme l'ébène. C'est à la fois élégant et sauvage. Ses yeux ressortent toujours autant sur son visage. On dirait l'eau pure d'une rivière. Sa bouche quand à elle est pleine et me donne envie de mordre dedans avec force et de la sucer après pour atténuer la douleur. Attends stop, qu'est ce que j'ai dis la ? Non, non hors de question. On se ressaisit ma fille. On dirait une gamine devant Justin Bieber.
Il est très beau, ça c'est sûr. Mais il n'est pas pour toi. Même pas en rêve. Non madame. Je ne mérite certainement pas un canon dans son genre. Peut-être que si je ne bouffais pas autant de cochonneries tout le temps, que si je faisais du sport et beaucoup de chirurgie esthétique je pourrais espérer retenir un peu son attention. Mais la c'est mort. Archi mort même. Les mecs comme ça, ils ne s'intéressent qu'aux mannequins, minimum.
D'un seul coup un petit détail me sort de mes pensées.

-And, it's a real pleasure for me to find my city of heart, Paris. Il se retourne vers Ashton et poursuit.

-Nous allons former un parfait duo d'associés toi et moi. On leur fera mordre la poussière. Avec l'aide précieuse de ta sublime fiancée et de ta nouvelle et charmante secrétaire, nous serons les avocats les plus impitoyables que Paris n'est jamais eu.

Il se retourne, trouve mon regard et me fais un clin d'oeil. Tiens, tiens, il parle super bien français.

OH PUTAIN, il parle super bien français.

Annotations

Vous aimez lire Camiiillle ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0