Chapitre 1

2 minutes de lecture

Quand on est petit et qu'il fait jour, c'est un jeu de regarder dans le creux de sa main et plissant un oeil pour surprendre un reflet brillant sur un collant ou une miniature en plastique. On gratte la surface en se demandant si on pourrait en mettre sur son doigt, mais ça ne fonctionne jamais.

Mais la nuit... Cette lumière qui croît dans le noir et uniquement dans le noir fait naître des regards monstrueux, inquiétants. Avec un zeste d'imagination et de magie (et les enfants en ont à revendre!), on les voit bouger. Oh, rien qu'un peu, mais c'est suffisant pour que la conviction que C'EST VIVANT nous étreigne le coeur. Ces yeux qui nous guettent dans le creux le plus ténébreux de la chambre ou, pire, du garde-robe... On en voit une seule paire, mais on devine, oui, on devine qu'il y a toute une meute affamée prête à sauter sur le lit pour peu qu'on ferme les yeux. Ils ont sûrement PLEIN de dents! Ou bien ils crachent du brocoli et des épinards! Alors on reste éveillé, juste au cas où. Peut-être que le monstre lumineux du garde-robe sera attaqué par le monstre sous le lit? On peut espérer. Et si, sous le coup de l'inspiration ou de la terreur, on allume les lumières, l'éclat redouble une fois revenu dans le noir. C'est diabolique!

Plus vieux, on porte un ver luisant en plastique autour du poignet. C'est du Made in China, mais on s'en fiche. C'est l'accessoire par excellence pour danser toute la nuit! Rose, bleu, vert, jaune, orange! Sous les black lights, on s'étourdie et on hallucine avec toutes les couleurs fluos possibles!

Adulte, on regarde les documentaires sur YouTube ou bien le Top 10 des créatures les plus extraordinaires sur Facebook et on peut admirer l'ingéniosité de la nature. Les poissons bioluminescents (pire que les monstres du garde-robe dans leur laideur et leur aspect inquiétant), le plancton phosphorescent, le corail ou les champignons scintillants. On démystifie la magie et tout devient une affaire de biologie et de chimie organique. On est adulte, on ne croit plus aux fées et aux monstres.

Et puis, vers 21h, on entend un petit gémissement étouffé puis un retentissant "Papa! Maman! Il y a un monstre dans ma chambre!". Et on se dit (de façon terriblement adulte) que ça coûtait 25 cents quand on était petit, qu'on a dépensé 2 dollars pour ce machin et que les enfants font la même crise que dans le temps.

Plus ça change, plus c'est pareil.

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