Les six adolescents, suivis du garde, pénétrèrent dans la pièce dans laquelle se trouvait encore Carters, attaché au siège. Il essayait de se détacher, mais c'était peine perdue, et il le savait.

Aedan s'approcha et s'empara d'un bâillon, qu'il plaça sur la bouche de Carters. Puis, il attrapa des électrodes posées sur l'ordinateur de contrôle et les installa sur l'homme attaché. Une sur chaque tempe, une au niveau du coeur et une à chaque poignet. Il relia les long câbles à une grosse machine, qu'il brancha à l'ordinateur.

- Vous voulez vous amuser ? Proposa-t-il à ses six camarades. Approchez vous. Vous voyez ce symbole en forme d'éclair sur l'écran ? Cliquez dessus, le résultat devrait être satisfaisant. Pour faire quelques réglages, vous avez juste à pousser ce bouton vers le haut. Qui veut commencer ? Blair ?

La jeune fille s'avança timidement et se pencha vers l'ordinateur. Elle poussa le bouton aux trois-quart, et appuya brusquement sur l'éclair. Le résultat fût immédiat. Une grande décharge électrique traversa les câbles et secoua le corps de Carters. On devinait qu'il hurlait derrière le bâillon et les traits de son visage se déformèrent.

Ils passèrent chacun leur tout, en augmentant au fur et à mesure l'intensité de la décharge. Petit à petit, Carters perdait de l'énergie et semblait se laisser partir, il criait de moins en moins et ne se débattait plus.

Blair mit l'intensité au maximum. Elle approcha son doigt de l'éclair, lentement, en appréciant le moment. Quand elle appuya, elle garda la pression maintenue. Le corps de Carters se souleva alors durant de longues secondes.

Un silence pesant prit place dans toute la pièce. Carters avait rendu l'âme. Définitivement. La première étape de leur plan était accomplie.

- Et maintenant, on fait quoi ? Demanda Aylin d'une voix hésitante.

- Allons dans la salle de contrôle principale, de là-bas nous pourrons ouvrir toutes les cellules, du moins, celles en état. Je vais aussi faire passer un message dans l'ensemble du bâtiment et donner des instructions, expliqua Nail. Suivez moi.

Ils s'engagèrent dans un dédale de couloirs, dans lequel même une personne dotée d'un excellent sens de l'orientation ne pouvait que se perdre.

Après une dizaine de minutes de marche dans un silence de mort et au milieu des décombres, une grosse partie du bâtiment ayant été détruite, ils arrivèrent devant la salle en question.

Heureusement pour eux, à l'intérieur, tout était intact.

Nail se dirigea vers la table de contrôle, toujours allumée. Devant eux se dressait un immense mur recouvert de centaines de petits écrans, représentant chacun une cellule. La majeure partie des écrans étaient noirs, ce qui leur permettait de juger l'étendue des dégâts qu'avait provoqué l'explosion.

- Tu passes d'abord le message avant de libérer les prisonniers, comme ça, ça leur annoncera la couleur, conseilla Blair.

- Comme c'est toi qui le propose, alors tu devrais le faire, proposa Conan.

- Il a raison, acquiesça Nail. Approche toi du micro et appuie sur le bouton bleu devant toi.

- Et qu'est-ce que je suis censée dire ? s'inquiéta Blair.

- Tu sauras trouver, tu es plus sûre de toi que la plupart d'entre nous, la rassura Eden. Lance-toi.

- Très bien ...

Blair approcha une main hésitante du bouton, puis, se disant qu'elle n'avait rien à perdre, elle se lança.

« Hum, hum. Vous ne devez pas connaître ma voix, mais j'ai un message à vous faire passer. Carters est mort. Nous l'avons tué. Vous êtes encore quelques prisonniers à avoir survécu à l'explosion. Nous allons vous libérer. Mais à condition que vous suiviez les instructions que je vais vous donner. Quand la porte de votre cellule sera ouverte, dirigez-vous vers la porte d'entrée principale. Si tout fonctionne encore, un marquage s'affichera au sol pour vous indiquer le chemin. Une fois à la porte, je vous donnerai la marche à suivre. Je vous retrouve dans dix minutes. »

La jeune fille relâcha doucement la pression exercée sur le bouton. Le micro s'éteignit.

- C'était très bien, très convainquant, la félicita Aedan. Il ne te reste plus qu'à ouvrir.

- Quel bouton, Nail ?

- Le rouge, à côté du vert.

- Faisons le ensemble.

Tous acquiescèrent. Leurs sept mains s'empilèrent au-dessus du bouton en question. Il comptèrent tous ensemble.

- Trois... deux... un... zéro...

Ils appuyèrent. Un déclic se fait entendre. Ils étaient presque arrivés au bout. Ils allaient être de nouveau libres. Tout serait bientôt fini.