Fuir

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Fuir.

Comme tant de gens ont tenté de le faire.

Pour mieux vivre. Partir.

Quitter leur triste pays en guerre.

Qu'est-ce qui les attend, là-bas ?

Pourrait-ce être bien pire ?

Ils ne le savent pas.

Mais ils décident de fuir.

Ils partent pour leur famille.

Pour leurs enfants.

Pour leur offrir une belle vie.

Loin de la guerre et loin du sang.

Sur un bateau pour dix, ils sont partis à vingt.

Ils sont des milliers à rêver d'un meilleur lendemain.

Une femme mourante s'écroule soudain.

On la laissera couler dans l'océan sans fin.

Tous ne s'en sortiront pas.

La plupart se noieront, d'autres mourront à bord.

Ils fuient, pour se rendre là-bas.

Dans un autre pays, qui ne transpire pas la mort.

Oui, ils risquent leur vie.

Ils n'ont rien à perdre, selon eux.

Ils rêvent d'un autre pays.

Là-bas, sans doute, tout ira mieux.

Peu importe la tempête qui les menace.

Elle fait moins peur que les bombes qui éclatent.

Moins peur que les grenades, qui forment des crevasses.

Moins peur que tous ces gens qui fusillent et se battent.

Leur pays est en flammes.

Le sang coule dans les rues, océan de violence.

On tue les hommes ; on viole les femmes.

Dans ce triste pays, c'est la mort de l'innocence.

L'immensité de l'océan s'oppose à l'étroitesse des rues.

L'espoir l'emporte sur la peur de la mort.

Il fait froid, mais beaucoup ici sont peu vêtus.

Cet autre beau pays, ils en rêvent encore.

Fuir. C'est la seule chose qu'il leur restait à faire.

Que se passera-il, là-bas ? Ils ne le savent guère.

Comme beaucoup d'autres avant eux, ils ont pris la mer.

Pour s'éloigner, très loin, de leur pays en guerre.

Ils n'ont pas peur de l'océan, du vent, et puis des vagues.

Il faut au moins cela pour s'éloigner des fusils, des bombes, et puis des dagues.

Alors, ne jugeons pas tous ceux qui fuient.

Ils souhaitent seulement une plus belle vie.

Quitter la guerre, quitter leur pays.

Nous ferions la même chose, si nous vivions ainsi.

Fuir.

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