Chapitre 7

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Un silence laissa place à cette phrase lâchée si durement. Je finis par bredouiller :

  • Alors, alors, vous détruisez toute une planète sans aucune raison particulière ? Mais vous êtes des malades mentaux !
  • Chaque décision a été approuvée par un conseil de cent personnes, dit Naounel. C’était un acte réfléchi.
  • Sans aucune raison, murmura Cléa à côté de moi.
  • Nous pourrions vous lâcher des mensonges comme quoi vous êtes dangereux pour le reste des civilisations de cet univers, mais c’est faux, dit Tilaal en haussant les épaules. Vous nous avez fait comprendre que vous ne vouliez plus de mensonges. Donc, la vérité, c’est que vous ne méritez pas de vivre, car vous êtes une espèce sans cœur et sans pitié.
  • Espèce de ! cria Corentin en tremblant. Encore une monstruosité comme ça et je tire !
  • Vous voulez la vérité ou pas ? demanda Tilaal. Je continue. Nous avons donc réalisé la prophétie. Le premier jour de votre année 2100, nous avons créé une météorite qui est allé s’écraser en plein sur la Terre.
  • Comment avez-vous fait ? demandai-je.
  • Nous l’avons fait grâce à une technologie qui n’est pas à votre portée, dit Naounel. Puis nous avons observé votre comportement, et celui de Jackson Prick. Voyant qu’il ne réagissait pas, nous avons envoyé de nos semblables qui ressemblent le plus à des humains sur Terre.
  • Puis, grâce à une autre technologie que vous ne maîtrisez pas, nous avons fait apparaître la 9eme planète, comme vous l’appelez.
  • Et, les Morts ?
  • Nous pratiquons la nécromancie, dit Tilaal d’un ton dédaigneux. Pour le but scientifique, bien sûr. Nous avions observé que les morts ressuscités devaient mourir exactement de la même façon que lors de la première mort.
  • Pendant quatre ans, nous avons remplacé les cadavres de personnes célèbres et nous les avons rendu à nouveau vivants.
  • Mais c’est immonde ! s’écria Cléa.
  • Vous l’auriez aussi fait si vous possédiez le pouvoir de faire ça. Seulement nous, nous le faisons pour une bonne raison.
  • Bien sûr que non, puisque vous n’avez pas de raison de nous exterminer ! dis-je. Vous voulez que je vous dise : vous êtes aussi cruels que l’humanité !

Tilaal et Naounel accusèrent le coup sans pour autant le laisser paraître. Tilaal dit :

  • Si c’est ce que tu penses, je suis d’accord. Vous avez une mauvaise influence sur nous. C’est pour ça que nous devons vous éliminer.
  • Nous vous avons donc observé pendant plusieurs mois, reprit Naounel, et nous avons vu qu’après environ deux semaines de terreur, vous repreniez à chaque fois une existence normale. L’équipe de scientifique, accompagnés de nos espions là-bas, allaient sur la neuvième planète pour tenter de la réduire. Nous avons crus que cela partait d’une bonne intention, mais ce n’était rien de tel. J’avoue que le jeune Prick m’a impressionné par sa froideur d’esprit, mais c’était trop tard pour vous. Il est mort de toute façon. Nous avons donc décidé de vous éliminer entièrement.
  • Que ce soit avec les deux autres cataclysmes ou notre propre intervention, ajouta Tilaal.
  • Attendez, dis-je. A quoi sert la 9eme planète ?
  • Au début, c’était un moyen sûr de vous éliminer. Mais nous nous sommes aperçus que vous avez éliminé cette menace en réduisant sa taille. Nous avons donc enlevé la 9eme planète, et nous avons décidé d’intervenir nous-mêmes.
  • Qu’allez-vous faire de la Terre, après ? demanda Cléa. Après notre extermination ?
  • Oh très bien, vous avez déjà compris que vous êtes condamnés, remarqua Naounel. Et bien, nous allons laisser les quelques espèces animales ou végétales survivre et prospérer.
  • Bien, fit Tilaal en se levant. Passons à présent au sérieux : votre extermination.
  • Vous ne pouvez pas nous tuer ! dis-je. Nous vous surveillons.
  • Qu’est-ce que vous croyez ? dit Naounel en éclatant de rire. Que nous vous avons tout raconté pour rien ?

Je sentis le canon d’une arme dans mon dos, et une voix dire :

  • Lâche ton arme, où je te tue.

J’aurais pu répliquer que de toute façon, ils allaient nous tuer, mais sur le moment, je ne réfléchis pas. Je lâchai donc mon arme, sous le regard victorieux de Tilaal. Celui-ci dit :

  • Je vous présente Mesint, Ofrel et Iniall. Ai-je oublié de vous dire que nous pouvons communiquer par télépathie ? Désolé ! Erreur de ma part.

Je tournai un peu la tête pour voir que Corentin et Cléa étaient dans la même position que moi. Je pensai :

  • C’est fini maintenant. J’ai été trop confiant, mon histoire est terminée.
  • Tu fais moins le malin, à présent ! me railla Tilaal. Je vais te montrer comment on exécutait les gens il y a deux siècles. J’ai perdu deux collègues comme ça.

