Chapitre 11

23 minutes de lecture

Je me suis sauvé en direction du bar pour retrouver ce fameux Max. Comme je sais qu'il parle français, je suis sur qu'il pourrait m'aider sans que je n'ai trop besoin de ramer pour me faire comprendre. Il est occupé avec une très jolie brunette à qui il a l'air de faire du charme. Après cinq minutes à le laisser flirter tranquillement, j'essaye désespérément d'attirer son attention mais rien n'y fait. Il ne me calcule absolument pas, le salaud.

Soudain, un torse massif vient se plaquer contre mon dos. J'ai très chaud, vraiment très chaud. Je sens un souffle se promener le long de ma nuque et une voix suave me susurre à l'oreille.

-J'ai trouvé votre petite vendetta très excitante. J'ai du mal à m'en remettre d'ailleurs.

Je n'arrive pas à bouger. Sa voix me tétanise et me laisse totalement avide. J'ai envie qu'il me murmurer encore des choses, que ses lèvres frôlent à nouveau mon oreille. Mon corps aussi réagit instantanément. D'abord un frisson traverse mon échine, puis la pointe de mes seins se dresse douloureusement sous la dentelle de mon dessous. Je me liquéfie. C'est une sensation que j'avais oublié et qui met tous mes sens en éveille. Ma culotte commence à ressentir le trouble que Julian à fait naître en moi, je me sens un peu humide là, en bas.

-Je ne suis pas sûr que j'aurais pu me retenir si c'était à moi que votre petit discours c'était adressé.

Sa voix me plonge en enfer. Mes yeux se ferment et mes dents viennent mordre ma lèvre inférieur. La douleur m'aide à garder un minimum de contrôle. Il faut absolument que je garde le contrôle. Je ne peux tout simplement pas lui sauter dessus, pas lui. Il est hors limite. Je me retourne pour lui faire face. Au moment où je crois pourvoir surmonter mon désir, un demi sourire vient allumer le feu dans ses yeux, et vient enflammer le bas de mon ventre. Tant pis, je préfère rentrer dans son jeu, quitte à me brûler les ailes.

-Si vous me le demandez gentiment, je peux recommencer en m'adressant directement à vous ...

-C'est extrêmement tentant.

Nous ne nous lâchons pas du regard. Mes yeux plongés dans les siens, je suis grisée. je le sens se rapprocher de moi et ses yeux quittent les miens pour se focaliser sur mes lèvres.J'ai envie de me jeter sur sa bouche et le dévorer, je me fais un film en quelques secondes et m'imagine le faire vraiment. Cette pensée m'obsède tout à coup. Malheureusement une bouteille éclate non loin de nous et cette ardente image s'évanouit. Nous tournons la tête au même moment en direction du bruit. Trois nanas qui ont l'air d'avoir un peu trop profité de la soirée, gloussent comme des dindes en regardant les éclats de verre par terre. Un serveur, accompagné de deux videurs, viennent s'occuper des dégâts causés par les fauteuses de trouble. Je les détestes. Elles ont gâché mon moment.
Je ne peux pas m'empêcher de réagir en voyant cette scène déplorable qui s'offre à nous.

-C'est dommage que d'aussi jolis filles n'arrivent pas à se tenir correctement. Vous ne trouvez pas ?

-C'est sûr que le spectacle est vraiment désolant. Vous avez raison, elles sont belles comme le jour, ça devrait les dispenser de faire n'importe quoi j'imagine.

-Oui, alors que si une fille comme moi se retrouve dans cet état, ça passe encore. Nous les moches on à le droit de se comporter comme des délurées, ça va avec le personnage vous avez raison.

Mais quel con ! Sa petite réflexion me pique à vif et m'offre une douche glacée qui refroidit mes ardeurs. Pourtant, ce n'est pas le côté totalement stupide de sa remarque qui me met le plus en colère. C'est parce qu'il à dit qu'il les trouvait belles alors qu'il vient juste de se passer un truc plutôt intense entre nous. Ou alors ce n'étais que dans ma tête. Il s'amusait simplement à me mettre dans tous mes états. Ça serait plus compréhensible qu'il s'intéresse à des nanas « belles comme le jour » plutôt qu'à un gros tas dans mon genre. Mais je suis pourtant sur qu'il vient de se passer quelque chose. Ce moment a bel et bien existé, je l'ai sentis . . .

