Chapitre 169

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RAFAËL

Début Décembre... Soit quatre jours abominablement longs sans Océane. Et seulement quelques sms d'elle, quotidiennement, elle a veillé à me donner des nouvelles de Chloé car il s'agit de ma fille mais elle ne répondait pas tellement à mes questions la concernant elle.

Durant ces quatre jours, je me suis efforcé de garder la tête haute, de ne pas m'effondrer mais elles me manquent terriblement toutes les deux. Plus Océane que Chloé tout de même. Car Chloé je pourrai la revoir quand je veux alors que si ma femme décide de me plaquer, je vais devoir apprendre à vivre sans elle.

Cette possibilité me rend triste, je sens mes yeux s'humidifier. Je l'aime tellement. Je regarde par la fenêtre ressentant un vide immense dans mon coeur, je n'ai pas idée de quel sera son choix.

Mon portable vibre à l'intérieur de la poche de mon jean annonçant la réception d'un SMS, déçu de voir le nom de mon frère apparaître en haut de l'écran. Je consulte son contenu à la hâte, tous les jours la même question pour savoir si Océane est revenue auprès de moi. Je soupire et le supprime directement. Je sais que lui aussi est très affecté de la situation étant très complice avec ma petite femme.

Je sens cette petite goutte salée dévaler le long de ma joue jusqu'à la commissure de mes lèvres, je la sèche d'un revers de la main. Mes lèvres tremblent, je regarde l'horizon espérant la voir apparaître au coin de la rue.

C'est un rituel qui m'est important ces jours, mais comme d'habitude j'attends, j'attends encore. J'espère pouvoir entendre la porte s'ouvrir, les gazouillis de Chloé résonner dans tout l'appart, être calme avec le fond de berceuse que chante Océane à Chloé. Des petites choses qui me manquent.

Aller courir un moment me ferait du bien mais je n'y ai pas goût, toujours posté devant la fenêtre je ne risque pas de bouger de là. Mon regard se perd dans le vague, mes pensées surgissent de part et d'autre me donnant presque le tournis. Je revois les images défiler depuis le tout début que je sors avec Océane, son sourire, son regard amoureux sur moi, la douceur de ses mains ou de ses lèvres, son air timide et sensuel, sa façon de m'enlacer, la naissance de Chloé, nos plus beaux moments tous les trois.

Je sursaute lorsque la porte d'entrée se referme mais je reste confus entre mes idées et la réalité. J'entends des pas sur le parquet et les petits bruitages de ma fille, je dois probablement devenir fou.

Toujours face à la fenêtre de la chambre, les pas se rapprochent encore de moi, toujours dans ma torpeur. Une voix douce se fait entendre, aucune agressivité dans celle-ci.

  • Rafaël...

Mes épaules se secouent légèrement, mes dents se plantent dans mes lèvres pour retenir un sanglot. Mes joues sont trempées, je me retourne dans un geste très lent au moment où la main d'Océane se pose sur mon épaule.

  • C'est finit... Reprend t-elle en m'enlaçant, Chloé est dans sa poussette à l'entrée de la chambre.

Mon coeur manque un battement avant de repartir en tachycardie. Finit comment ? Définitivement ? Ou est-elle de retour ? Trop de questions s'entrechoquent dans ma tête, je pleure à chaudes larmes dans de puissants sanglots qui secouent violemment mes épaules. Je me suis trop retenu les jours précédents que je ne peux rien faire d'autre que de lâcher prise.

La main fine d'Océane masse le derrière de ma nuque, ma brunette me murmure des petits '' Chut '' comme elle fait lorsque Chloé est en pleine crise de larmes. Je ne pourrai pas supporter de la perdre, jamais une femme a su atteindre mon coeur et me faire tomber autant amoureux.

  • Chuuuut .... Chuuuut... Chut.... Murmure t-elle toute douce. Rafaël, je suis là... Ça va aller mon coeur, ça va aller.... (Sa voix devient tremblante). Je suis désolée chéri mais je suis là maintenant, tu n'es plus tout seul ne t'inquiète pas, ne t'inquiète pas.... (Je sens son petit corps se secouer contre le mien, je crois qu'elle aussi est en train de craquer, ça me fait pleurer encore plus fort). Rafaël s'il te plaît arrête toi, ça me fait trop de la peine, je t'aime.... Je t'aime tellement chutttttt aller mon chéri calme toi.... Moi aussi ça a été très dur sans toi mais je voulais que tu te rendes compte que ça m'a blessée que tu aies pu me mentir ! Je déteste ça et ça je voulais que tu le réalises ! Certes j'ai été dure avec toi mais au moins tu ne recommenceras pas !

Je murmure un '' bébé '' étant incapable de prononcer quoi que ce soit. Je referme mes gros bras fortement autour d'elle, l'étranglant presque tellement je ressens le besoin de la serrer contre mon torse. Mes pleurs me bloquent la voix, seuls les sanglots saccadés peuvent sortir de ma gorge, je suis inconsolable.

