Chapitre 4 - Gustav

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C'était la fin ! Charles ne pouvait plus rien pour moi mais il avait eu le temps de me prévenir. Je savais que je n'avais plus beaucoup de temps avant que l'enquêteur vienne à moi, il fallait que je me dépêche. Je maudissais ces règles d'un autre temps et je pestais contre ces machinations politiques qui gangrenaient notre peuple. Je devais prendre un vol pour Paris en France, la-bas Charles pourrait me protéger.

Ma voiture roulait à vive allure dans les rues enneigé d'Helsinki. Le voile de la nuit était déjà tombé sur la ville. J'avais l'intention d'amener avec moi Anya, même si j'avais quelques doutes sur la réussite de cette entreprise, elle était si indépendante et si sure d'elle ! Je pensais a elle avec l'affection d'un père, c'était une femme de caractère ! La fille de ses parents, mais même si elle portait nos gênes ils n’étaient pas exprimés, elle avait ainsi la chance de ne pas être une vampire, tout comme mon frère, son père Erik. Sa mère par contre était une vampire comme moi mais elle n'aurait jamais du enfanter, le risque était trop grand, seul les mortelles des lignées en avait le droit.

Une espèce en voie de disparition voilà ce que nous étions pour le conseil, il fallait nous reproduire entre nous pour préserver notre patrimoine génétique. Quels idiots ne voyait-il pas que c'était une chance ! Une chance de nous mêler définitivement aux humains, de fusionner nos patrimoines génétiques respectifs pour vivre ensemble. Ingrid l'avait comprit et par amour pour mon frère avait tout fait pour soustraire Anya à notre société sclérosée. Ils n'avaient pas respectés les lois, ils s'étaient battu jusqu'au bout contre nos règles et s’étaient opposés au conseil, ils en avaient payés le prix. A leurs disparitions j'avais caché Anya et j'avais respecté le choix de ses parents de la laisser vivre sa vie. J'avais protégé Anya avec l'aide de Charles, mais aujourd'hui mes activités secrètes pour lui m'avait condamnée.

J'arrivais à cette discothèque bruyante et clinquante, je haussais les épaules en entrant, je ne comprenais pas se que Anya pouvait aimer dans cet endroit. J'étais sans doute trop vieux, mes deux cents cinquante ans d’existences m'avait fait perdre pied de la société humaine, j'étais hors du coup, hors de cette époque. Je gravissais l'escalier, je fendais la pénombre du couloir à grande enjambées pour me planter devant la porte du bureau de Anya. Je frappais et j'attendais sachant quelle n'aimais pas lorsque j'entrais sans manières. Elle m'ouvrit et je fus étonné de voir son visage légèrement empourpré, je ne fit aucuns commentaires et je me contentais de la saluer.

Je lui dit de venir avec moi, de partir d'Helsinki, je ne pouvais évidemment pas tout lui expliquer, su été à l'encontre de se pour quoi ses parents étaient morts. Comme je m'y attendais elle refusa et se mis même en colère, je souris malgré-moi en la voyant si fière et indépendante. Je n'insistais pas et je sortis une enveloppe que je lui avait préparé. Avant de partir j’hésitais à la serrer dans mes bras, mais je n'était pas à l'aise avec les effusions de sentiments, et puis cela l'aurait alarmée un peu plus. Je ne m'inquiétais pas pour elle, Anya était forte et Charles m'avait promit de la protéger.

Je rentrais chez moi dans cette somptueuse propriété ceint d'un mur de brique rouge et pourvu d'un parc arboré. L'ensemble était bien surveillé, caméra, détecteurs de mouvements, gardes et même des chiens. En passant ces sécurités je retrouvais confiance et je me dit que j'avais encore le temps, j'avais encore le temps de régler quelques affaires avant de partir. Mon vol était prévu pour le surlendemain.

Je passais la journée du lendemain à régler mes affaires de successions au profit de Anya. Je donnais ou je vendais certains actifs qui devenait inutiles voir encombrants, j'en gardais une partie sur un compte en Suisse, le reste je le faisais virer sur le compte de ma nièce. Je téléphonais à plusieurs de mes amis proches pour les prévenir de la situation. Enfin je téléphonais à Philippe, mon contact dans la garde des ombres.

«Allo, Bonsoir Philippe comment allez-vous ?»

Sa voix toujours distante me répondait avec circonspection.

«Vous n'êtes pas encore partit ? »

« Non pas encore, je devais terminer de régler mes affaires. »

« Vous prenez trop de risque, vous devriez déjà être partit. Voulez-vous que je vous envoi des agents, ils peuvent être chez-vous en quelques minutes.»

« Non, merci je suis chez moi sous bonne garde, je ne crains rien pour le moment, je suis encore capable de me rendre au rendez-vous comme prévu. »

« Comme vous voulez, mais faite attention. A bientôt.»

« A bientôt » dit-je sûr de moi.

La nuit était déjà bien avancée et j'étais fatigué de cette journée, de cette attente, demain je quitterais enfin cette vie. Je finissais de ranger ma paperasse dans une mallette puis je fermais cet ordinateur dans son sac, il contenait de nombreux échangent de mails et des documents importants dont je ne voulait pas me séparer. Cet ordinateur était en quelque sorte mon assurance. J'entendais alors un grincement venant de la porte de mon bureau, j'eus à peine le temps de lever la tête qu'une lame froide se glissait sur mon cou. Trop tard pensais-je. Je déglutit péniblement avant d'essayer de parler.

« Qui es tu ? »

« Il n'est pas nécessaire que tu sache qui je suis... Par contre j'ai quelques questions à te poser. » dit la voix de mon assaillant, je reconnu cet accent britannique caractéristique, ce ton hautain, un membre de la 'très estimée' famille Beaumont.

« Que fait tu là ? »

J'entendis un petit rire derrière moi.

« Je suis là pour te tuer. »

« Comment ? Mais le conseil... »

«Comment es tu au courant de la décision du conseil ? C'est Harald qui t'as avertit ? »

« Je ne dirais rien. »

«Tu travail pour lui ? Pour l'un de ses vassaux peut-être ? Ou as-tu espionné nos rencontres pour nous faire chanter ?»

Je ne répondait pas, je priais les dieux de m'accueillir auprès d'eux malgré le déshonneur de cette mort, abattu comme une bête.

«Parle Gustav ! Ceci n'est pas un jeu ! Des membres de ma lignée sont mort par ta faute ! »

J'étais surpris de ces paroles... me tendait-il un piège ? Jouait-il avec moi ?

« Impossible ! »

« Ta culpabilité est certaine Gustav, ne te dérobe pas ! Ces informations tu ne pouvais les connaître par toi même, où les as tu obtenus ?»

Je regardais malgré moi le sac de mon ordinateur, mon bourreau remarqua mon geste.

« Merci de ta coopération » me dit-il sur un ton narquois et je sentis la lame s’enfoncer dans mon cou.

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