Chapitre 2

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Jadis, un château haut, très haut dans le ciel faisait pleuvoir une lumière curatrice sur les peaux perdues poursuivies par les nuits trop froides et les hommes-cauchemars. Autrefois habité de multiples chiens errants et autres créatures abandonnées et solitaires, il n'était maintenant que poussière et sable, pourriture et mort. Maintenant, il ne restait plus rien de ce château dont les merveilles apportaient joie et bonheur aux enfants. Il n'y avait plus personne d'autre que le Roi des Vents, devenu molosse de garde de son héritage qui s'était perdu. Dans la folie, la terreur et la souffrance, un dieu détruisit ce qu'il restait de sa demeure. Par petites touches, ses pierres tombaient dans l'oubli, la géante des vents s'effondrait comme un dernier chant, une dernière gloire. Alors, tout était fini. On racontait dans les contrées lointaines qu'il resterait un espoir, un enfant qui saurait sauver le Roi et par la même occasion, la terre isolée de Drezeloor.

Armé de son épée en clair-obscur, de son bouclier et de son coeur-forteresse, l'enfant court avec détermination vers cette vision aérienne mais non-illusoire que représentait le Roi des Vents.

Il fonce maintenant pour ne pas s'arrêter, pour ne pas marquer la chute du Chevalier Errant de l'Espoir qu'il incarne. Avec résolution, ses pas douloureux se transforment en carburant, cette douleur en lui devient la finalité, la motivation et la résignation.

Les souvenirs reviennent et leurs coups sont habilement esquivés par l'homme en armes, les cicatrices du temps subi, les marques sur la peau, la haine, la souffrance, tous le coulent maintenant, il n'est plus que rage et destruction, fureur et annihilation. Du fond de la mort, on peut entendre son hurlement. Au fond de l'Enfer, cette créature semi-humaine vient pour le Roi des Vents. Maintenant, il ne reste plus rien d'autre que le but. Tous les envolés sont partis, aujourd'hui, le monolithe bouge enfin !

Il est devant le Roi des Vents, réflexion de l'arbre des vies, fil coupé d'une existence qui promettait bonheur, mais dont les fleurs se sont fanées, les branches cassées et les racines pourries. Son épée entonne une prière, comme pour lui signifier de stopper sa course, comme pour l'avertir du mur de vérité à venir. Son bouclier se durcit dans l'ombre du château cadavérique. Grand et rond, avec une pointe de métal empoisonné au bout, ce bouclier représente la souffrance éprouvée, la vengeance et le déni. Ce bouclier spolié formé de son avenir, de ses possibilités, devient plus grand à mesure qu'il met ses pieds dans la tombe. A lui seule, il est l'espoir et la rage d'une humanité fière et grande et bonne et prospère qui avait été abusée.

Les munitions emplissent ses poumons tandis que le Roi immense l'observe par curiosité avec un visage disgracieux. Cette fois-ci, c'est la bonne, pense le petit garçon, je vais enfin savoir pourquoi, cette fois-ci marque le dernier combat que je mène… Je vais me battre ! Je vais me battre ! Je vais l'exterminer ! Ce soir jusqu'au bout de la nuit, je tuerais pour l'Humanité ! Le garçon hurle maintenant sous la pluie, et sa rage coule de son corps et ses poings se ferment et lors d'un unique instant, l'enfant peut frapper le ciel.

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