  • Putain mais moi aussi je t'aime Océane, j'ai vraiment cru que c'était terminé toi et moi... J'ai ressenti les même sentiments que l'on ressent lors d'une rupture et un vide immense ! Je n'ai pas fermé l'oeil de toutes ces nuits, je ne faisais que de penser à toi et à ce que j'ai pu te faire.... Je ne veux plus que ça arrive, je sais que c'est de ma faute alors ça j'assume mais ça fait terriblement mal, Océ ! T'inquiète pas, je m'en suis bien rendu compte oui........... J'ai vu que tu étais une femme blessée, j'ai vraiment mal Océane, je t'ai fais vivre des choses pas cool ces derniers jours alors que tu ne mérites pas ça mais j'étais tellement désamparé, j'étais sûr que c'était le meilleur moyen de te protéger, je suis anéanti... Crois-moi que je ne recommencerai plus jamais, j'ai vu ce que ça a donné.... Et je ne peux pas être séparé de toi, t'es toute ma vie !

  • Je sais Rafaël, ça se voit que tu m'aimes beaucoup murmure t-elle étouffée par mes bras. Ça se voit... Et de te voir pleurer ça me fait je ne sais pas quoi... Je te sens très sincère dans tes sentiments ça je n'en doute pas mais voilà je ne supporte pas que l'on ne me dise pas la vérité ! C'est méchant mais j'ai voulu te faire peur comme si j'allais te quitter mais c'était pour que tu réalises ce que moi j'ai ressenti ! Je peux réagir violemment lorsque l'on me déçoit.... Je m'excuse pour ça d'ailleurs. Après si je suis revenue c'est que déjà je suis très amoureuse de toi mais aussi que j'ai compris pourquoi tu l'avais fait. Doucement tu me serres trop fort !

Je la libère légèrement, ma petite femme me fait face, nous gardons nos yeux remplis de larmes en nous regardant de manière sincère, j'apperçois du regret de sa part, de l'amertume.

Sa petite main effleure ma joue mal rasée, je la stoppe en l'attrapant avec la mienne, nous nous regardons toujours. Je suis obligé de baisser la tête pour l'admirer tellement elle est petite.

Océane m'attrape le col du t-shirt pour me faire baisser encore, ses lèvres viennent s'appuyer sur les miennes pour me donner un baiser pleins de sensations, son toucher est un brin féroce, j'essaye d'adoucir notre baiser pour atténuer nos émotions. Ses lèvres finissent par trembler contre les miennes, je les sens ralentir pour cesser toute résistance pour laisser l'amour et la passion s'emparer d'elles. Avec les miennes, je les caresse, les effleure, les embrasse de façon entreprenante ce qui commence à la faire haleter. Sa petite poitrine se gonfle contre mon torse, elle respire difficilement. Elle se penche un petit peu en arrière, se cambrant sous chacun de mes baisers, ma respiration s'est accélérée aussi, je pousse un râle lorsque sa langue franchit l'ouverture de ma bouche. Je me détache d'elle, le torse se soulevant rapidement. Je la reprends aussitôt dans mes bras me calant dans son cou où je dépose quelques baisers doux.

Puis je me dirige vers ma petite Chloé qui nous regarde avec de grands yeux une fois penchés au dessus de la poussette. Je soulève son petit corps pour le caler contre le mien. Sa petite tête se tient toute seule, elle a énormément grandit en si peu de temps. Elle est à présent capable de se retourner sur le ventre, sur le dos. Elle lâche les objets volontairement et se souvient des gestes qu'elle vient de faire pour ainsi les répéter. Ma fille m'attrape le nez lorsque je viens l'embrasser.

Chloé se montre expressive et contente de me retrouver, cela créer une vive émotion chez moi que les larmes me reviennent aux yeux. Ma pépette gazouille vivement et tente de reproduire les intonations de ma voix.

  • Ga ga ga ! Da ! Da ! Da ! Déclare Chloé en souriant par moment. Pa ! Pa ! Pa ! Da ! Da ! Da ! Ga ! Gaaaaa !

  • Tu es contente de retrouver papa Chloé ! Dis-je. Moi aussi ça me fait trop plaisir tu m'as manqué ma puce ! Je t'aime !

Chloé pousse un cri bien fort avant d'éclater de rire, cela entraîne nos rires à nous aussi. J'adore échanger avec cette petite fille, le langage se fait dès tout petit. Ses sons passent du très grave à l'aigu ce qui semble l'amuser, parfois elle hurle puis murmure.

  • Hé beh tu en as des choses à raconter à papa ! Qu'est-ce que tu as fais de beau avec maman ces jours ?!

  • Ga ga ga ! Dadadadada! Pa ! Pa ! Pa ! aaaaaa !