-Vous passez votre temps à vous dévaloriser. Ashton m'en avait déjà parlé mais je ne pensais pas que c'était à ce point.

Je suis vraiment étonné qu'il puisse me dire ça, pourquoi Julian parlerait-il de moi avec Ashton ? Enfin surtout d'un sujet aussi important que mon absence de confiance en moi. Mais ce qu'il me dit ensuite me trouble encore plus.

-Pourtant moi je vous trouve très attirante. Vous manquez cruellement de tact et des fois, il serait mieux que vous tourniez sept fois votre langue dans votre bouche, mais vous êtes très jolie Charlie, désirable même. Il me semble vous l'avoir fait comprendre il y a quelques instants.

À ce moment là, j'ai effectivement envie de tourner sept fois ma langue mais plutôt dans sa bouche à lui. Un petit doute vient pourtant se loger dans ma tête ...

-C'est cruel de vous moquez ainsi de moi Julian.

-Vous ne me croyez toujours pas ? Valentin à dû vous faire plus de mal que le soupçonne Ashton.

C'est la deuxième fois du week end qu'il met Valentin sur le tapis. Mais qu'est-ce qu'Ash à bien pu lui raconter au juste ?

-J'ai l'impression que vous en savez plus que moi à mon propre sujet.

-Peut être bien.

Je ne m'étais pas rendu compte que nous nous étions éloigné l'un de l'autre. A présent, une distance raisonnable sépare nos deux corps, et c'est beaucoup mieux ainsi. Ça me permet de raisonner correctement et de ne pas m'emballer sur un truc qui n'a probablement existé que dans mon stupide cerveau.

-Je ne suis pas sûr d'être prête à discuter de Valentin avec vous. Même si j'ai l'impression que je n'ai rien à vous apprendre.

Son regard est dévié par le cirque qui se déroule à côté de nous. Les videurs s'en voient comme quatre avec les trois hystériques. Le ton monte et je vois bien que les deux monsieur muscles ne supportent plus leurs cris.

-Excusez moi Charlie.

Il s'en va en direction des filles sans oublié de me frôler le bras au passage. Quand il arrive à leur niveau, l'une d'elles s'écroule sur son torse. Il lui passe le bras autour de la taille pour l'aider à se tenir sur ses pieds. Sa main vient reposer sur la joue de la demoiselle et il essaye tant bien que mal de fixer leur regard. L'inquiétude se lit sur celui de Julian. Il aboie quelques ordres à ses employés et rattrape de justesse la jeune fille qui manque de s'écrouler par terre. Tout le monde se dirige en direction du bar et ils finissent par disparaître sous les yeux étonnés des autres clients. Et du mien par la même occasion.

Après plusieurs minutes à l'attendre sur place en regardant dans la direction d'où ils sont partis, je décide de m'imprégner un peu plus des lieux. Et wouah ! En fait, c'est magnifique. Lorsque nous sommes arrivés dans le bar j'étais tellement concentré sur ma petite vengeance et sur la proximité de Julian, que je n'ai même pas fait attention au reste. Le décor est un savant mélange entre le moderne et l'ancien. C'est comme si un bar des années 70 était venu s'implanter au milieu d'une boite de nuit. Je verrais d'ailleurs bien Al caponne venir se descendre un verre de scotch et finir par danser sur du David Guetta. Il y a des banquettes rouge foncées un peu partout qui entoure de jolies tables en bronze. Des néons dorés viennent éclairer le plateau en verre qui est posé dessus. Des alcôves nichées ça et la donnent un côté secret à la salle. Ils sont rouges comme les canapés et des rideaux de la même couleurs pendent savamment sur le côté. Les personnes assise à l'intérieur ne se rendent pas compte qu'elles sont observées. Je vois un homme caresser le dos dénudé de la femme qui est à côté de lui, et une femme faire du pied à son compagnon, elle a retiré sa chaussure et remonte le plus haut qu'elle puisse entre les cuisse de l'homme qui la regarde avec un désir avide. C'est à la limite de l'érotique et du sensuel. En bref, c'est intense. Et ça correspond totalement au patron. Sur la piste de danse, des corps plus ou moins habillés se déhanche sur un rythme que je ne connais pas. Et pourtant j'ai l'impression que mon corps ressent la cadence parfaite du tempo. J'ai envie de suivre le mouvement moi aussi. D'onduler mon corps et de vibrer sur l'instrus. La veste d'Ashton me tient chaud et mon sac à main m'encombre. Je décide de les quitter. Derrière moi, Max à l'air de préparer une commande.

