III

Une minute de lecture

Pour un sourd.

Nous l'avions dit ainsi. Nul ouvrait tous tympans.
Nul ! Ah, garçon larron, qui aimait l'air jazzy
Quand soudain nous parlions ; pourtant jamais il n'ouït,
Jamais il nous comprit. On parlait, papotant.

Grand fou, Nul s'avançait pour saisir un gros mot,
Saillait autour plus fort, s'immisçait dans la nuit :
Pourquoi donc plaignait-il son corps mordu d'oubli ?
Ignorant qu'il vivait, il vivait sans ballot.

Nous parlions, papotant ; voulait-on voir Nul mort ?
Ourdissions-nous sa fin, maudissait-on son soûl ?
Non. Il avait, jadis, fait qu'on voulût son pouls :

Il parlait tant ou trop à tous passants alors ;
Nous voulions, pour salut, qu'on lui obtînt la paix :
Voici la raison, Nul : tout discours a son faix.

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