Retour vers le passé... sans la DeLorean

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Avant de vous raconter la suite des batailles contre Nicolas, faisons un petit retour dans le passé afin que je vous explique l'histoire du quartier.

Si j'en suis devenu le caïd, c'est tout simplement que je suis arrivé le premier avec mes parents. Je n'avais qu'un an à l'époque. Je ne m'en souviens pas mais je sais qu'il n'y avait qu'une maison, la nôtre, plantée sur le milieu de la route de deux cents mètres parfaitement droite.

Puis les habitations ont poussé tels des boutons d'acnée sur la peau d'un adolescent prépubère. Et avec eux, de nouveaux enfants qui ont complété au fur et à mesure ma cour dont j'étais le roi. Un roi de pacotille et sans couronne certes, mais le roi de part mon droit d'aînesse rurale.

Je ne vais pas vous faire la liste des arrivées. Sachez juste qu'en quelques années, une dizaine de maisons ont vu le jour, accompagnées d'autant d'enfants.

De solides liens d'amitié se sont tissés entre nous, notamment avec Benoît, le fils d'un peintre en bâtiment de mon âge, et Julie, la benjamine d'une fratrie de quatre filles. Ah Julie ! Mon premier amour. Elle était si belle, si rayonnante. J'ai eu mes premiers émois avec elle et plus si affinités... qu'il y a eu. Mais cela n'est pas l'objet de ce chapitre. Je vous en dirai plus ultérieurement.

Je ne saurais dire pourquoi nous trois étions plus amis qu'avec les autres. Mais avec Benoît et Julie, ç'a matché aux premiers regards.

Là encore, c'étaient des histoires de vélo.

Pour Benoît, il roulait sur le trottoir quand je suis sorti. Il a failli me rentrer dedans. Il a fait un écart et a plongé tête la première dans le fossé - lui aussi ! Quand il a émergé, il arborait un magnifique bérêt en nénuphar. Nous avons éclaté de rire et notre amitié a commencé.

Avec Julie, c'est le vélo qui n'allait pas. Le mien. En fait, à bien y repenser, je lui ai fait le coup de la panne mais quinze ans avant d'avoir mon permis de conduire ! Je pédalais quand ma chaîne a déraillé. J'ai tenté de la remettre en place, me foutant du cambouis un peu partout. Julie est sortie à ce moment-là.

- Ca va ? m'a-t-elle demandé.

- Tu vois bien que non, ai-je répondu sèchement.

Je me suis retourné et j'ai été ébloui par sa beauté. Elle, elle s'est mise à rire. Cela aurait dû me vexer mais pas du tout : j'en profitais pour l'admirer. Puis elle m'a expliqué que j'avais du cambouis sur le nez. Elle s'est approchée de moi. J'ai cru qu'elle allait le nettoyer. Mais elle a pris ma main et l'a posée sur son pif, le maculant de noir.

- Pourquoi as-tu fait ça ? ai-je interrogé.

- Pour te nettoyer, j'aurais besoin d'un chiffon. Comme je n'en ai pas sur moi, j'ai préféré me maquiller comme toi. Ainsi ça fait un partout.

J'avoue que j'ai alors pensé qu'elle était folle. Mais l'instant d'après, elle remettait ma chaîne en place. Une vraie professionnelle. Puis elle est allée chercher son vélo et nous nous sommes baladés à deux.

Quand j'y repense, avec Nicolas aussi notre relation avait commencé à cause d'un vélo. Comme quoi l'adage "jamais deux sans trois" ne fonctionne pas. Sans quoi Nicolas et moi serions devenus amis. Rien que de l'imaginer, j'ai envie de vomir !

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