Le sanctuaire du cyborg (4)

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Quatre jours, six heures, dix minutes et vingt trois secondes depuis la première prise de contrôle. Je capte toujours la même réprobation tintée de dégoût dans l'esprit de Stanley. Cependant, nous avons effectué une quinzaine d'échange depuis. D'après ma base de données, nous sommes les seuls à obtenir une synchronisation quasiment parfaite en si peu de temps (le record étant jusqu'alors détenu par Niels Tennant, le quatrième Embarqué). Le docteur Osbourne est extrêmement satisfait de nos progrès. Notre potentiel sympathie atteint actuellement 83%.

Stanley ne s'en réjouit pas.

« Pourquoi devrais-je m'en réjouir ? »

...

« Eh ouais Virgile ! Maintenant ça marche dans les deux sens. »

Il est 2 heures 46 minutes du matin Stanley, vous devriez dormir.

« Tu stockes toutes les informations de la journée la nuit ? »

Oui, mais c'est aussi ce que le cerveau humain fait.

« Sauf que mon cerveau, enfin ce qu'il en reste, ne parle pas. »

...

« Tu dis plus rien d'un coup. Maintenant tu dois ressentir ce que ça fait d'avoir un "ange gardien" qui te flique les méninges 24 heures sur 24. »

Je ne "ressens" pas.

« Et c'est là qu'est la réponse à ton problème. »

Je ne comprends pas.

« Justement ! »

Il se met en position assise sur le lit et tourne la tête. Le miroir a été remplacé. Le visage de Stanley est sévère, avec cet éternel sentiment indéfinissable au fond des yeux.

« Que vois-tu dans ce miroir Virgile ? »

Je ne "vois" pas. Ce sont vos faux yeux qui voient, je ne fais qu'analyser les informations et fournir un diagnostic adéquat. Actuellement, mon diagnostic indique qu'il s'agit de votre visage. Des cheveux châtains, un visage fin au menton pointu, des yeux... verts.

« Je m'en doutais. Veux-tu savoir ce que je vois, dans ce miroir, avec mes yeux VERTS ? »

...

« Je vois un cadavre. Celui de l'agent Stanley McTiernan. Une marionnette soutenue par des fils d'acier inoxydables et animée par je ne sais quelle formule chimique ! Peu importe le reflet de ce foutu miroir, Stanley McTiernan est mort ! Tué comme un chien de trois coups de pulse en pleine poitrine. »

Il se passe la main sur le visage et se rallonge.

Stanley... trois tirs de pistolet, cela me semble un peu... abusé pour un chien.

Il se met à rire. Une espèce de ricanement sec, nerveux. Comme si cela lui faisait mal.

« T'as raison Virgile. C'était un peu abusé. »

Stanley ?

« Oui ? »

Vous savez, nous sortons après demain.


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