-Excusez moi, Max ?

-En quoi je peux vous aider sweet heart ?

-J'aimerais déposer ma veste quelque part, c'est possible ? Et mon sac à main également.

-Of course. Passez les moi par dessus le bar, je m'en occupe. Vous voulez boire quelque chose ?

Je serais bien tenté de prendre un alcool fort mais il vaut mieux que je garde mes facultés intactes, je ne me fais plus vraiment confiance quand Julian ce trouve trop près de moi.

-Un soft c'est possible ?

-Whatever you want, babe.

Il dépose devant moi un verre de soda. C'est frais et ça me fait du bien. Ça fait redescendre ma température corporelle. J'en avais besoin je crois.

Je ne sais pas depuis combien de temps il est parti mais je commence à me sentir seule ici. Les bar, ce n'est pas trop mon truc. Il y a trop de monde dans un trop petit espace clos, il fait trop sombre et c'est parfois trop bruyant. Bien que de là où je suis, la musique n'est pas au maximum et je suis convaincu que je pourrais me faire comprendre sans avoir besoin de hurler.

Je sens sur moi le regard de certaines personnes autour. Je me retourne et par dans la contemplation du fond de mon verre. Je dois surement leur faire pitié. Une fille seule accoudée à un bar, en train de siroter un soda ! Quelle tristesse. Ça pourrait être cool si j'étais une belle nana sexy. Je suis sûr qu'au moins un garçon viendrait m'aborder et me demander s'il pouvait me raccompagner chez moi. J'aurais peut être accepté. Mais il ne faut pas rêver, personne ici ne viendra me demander mon numéro. Je ne suis ni belle, ni sexy.

-Quitte à parler toute seule, faite le un peu plus fort que je puisse au moins comprendre ce que vous dites.

Je sursaute. Il ne peut pas me signaler sa présence au lieu de me surprendre à chaque fois. Je sais pas moi, un coucou, une tape dans le dos ou un signal de fumé. Mais il faut qu'il arrête de me faire peur !

-Décidément vous aimez bien me prendre par derrière.

Ses yeux s'ouvrent en grand et un petit gloussement s'échappe de ses lèvres. Oh mon dieu qu'est-ce que j'ai dis !

-ME SURPRENDRE ! Oui c'est ça ! Par surprise ! Je voulais dire par surprise, pas par derrière. Evidemment que vous n'allez pas me prendre par derrière. Enfin pas ici en tous cas.

Il rigole franchement cette fois ci.

-Je crois que je vais me taire. C'est mieux pour tout le monde. MAX ? J'ai changé d'avis. Je veux une tequila. Sans sel ni citron. Enfaîte non, plutôt une double.

Je vais l'avaler cul sec et après je crois que je pourrais respirer à nouveau. Mes joues doivent être rouges tellement j'ai honte de moi. C'est pas possible d'être aussi stupide !

-N'en faites rien s'il vous plait. Elle se contentera de son verre pour l'instant.

Max nous regarde tout à tour et repart servir un couple qui vient de s'accouder au bar. C'est pas vrai, je vais avoir le droit de boire ce que je veux un jour ou non ? Tout à l'heure mon frère, maintenant Julian ! Je suis une adulte, j'ai 27 ans, j'ai quand même le droit de m'enfiler un ou deux shoots sans avoir besoin de demander la permission avant. Merde.

