Lorsque nous étions heureux

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I - Premier jour


Qu'il fut long ce temps, lancinant et si lent dans son entrain. Il resserra son étreinte, ne voulut pas lâcher prise, comme si sa vie, elle-même, se suspendait à l'instant. Qu'il fut difficile, périodiquement, d'abdiquer devant le mugissement de la vérité, devant les limbes d'une vie passée, dans le fracassement du vide laissé. 
— Je ne t'aime plus...
Hier encore, les promesses fusaient, les projets fleurissaient, la vie traçait un chemin sûr et tranquille. Aujourd'hui, fureur et cris, mort et trépas, obscures pensées de représailles.
— J'ai donné deux ans de ma vie pour ta gueule, tu peux te les garder tes paroles de merde !
Avait-il seulement songé aux conséquences de sa décision ? En avait-il seulement mesuré les retombées directes et indirectes ? La dépression qui en suivrait, les nuits agitées qui en résulteraient ? Savait-il seulement qu'il serait le plus malheureux des deux ?
— Barre-toi, Antoine ! Je ne veux plus te voir !
Les larmes finirent de perler pour Mathilde. C'était assez. Elles séchaient à présent sur la braise de ses joues rougies par la colère, l'amertume, la rancœur et la haine. La voici qui se scindait en deux, en équilibre entre les soubresauts de sa personnalité. Vacillant d'un état à un autre, d'une insulte à un reproche. Schizophrénie.
— L'amour, c'est une arnaque, toi, tu seras le dernier pour qui je pleurerai !
Antoine ne répondit rien, pris ses affaires et quitta Mathilde sur ces dernières paroles. La porte se referma derrière lui brusquement et il entendit les verrous. Il songea certainement que tout ceci n'était qu'une esbroufe de plus, qu'un jeu, encore un, et que tout cela prendrait fin dans un jour ou deux. Mathilde rappelait toujours après chaque dispute. Cela pouvait prendre parfois, un certain temps mais, au final, elle lui revenait. Elle lui pardonnait tout. Absolument tout. Ses infidélités. Sa mauvaise foi. Son manque de respect. Sa grossièreté. Il avait besoin d'elle. Il en était dépendant. Orgueilleusement dépendant. Et il était convaincu de la réciprocité de ce sentiment si puissant. Elle lui appartenait. Alors, jouer, c'était devenu une habitude. Il ne s'en rendait même plus compte. Non, il ne réalisait pas tout le mal qu'il faisait. Il était devenu indifférent. Et puis, Mathilde était bien trop candide et ingénue pour être réellement méchante. Erreur de calcul.

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Commentaires & Discussions

Premier jourChapitre6 messages | 7 ans

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