Dispute

Une minute de lecture

Peut-être ai-je parlé trop fort à ton oreille,

Ou bien les mots qu'il faut m'auront soudain manqué...

Puisque pour exprimer réalité pareille

Les termes quotidiens sont toujours sans effet.

J'aurais pu emprunter aux pages de mes livres

Quelque vocable rare tout laqué de vernis...

Il aurait sonné faux, et que Dieu me délivre

Des discours compassés que sincérité nie.

Il est des mots légers qui s'envolent d'abord

Sans qu'on ait pu sentir leurs diaphanes pensées ;

Il en est de trop lourds tout cousus de remords,

Dont l'haleine cruelle empêche d'avancer.

Si j'avais réfléchi, impassible miroir,

Sans doute aurais-je tu mon mécontentement,

Etouffant ma colère au gros coussin tout noir

D'un silence de plomb aux muets grondements.

Un flot de mots boueux aurait brisé un jour

La digue de mes lèvres, close par volonté,

Peut-être aurait cassé alors, et pour toujours

Jusqu'aux fondations de la complicité.

J'ai donc laissé couler, il faut que tu comprennes,

Les mots qui me venaient spontanément, sans haine,

Je t'attendais toujours, un peu avant midi...

Je ne l'ai su qu'hier : tu m'attendais aussi

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