-Si vous avez vraiment envie de jouer les super héros, vous devriez retourner auprès des trois alcooliques. D'ailleurs je suis étonnée que vous soyez seul. Vous n'êtes pas revenue avec la sangsue ? Il a fallut un pied de biche pour la décrocher ou elle à finit par tomber dans les pommes, trop émue d'avoir été secouru par un tel spécimen masculin ? D'ailleurs je me pose une question : vous les faites toutes tombées dans votre bras ? Ou d'habitude elle s'évanouissent directement sur le sol ? Et puis j'ai cru que j'avais le droit de prendre ce que je voulais ... C'est vous qui l'avez dis ! Alors pourquoi je n'ai pas eu le droit d'avoir ma tequila ? Je ne suis plus une enfant et vous n'êtes pas obligé de me materner. J'ai déjà assez d'Ashton pour me coller aux fesses et me dire ce que je peux fais ou non. Ah mais je sais ! C'est lui qui vous a demandé de me surveiller ?

Je suis épuisée et à bout de souffle par tout ce que je viens de lui demander. Julian à l'air lui aussi de séquencer chacune de mes phrases.

-Charlie, il y a beaucoup trop de questions... Je vous accorde une seule réponse. Posez moi la question de votre choix et je vous promet de vous répondre honnêtement.

Il referme le bouton de sa veste de costume et passe la main dans ses cheveux, serein. Mais quel toupet ce mec. ARRRRR il m'énerve !!

-Parfait.Pourquoi ne pas m'avoir défendu ce soir quand Ashton m'a accusé d'être ivre pendant votre soirée ? Nous avons parlez tous les deux, pendant et après mon petit spectacle. Vous avez bien dû remarquer que j'avais toutes mes facultés. Alors pourquoi ne pas lui avoir dit ?

Je ne sais pas ce qui m'a pris de lui demander ça. Je ne savais même pas que j'avais envie de lui poser la question avant qu'elle ne sorte de ma bouche, presque malgré moi. Je le surprend aussi visiblement puisque qu'il souffle, puis se penche et pose ses deux avants bras sur le bar.

-Je ne m'attendais pas à ça. Vous trichez mademoiselle Moreau.

-Vous ne m'avez autorisé qu'une seule question alors j'ai fait le choix le plus judicieux.

-Peut être que c'est moi qui aurait dû tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de vous accorder cette fantaisie !

-Ne cherchez pas à gagner du temps. Vous m'avez promis de répondre honnêtement.

-Très bien, vous avez gagné.

Je ne sais pas pourquoi mais sa réponse m'inquiète. J'ai peur de ce qu'il peut m'avouer.

-J'étais assez mal à l'aise quand Maya s'est acharnée sur vous. Mais quand j'ai regardé Ashton, j'ai su qu'il n'avait rien à en tirer. Elle avait dû le monter contre vous et rien de ce que je pouvais dire ne lui aurait fait changer d'avis. Je le connais à force, il est trop têtu. Et puis, je ne pense pas qu'il aurait apprécié que je prenne votre défense comme ça au milieu de la conversation. Il aurait trouvé ça suspect alors que je n'ai fait votre connaissance que ce week end. Il ne voulait pas au début que nous soyons en contact tous les deux. Il avait peur que l'histoire se répète je supose.

Mais de quelle histoire veut-il parler ?

Oh je vois ...

J'assimile ce qu'il vient de me dire. Donc il a préféré ne pas contrarier mon frère plutôt que de rétablir la vérité. Je ne devrais pas être surprise, comme il vient de le dire on ne se connait pas vraiment. Max passe à cotée de nous et je l'interpèle avant qu'il ne s'éloigne.

-Max ? Je peux récupérer mes affaires s'il vous plait ? Julian va me raccompagner à mon hôtel.