Le dénommé Mesint derrière moi me fit agenouiller brutalement. Tilaal continuait :

  • Comme tu parais être le chef, je vais terminer par toi.

Je tournai de nouveau la tête et vis que Cléa regardait avec insistance ma sacoche, qui contenait les cartes. Je pensai :

  • Mais oui ! Les cartes. Tout espoir n’est pas perdu.

Je regardai autour de moi, en prenant garde de ne pas éveiller l’attention des gardes. Je vis que je pouvais atteindre le fusil tombé à côté de moi. J’inspirai lentement et pensai :

  • Pour Maman et Élise.

Tilaal ordonna :

  • Tues l’autre garçon !

Il fallait agir vite. Je saisis le fusil posé par terre, me redressai, et donnai un coup de crosse dans la tête du dénommé Mesint. Celui-ci partit en arrière et tomba assommé. Je comptai sur l’effet de surprise, et je fus servi.

Tous les yeux se tournèrent vers moi. J’armai mon fusil et tirai en plein ventre sur Iniall. Celui-ci décolla et retomba sur le sol un peu plus loin, mort. Corentin et Cléa réagirent plus vite que les Autres.

Corentin se jeta sur Ofrel et se mit à le taper de toutes ses forces. Cléa prit l’autre fusil, et n’ayant pas le temps de tirer, lança le fusil au visage de Naounel, qui fut assommé.

Le temps qu’il reprenne ses esprits, Cléa était au dessus de lui, le canon du fusil posé sur la tempe de l’extraterrestre. Tilaal reprit enfin ses esprits, et sortit l’arme qu’il portait à la ceinture. Il tira, et je jetai le fusil à pompe sur le rayon qui venait vers moi.

Il y eut une explosion, et, profitant du fait que Tilaal soit aveuglé, je sortis le neuf de Pique et fis un grand geste de la main. Tilaal hurla et tomba à terre. Je rangeai vite la carte, pour avoir un avantage sur les Autres.

Une deuxième explosion arriva près de moi, signe qu’Imptat me tirait dessus. Je pris l’arme de Tilaal et tirai en direction de la soucoupe. Je vis alors l’effet des armes des Autres.

Lorsque le rayon toucha la soucoupe, il ne se passa rien pendant une seconde. Imptat, comprenant ce qui se passait, sauta de la soucoupe. Celle-ci gela entièrement, puis explosa à un milliard de particules.

Imptat retomba à terre, mais hurla de douleur. Il avait dû se casser la cheville ou la jambe. Je m’approchai de Tilaal, qui criait toujours de douleur. Corentin, qui avait assommé Ofrel, s’approcha. Il demanda :

  • Qu’est-ce qu’on fait d’eux, maintenant ?

Il avait un ton victorieux, comme s’il avait été sûr de sa victoire depuis le début, qui me déplut fortement. Je répondis :

  • On va voir. Ça dépend des informations qu’il nous donne.

Nous entendîmes un bruit sourd, signe que Cléa avait assommé Naounel. Puis elle s’approcha et nous regardâmes Tilaal en silence. Je finis par demander :

  • C’était quoi votre plan, en venant ici ?
  • Je ne dirai plus rien, grogna Tilaal.

Je pointai sa propre arme vers lui et tirai. Au lieu d’exploser, Tilaal se tordit de douleur et hurla. Nous reculâmes un peu, impressionnés :

  • C’est une décharge électrique, c’est ça ?
  • Leur arme est un tazer, en fait, résuma Corentin. C’est nul en fait ! Ça n’allait même pas nous tuer !
  • Je ne pense pas, dis-je. Vous n’avez pas vu la soucoupe exploser ?

Corentin et Cléa secouèrent la tête négativement. Tilaal reprit contenance et se mit à respirer lentement. Je demandai :

  • Quel est l’effet de cette arme ?
  • Elle désintègre tout ce qu’elle touche en minuscules particules. Ça ne marche pas sur nous, car nous sommes en quelque sorte immunisés. Mais ça nous fait tout de même mal. Qu’est-ce que vous allez faire de nous ?
  • C’est moi qui pose les questions ici, dis-je sèchement. Combien d’effectifs avez-vous envoyé sur Terre ?
  • 50 soucoupes en Océanie, avec aux moins trois Autres dans chaque vaisseau. Ils vont quadriller l’Océanie et les rares terres encore habitables, comme l’Amérique du Sud je crois. Vous n’avez aucune chance de leur échapper ! Aaaaaaahhh !

J’avais de nouveau infligé une décharge électrique à Tilaal, qui s’évanouit momentanément. J’entendis un bruit derrière moi, et je me retournai brusquement. Mesint se jeta sur moi en criant. Je lui donnai un coup de pied dans le ventre puis l’électrocutai.

Je lui demandai ensuite :

  • Combien de temps dure cette arme ?
  • Je pense qu’elle peut servir 200 fois, haleta Mesint.
  • Merci bien. Cléa, Corentin, prenez toutes les armes comme ça que vous trouvez.

C’est ce qu’ils firent, puis nous nous enfuîmes de la petite dune où avait atterri la soucoupe. Nous aperçûmes celle de l’équipe de Mesint un peu plus loin. Nous entendîmes également la voix de Tilaal qui criait :

  • Nous vous retrouverons un jour ! Soyez-en sûrs !

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