Chapitre 5

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Une heure passa avant que nous n’arrivâmes sur le lieu de l’atterrissage de la chose lumineuse. En effet, celle-ci avait atterrit un kilomètre plus loin, et étant donné que nous étions très fatigués, nous marchions lentement.

Et c’est enfin au sommet de la colline que nous pûmes apercevoir ce qui provoquait tant de lumière. Ce n’était ni une comète, ni un phénomène encore inconnu, mais des soucoupes volantes.

Elle était telle que l’on pourrait se l’imaginer : ronde, avec le rebord fait de verre. Cette sorte de toit glissa sur les côtés pour s’ouvrir complètement. A peine eus-je vu des silhouettes que je me cachai.

Corentin et Cléa, intrigues, firent de même. Je sifflai :

  • On n’aurait jamais dû venir ici !
  • Au contraire ! dit Corentin. Nous sommes en train de faire la plus grande découverte de la science !
  • Il existe des extraterrestres ! ajouta Cléa.
  • Vous ne pensez pas un instant qu’ils sont peut-être là pour nous tuer ?

Cléa et Corentin semblèrent réfléchir un moment, puis secouèrent la tête. Corentin dit, d’un ton grandiloquent :

  • Bien sûr que non ! Je suis sûr qu’ils ont peur de nous ! C’est déjà un miracle s’ils sont arrivés ici !
  • Je pense plutôt qu’ils ont vu que des cataclysmes frappaient la Terre, et ils sont venus voir ce qu’il en était ! relativisa Cléa.

Son hypothèse, sans pour autant me convaincre, me rassura néanmoins. Je dis :

  • Bon, d’accord. Mais nous devons quand même quitter ce lieu. On ne sait pas comment ils vont réagir en nous voyant.
  • Au contraire ! s’exclamèrent Cléa et Corentin.

Je leur fis signe de se taire, et jetai un rapide coup d’œil de l’autre côté de la dune. Personne n’était sorti de la soucoupe, mais je préférai rester prudent.

  • Au contraire ! répéta Cléa un peu plus bas. S’ils sont venus voir ce qu’il restait de l’humanité après les cataclysmes, ils sont gentils !
  • Au contraire ! contra Corentin. Ils sont inférieurs à nous de toute façon ! Ils vont avoir peur de nous !
  • Dans tous les cas, finirent-ils, il faut aller à leur rencontre !
  • Je persiste à croire que nous sommes dans une mauvaise posture, dis-je. Allons-nous en !
  • Jamais ! protesta Cléa. On va continuer de les observer !
  • Tu as peur, Matt ? demanda Corentin avec un drôle de sourire. Ce serait bien la première fois. Mais que je suis bête ! Tu as les cartes, si jamais...

A son ton pernicieux, je compris qu’il venait de me lancer une belle pique. Cléa ne comprit pas et continua dans le sens de Corentin :

  • Je suis d’accord ! Ils n’ont pas de technologie qui pourraient contrer le pouvoir des cartes, pas vrai ?
  • Bon, grommelai-je. Tant pis pour vous. S’ils nous attaquent, ne comptez pas sur moi pour vous défendre.
  • Bah ! On a encore trois balles chacun dans notre fusil à pompe, dit Cléa. Ça devrait aller.

Nous regardâmes donc attentivement, malgré mes réticences, les extraterrestres arriver sur terre. Trois formes sortirent de la soucoupe, mais nous ne les aperçûmes pas tout de suite, car il faisait trop sombre.

Je remarquai qu’elles avaient un peu une forme humaine. Je crus donc un instant que c’était une invention humaine, comme une sorte de satellite habité, qui était tombé sur Terre.

Deux formes restèrent dehors, tandis que la dernière retournait se poster dans la soucoupe. Les deux créatures regardèrent attentivement les alentours, sans s’attarder particulièrement sur nous.

L’un d’entre eux partit chercher quelque chose dans la soucoupe, et en ressortit avec une sorte de lampe torche, mais assez sophistiqué. L’extraterrestre la tint de façon à ce que ni lui ni son confrère n’entre dans le rayon de lumière.

Nous nous cachâmes le temps que le rayon passa au dessus de nous. Puis nous reprîmes notre observation. L’extraterrestre, sans doute rassuré par le fait qu’il n’ait rien vu, planta la lampe torche dans le sol.

Les deux créatures se postèrent dos à nous et s’assirent. Nous ne vîmes donc pas bien le changement qui se produisit. La lampe n’éclairait plus le ciel, mais les environs, faisant un éclairage assez efficace.

Mais l’aspect des créatures nous resta inconnu. Je chuchotai :

  • C’est bon ? Vous les avez assez regardé ?
  • On n’a même pas vu à quoi ils ressemblaient ! protesta Cléa. Attendons qu’ils se retournent pour que l’on voie à quoi ils ressemblent, puis on pourra y aller.

J’acquiesçai de mauvaise grâce, même si j’admettais que j’étais curieux. Nous regardâmes les deux extraterrestres pendant un quart d’heure sans qu’ils ne bougent.

Puis l’un d’entre eux se leva, chuchota quelque chose à l’oreille de son ami, puis partis vers la soucoupe.

  • Ils ont vraiment forme humaine, c’est incroyable, pensai-je.

La créature revint dix minutes plus tard, avec quelque chose dans la main. Il pointa cette chose vers nous et dit, d’une voix forte et claire, qui semblait neutre, ni grave ni aiguë :

  • Les trois adolescents qui se cachent en ce moment même derrière la dune sont priés de descendre vers nous. Vous nous avez assez regardé, non ?
  • Je t’avais dit qu’on était resté trop longtemps ! sifflai-je. Maintenant on y va !
  • Je vous préviens, j’ai une arme, dit l’extraterrestre.
  • Nous aussi ! déclarai-je. Et plus puissantes que la vôtre, je pense ! Donc laissez-nous partir !
  • Vous sous-estimez notre arme, dit l’autre en secouant la tête.
  • Pourquoi on irait pas les voir ? demanda Cléa. Ils ont l’air plutôt gentils.
  • Parce que menacer quelqu’un avec une arme, tu crois que c’est gentil ? explosai-je. Non !
  • De toute façon, on n’a pas le choix, dit Corentin, qui avait l’air ravi. On y va.

Et il descendit la dune. Avec un soupir, je le suivis, Cléa derrière moi. En approchant de la source de lumière, je pus mieux distinguer le visage des extraterrestres. Lorsque ceux-ci apparurent en pleine lumière, j’étouffai un cri.

Les extraterrestres étaient des humains.

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