Julian parait surpris. Il est vrai que j'ai pas pris le temps de répondre à ce qu'il vient de me dire. Mais je n'ai pas envie qu'il connaisse le fond de ma pensée. Je ne suis pas certaine qu'elle soit très claire de toute façon.

-Très bien mais vous ne voulez pas retourner au carré VIP pour savourer votre verre de Ruinart d'abord ?

Je secoue la tête. J'ai la gorge trop nouée, je veux rentrer.

-Chaque fois que nous nous retrouvons tous les deux, vous ressentez le besoin de me fuir au bout d'un moment. Dites moi ce que je fais de mal. Je n'ai pas l'habitude que les jeunes femmes refusent de passer du temps avec moi.

Sa voix est presque triste. Il a les yeux baissés.

-Ce n'est pas vous, je vous assure. Je suis juste fatiguée c'est tout. Et puis je n'ai pas vraiment envie de retourner voir Marc le connard.

-Marc le Co ... ? Charlie ! Vous savez qu'il n'a pas arrêter de s'excuser. Il m'a même demandé une chance de se rattraper auprès de vous. Il a peur que notre collaboration s'arrête si Ashton vient à savoir ce qu'il a dit de vous. Je lui ai répondu que s'il osait vous approchez, je l'émasculerais avec un couteau sale.

-C'est original. Pas besoin d'en faire autant pour moi. Après tout j'ai déjà réussis une fois à le remettre à sa place, je pense que je pourrais y arriver encore.

-Comptez sur moi pour ne plus jamais avoir à le faire.

Cette réflexion réchauffe mon coeur. Mais ça ne devrait pas. Je ne peux pas me permettre de ressentir la moindre émotion concernant Julian, sinon je vais souffrir.

Nous passons par le même chemin que lorsque nous sommes arrivez. La voiture nous attend au même endroit. Le chauffeur est adossé à la porte arrière. Il se redresse immédiatement lorsqu'il nous voit et range son téléphone.

-Mr.

-Take us back to PARKER's please.

-Immediately Sir.

Nous montons dans la voiture. Après quelques minutes dans le silence, je décide de briser la glace entre nous.

-Je vais vous accorder une faveur moi aussi. La même que vous. Une question, une réponse.

Même s'il à l'air surpris, il saisit l'occasion que je lui offre de renouer le dialogue entre nous.

-Très bien. Alors, laissez moi réfléchir ... Ah voila : pourquoi vous portez tous des prénoms anglophone ?

-Quoi ? Je vous autorise une question et vous la gaspiller pour savoir ça ? Vous m'étonnez fortement Julian.

Il hausse les épaules.

-J'imagine qu'il doit y avoir une réponse derrière la réponse. Et je sais de source sûre que vous ne vous contemplez jamais du morceau émergé de l'Ice Berg.

-Laissez moi devinez ... Ashton vous a dit ça aussi ?

-Possible.

C'est pas vrai, il va vraiment falloir que je parle de tout ça avec mon frère. Il ne peux pas déblatérer des choses sur ma vie à un homme que je ne connais pas. Peu importe, je dois lui répondre.

-Mon père était fan des Etats Unis, il était passionné par ce pays depuis tout petit. Il a toujours voulu y vivre. Il s'était organisé pour pouvoir y travailler. Je crois même qu'il avait trouvé un appartement pour eux deux dans le Texas. Il devait être garçon de ferme. C'était sensé être temporaire, le temps d'apprendre correctement la langue et de trouver un meilleur travail pour tous les deux. Mais ma mère à fait un malaise un jour et lorsque le médecin lui a annoncé le diagnostique, les rêves de mon père se sont brisés. Elle était enceinte d'Ashton, mais sa grossesse ne se passait pas bien. Elle a été alité jusqu'à l'accouchement. Elle a supplié mon père de ne pas partir sans elle, qu'un jour, une fois que le bébé serait arrivé, ils partiraient tous les trois vivre là bas. Je suis persuadée qu'il a toujours regretté d'avoir accordé cette faveur à ma mère. Mais à l'époque il a accepté à une seule condition. Que ce soit lui qui choisisse le prénom du bébé à naitre. Ma mère était tellement reconnaissante qu'il ne l'abandonne pas, qu'elle a accepté sans aucune hésitation. Malheureusement ils ont eu besoin d'argent pour pouvoir offrir à mon frère tout ce qu'il fallait. Mon père à commencé à travailler dans l'usine la plus proche et finalement ils ne sont jamais partis vivre la bas. Je pense que ma mère à toujours su que mon père était malheureux ici. Alors à chaque nouvelle naissance, elle lui proposait de choisir le prénom. Et chaque fois il nous a donné des prénom à consonance américaine.

