XXVII

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Chère moi,

C'est un peu difficile, de te parler après toutes ces années où je n'ai même pas pris de tes nouvelles. Toutes ces années où tu as souffert toute seule, sans personne. Toutes ces années où tu n'as pas su t'aider toi-même. Toutes ces années pourpres passées, à regarder par la fenêtre et à te dire que demain tout ira mieux, toutes ces années où tu mourrais le jour, pour renaître la nuit. Toutes ces fois où tu as supplié le ciel, mais qu'il n'a pas su t'aider on plus.
C'est atroce de se dire que plus jamais tu n'entendras le magnifique son de ta voix, ou que tu as des problèmes, et des difficultés à t'attacher aux autres. Mais c'est ce qui se passe lorsqu'on voit le monde à travers des lentilles brisées.

Et oui, ton regard vitreux voyait le monde en essayant de le comprendre, en essayant de dévier les regards. Et puis tu essayait de ne pas te perdre toi-même, en étreignant les ombres.

Pour toutes tes larmes, celles que tu as versé tard le soir, toutes les fois où tu n'avais plus aucune solution, à part de te jeter dans ton lit et d'espérer de tomber dans le sommeil, avant de tomber dans le gouffre.

Les étoiles du ciel de ta vie s'éteignaient une à une sans que tu y puisses grand chose. Tu t'es maintes fois retenue de craquer devant la première personne qui t'offrait un sourire, car tu étais consciente que chaque personne te trahira, ton ombre elle même te laissait seule lorsque le soleil s'évanouissait.

As-tu conscience de toute la souffrance que tu as pu enduré ? As-tu conscience de tout le temps qui t'a échappé ? Toutes les nuits passées à supplier la lune de ne pas laisser place au jour ? Combien de fois as-tu espéré que le lendemain, tout irait mieux ? Combien de fois t'es-tu dit que demain sera un jour meilleur ?

Ton coeur balafré, tes yeux cernés, ta gorge nouée, ton faux sourire, toute ta fatigue n'a pas attiré l'aide que tu aurais voulu avoir. Tu ne montrais pas tes blessures pour paraître forte et pour que personne ne s'inquiète pour toi, mais en même temps tu attendais que quelqu'un vienne sécher tes larmes, te disant que tout ça n'était qu'un cauchemar.

Pourtant, avec toutes tes blessures, toute fatigue, ta voix cassée, tu étais belle. Dangereusement belle. Tu n'as jamais cessé de manier le monde avec les mots. Tu n'as jamais cessé d'espérer et de conquérir le monde avec ton sourire. C'était étrange de te voir meurtrie, agonisante, mais si belle à la fois.

Tu as toujours dansé, même si tu ne savais plus les pas de dance. Tu as souffert en offrant ton coeur et tes sentiments à des personnes qui ne le méritaient pas. Tu ne méritais pas tout ça.

Je te dois des excuses. Je te dois des excuses pour t'avoir fait subir tout ça. Je comprends maintenant, ce que ça fait.

A tout ceux et celles qui lisent cette lettre, soyez beaux et belles, soyez fortes et forts. Vous méritez ce qu'il y a de mieux au monde. Ne vous laissez pas abattre. Un jour viendra, où, une lumière viendra illuminer nos âmes brisées, et s'éparpiller, se disperser pour embellir nos jours les plus sombres et rallumer les étoiles, une à une.

Cordialement, moi.

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