-Votre père, quand il est parti ...

-Oui, il est parti vivre au Texas, comme il avait prévu de le faire avant nous. Il ne supportait pas sa vie de famille. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu au départ, enfin ,pas en France en tous cas. Ça l'a tellement rongé qu'un jour il s'est enfuit pour suivre ses rêves d'enfants. Il avait tout expliqué à ma mère dans une lettre. Il lui avait même dit ou il allait. Elle l'a brulé avant qu'on ne puisse la lire.

Je ne me suis rendue compte que je pleurais qu'au moment ou Julian a essuyé mes larmes du revers de sa main.

-Charlie...

C'est trop intense pour moi, je préfère changer de sujet plutôt que de finir par éclater en sanglots devant lui.

-J'ai passé une très bonne soirée Julian. Merci.

Je finis d'essuyer mes larmes. L'inquiétude se lit dans ses yeux.

-Vous en êtes sûr?

-Mais oui pourquoi je vous mentirais ?

-Peut être parce que vous êtes trop poli pour dire le contraire.

-Nous savons très bien vous et moi que ce n'est pas le cas.

Nous rions à ma remarque. Il est vrai que je ne suis vraiment pas du genre à cacher quand quelque chose me gonfle, et j'ai bien des défauts, mais mentir n'en fait certainement pas parti.

-Vous savez, vous avez tout d'un perfect-boy ...

-Je vous demande pardon ?

-Oh non, pas besoin de vous excusez ...

Je lui souris et lui fait un clin d'œil avant de poursuivre.

-Au début je pensais que vous étiez un play-boy égocentrique et sur de soi. Mais en fait pas du tout. Vous cachez une remarquable bienveillance, juste ici, à l'intérieur.

Je pose ma main sur son coeur avant de poursuivre.

-Vous êtes exigeant avec les autres parce que vous l'êtes avec vous même. Vos tenues sont toujours impeccable, il n'y a pas une seule mèche de cheveux qui ne soit pas à sa place. Et je paris que vous assortissez la couleur de votre slip en fonction de vos chaussettes.

-Pour tout vous avouer, je porte des caleçons.

-Vous savez écouter et vous vous intéressez vraiment aux gens qui vous entourent. Je suis contente que mon frère vous ai rencontré. Qu'il puisse avoir un ami fiable et solide. Vous êtes parfait en apparence.

Son regard s'assombrit en un instant.

-Vous savez ce qu'on dit des apparences Mademoiselle Moreau.

Il se détourne du côté de la fenêtre, je ne comprends sa réponse.Est-ce qu'il essaye de me mettre en garde ? Mais contre quoi ? Contre lui ?

-Nous sommes arrivez. Il est l'heure d'aller dormir. Vous connaissez le chemin ou je demande au portier de vous raccompagner jusqu'à votre chambre ?

Son changement d'humeur est subite et incompréhensible. Il est devenu froid et distant en à peine trente seconde. De plus, je suis un peu vexé que lui aussi me prenne pour une enfant.

-J'arriverais à me débrouiller seule, il n'est pas nécessaire de déranger la terre entière juste pour moi. J'imagine qu'on se voit à Paris dans ces cas la ?

J'ai peur d'avoir l'air trop pathétique. Mais je crois qu'il ne fait même pas attention à ma supplication.

-Je pensais arriver en fin de semaine mais j'ai finalement pris un avion plus tôt. Je serais avec vous à partir de lundi après-midi. Nous nous verrons donc tous les jours, au travail.

Il me dit ça comme si c'était une fatalité pour lui, et pas des plus agréable visiblement.

-J'imagine. Bonne nuit et à lundi alors.

-Dormez bien Charlie.

Il ne sort pas de la voiture et me regarde à peine quand j'ouvre ma portière. Je glisse tout de même mon regard dans sa direction et laisse échapper un soupire entre mes lèvres. Je commence à être fatiguée qu'il souffle le chaud et le froid en permanence.

Je me couche sans pleurer cette fois ci. Mes larmes se sont taries dans la voiture et Julian à été le témoin de la douleur qui me ronge encore lorsqu'il s'agit de mes parents. Je n'aurais surement pas du me montrer aussi vulnérable. C'est une faiblesse, une erreur. Seule dans mon grand lit, je me fais la promesse que plus jamais je ne donnerais la possibilité à Julian d'être témoin de cette fragilité. Jamais. A moins que...

****

Le dimanche matin se passe sans aucune anicroche. Je ne suis pas venue déjeuner avec eux, j'ai envoyé un message à mon frère pour lui dire que je devais finir ma valise, il n'a même pas pris la peine de me répondre. Nous sommes partis tous les trois en taxi à l'aéroport sans vraiment s'adresser la parole. Une fois assise, j'ai essayé de m'intéresser à des films mais rien ni faisais. Mon esprit dérivais constamment, parfois pour penser à Julian, d'autre à mon frère. Après deux bonnes heures de vol, Ashton est venu s'accroupir près de mon siège. En me prenant la main, j'ai cru qu'il allait me faire des excuses. J'étais loin d'imaginer ce qu'il allait me dire.

-Maya m'a dit que j'avais été dure avec toi. Elle a raison, je me suis laissé emporté comme d'habitude.

La salope ! C'est elle qui m'a mise la tête sous l'eau hier et aujourd'hui elle ose me faire du bouche à bouche ? C'est incroyable la facilité qu'a cette fille à faire plier mon frère.

-Toujours est-il que je ne veux plus te voir dans cet état. S'il nous arrive de recommencer ce genre de soirée en France, je te demanderais de te comporter en professionnelle. Je ne veux plus en parler maintenant. C'est du passé, je ne t'en veux plus.

Encore heureux. Il dépose un baiser sur mon front et par rejoindre son siège.

Je passe le reste du vol à regarder des photos de Romy sur mon téléphone, à somnoler et à chercher comment me débarrasser du corps de Maya. C'est fou comme mon imagination est débordante lorsqu'il s'agit de me débarrasser de l'autre traîtresse. Je ne sais pas si ça se retranscrit sur mon visage mais l'hôtesse de l'air me lance des regards interloqués à plusieurs reprises. A moins que ce soit parce que je parle toute seule. Julian n'a pas l'air d'aprécier non plus. Mon esprit est à nouveau concentré sur lui. Je ne sais pas trop quoi penser de ma rencontre avec ce perfect-boy. Je dois avouer qu'il m'intrigue beaucoup. D'abord parce qu'il est le premier homme depuis Valentin pour qui j'éprouve du désir, puis parce qu'il à l'air de me connaître plus que je ne le pense. Il faut absolument que j'essaye d'en savoir plus la semaine prochaine. J'ai peur de ce que mon frère à pu lui dire de moi, surtout si Maya a aussi mis son grain de sel.

Nous atterrissons un peu avant 22h00 et je meurs de faim. J'ai trituré mes repas bien plus que je ne les ai mangé et mon ventre me rappel à l'ordre en gargouillant de toute ses forces. Une fois que nous avons tout récupéré, j'envois un message aux garçons pour leur annoncé qu'Ashton va bientôt me déposer à l'appart. Nous nous sommes arrêtés en plein milieu de l'accueil parce que miss monde ne trouve plus le ticket du parking. Mon portable vibre dans mes doigts.

Knoxy : Regarde à droite banane.

Je relève la tête et regarde à droite. Mes frangins sont debout près de l'écran géant annonçant les arrivées. Mon sourire étire mes lèvres au moment même où je pose mon regard sur eux. Je ne m'étais pas rendu compte qu'ils m'avaient manqué pendant ces quelques jours. Je suis tellement soulagés de les retrouver que je cours vers eux sans même un mot à Ashton. Je me jette dans les bras d'Andy qui tangue sous l'effet de la surprise.

-Tout va bien princesse ?

-Maintenant oui.

Je sers fort les deux autres pendant qu'Ashton nous rejoins avec Maya. Leur comportement me brise le cœur. Eux non plus ne savent plus comment se comporter avec notre grand frère. C'est Jayden qui fait le premier pas.

-Content de te revoir Ash. Ça fait un bail !

Les garçons se serrent la main et font la bise à Maya. L'ambiance est étrange. J'essaye de détendre l'atmosphère comme je peux.

-Dites moi que je vous ai tellement manqué que vous m'avez organisé un banquet .... je meurs de faim les gars.

-On ne t'a pas assez nourris chez les riches ? Ash , tu aurais pu mieux prendre soin de notre petite sœur, pour une fois qu'on te la confie quelques jours en dehors du travail ...

Je plisse les yeux. J'ai l'impression que Jay cherche la dispute avec lui. Ses petites piques ont l'air de fonctionner puisque Ashton danse d'un pied sur l'autre en soufflant bruyamment par le nez. Andy intervient tout de suite pour essayer d'apaiser les choses.

-On se doutait que tu n'allais rien manger, à cause de la fatigue. Alors on t'a attendu. On voulait aller dans un petit restau près de la maison. Ashton, Maya ? Vous voulez vous joindre à nous ? On a pas pu s'organiser notre repas mensuel ses derniers temps, on pourrait en profiter pour le faire ce soir. Qu'est-ce que vous en dites ?

-C'est gentil mais Maya et moi avons suffisamment manger dans l'avion, et puis elle vient de me dire qu'elle se sentait un peu fatiguée. J'aimerais mieux qu'on s'organise ça une autre fois si ça ne vous dérange pas.

Fatiguée mon cul. Il n'est que 16h passé à New-York ! Je suis agacée par son mensonge éhonté. Et visiblement je ne suis pas la seule.

-Laisse tombé frangin, pas la peine de te justifié on ne t'oblige à rien.

Knox se retourne vers moi et prend mon sac dans les mains.

-Aller Cha, on se casse de là. A plus vous deux.

Il commence à s'avancer sans un regard vers l'homme qu'il considérait autrefois comme le super héros de sa vie. Les autres lui emboîtent le pas, ils sont aussi désemparé que Knox. Leur au revoir est bref. Je crois que ça convient parfaitement à Ashton. C'est à mon tour de les saluer.

-Merci pour ce super voyage Ash. Nous on se revoit demain après midi mais tu devrais passer plus souvent à la maison. Tu manques à la petite.

Je me retourne vers la sorcière et m'oblige à lui faire la bise.

-Maya, c'était cool de passer du temps avec toi.

Je suis peut être une vilaine menteuse quand il s'agit de Maya mais je m'en moque. Après un dernier petit coucou, chacun part dans son coin. Je rejoins au pas de course les garçons puis nous nous rendons directement au restaurant.

Pendant le repas, je leur raconte mes déboires. Ils sont outrés par la façon dont Ashton m'a traité et s'emballent lorsque je leur confie notre discussion à Central Park. J'omet volontairement de leur parler des détails de ma rencontre avec Julian, préférant m'en tenir au côté strictement professionnel. C'est le nouvel associé d'Ashton. Point. Je ne voudrais pas qu'ils finissent par m'arracher les yeux si je leur raconte en détail mon comportement.

Pour finir nous rentrons tous les quatre. Ça me fait un bien fou de me retrouver dans mon environnement. Je ne me savais pas si casanière mais je me sens en sécurité ici, à l'intérieur des murs de mon chez moi. Il me tarde juste d'être à demain pour retrouver enfin mon petit monstre d'amour.

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