  • Nous avons fait beaucoup de balades poursuit Océane en se calant contre moi. Avec mamie Rosalie et Papi Mickaël ! On est allé voir les petits animaux de la ferme juste à côté de chez eux, elle a bien aimé les chèvres, ça la faisait rire, tu l'aurais vu c'était excellent ! Elle sera comme ses parents, elle va bien aimer les animaux je pense ! Et beaucoup de jeux sur le tapis avec mamie et maman !

  • Super, merci de t'en être bien occupée ! J'aurai aimé partager ces moments avec vous plutôt que de ruminer dans mon coin dis-je tristement. Ça devait être amusant tout ce petit programme, Océ, tu lui as donné à manger ? Je vois que c'est son heure habituelle !

  • Non pas encore répond-t-elle. On peut l'installer à table si tu veux !

J'accepte volontiers m'asseyant à table avec Chloé en position semi assise sur mes genoux, bien calée contre mon torse, celle-ci babille et secoue sa petite cuillère. Je lui caresse le dessus de la tête alors qu'Océane prépare le petit plat de légumes verts. Chloé tape avec sa cuillère le rebord de la table et semble chantonner.

Océane dépose le plat devant nous, je l'attrape d'une main tout en maintenant Chloé avec l'autre, je me débrouille pour prendre la cuillère et souffler dessus pour la refroidir un peu. Lorsqu'elle me semble à la bonne température, je la fais glisser dans la bouche de ma fille qui aussitôt prise, gonfle ses joues pour faire '' prrrrrrrrrrrrrrrrrr " avec sa bouche. Toute la purée de légumes gicle de part et d'autre allant même m'en foutre plein le jean, je regarde Océane d'un air désespéré. Ma chérie se retient de rire, je lui redonne une cuillérée.

  • Prrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr prrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr prrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!!!!! Crachote Chloé en explosant de rire, sa maman ne l'aide pas à se calmer puisqu'elle aussi est morte de rire.

Je suis couverts d'épinards et d'haricots verts. Océane éclate de rire puis c'est un fou rire qui le remplace, ma chérie n'en peux plus. Je suis mi vexé-mi amusé. Je ne sais pas trop comment réagir.

  • Nan mais t'es un vrai petit clown toi ! Finis-je par dire en lui chatouillant le bidou.

Chloé saccade ses épaules lorsque je la chatouille, elle pousse des petits cris communicatifs.

  • Oui, c'est bien son truc en ce moment ! Répond Océane. Hihihihih je me demandais si elle allait te le faire justement !

  • Tsssss très drôle ! Dis-je grognon. Chloé s'il te plaît, tu la prends correctement celle-ci !

  • PRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR !!!!!!!! Continue ma fille avant de rigoler de nouveau, je perds patience.

  • Chloé chérie, papa va s'énerver si tu continues ! Dis-je d'un ton ferme. Ça suffit ! C'est drôle au début après c'est bon !

Chloé tourne la tête vers moi faisant de gros yeux ronds hésitant entre rigoler et pleurer. Je reprends plus calmement.

  • Aller ma puce, mange maintenant ! De la bonne purée d'épinards, haricots verts mmmmmm !

Océane disparait en plaquant une main sur sa bouche pour s'empêcher de rire. Je lève les yeux au ciel alors que ma petite chérie finit par accepter la bouchée.

  • Mmmga ! Dit-elle en essayant de m'imiter. MMMgaaaaa !

  • Ui mmmmmm que c'est bon ce que tu manges ! Mmmmm regarde Papa va goûter, mmmmmmmm ! Ça manque un peu de sel quand même !

Chloé s'impatiente en voyant que je goûte quelques cuillères, elle commence à râler d'une voix grave avant de pousser un cri aigu.

  • Hé oui tu vois c'est agaçant quand on taquine trop ! C'est pareil quand tu en fous partout ma chérie !

Chloé soupire une fois son assiette terminée, je lui donne à boire tout en caressant son petit dos.

  • Océ, tu peux m'apporter les petits suisses ?

Océane revient aussitôt avec ceux-ci, un rouge à la fraise et un jaune à la banane.

  • Tu veux lequel ma puce en premier ?

Chloé tend le bras pour attraper le jaune, j'ouvre l'opercule et trempe la cuillère dans le petit suisse.

J'ouvre le second et ma fille me fait comprendre qu'elle n'en veut plus en secouant la tête.

  • Ok papa le finira en déssert alors !

Le temps de la digestion, nous installons Chloé sur son tapis d'éveil avec ses jouets et peluches autour qu'elle regarde et attrape un par un. Océane et moi, mangeons en tête à tête tout en gardant un oeil sur Chloé.

La petite fille commence à être somnolente, avant qu'elle ne s'en dorme, je la ramasse doucement au sol pour aller lui mettre une couche propre avant de l'installer dans son petit berceau et à l'intérieur de sa petite gigoteuse.

Nous lui faisons des petites caresses du bout des doigts tout en murmurant des petits mots doux. Ses paupières se font lourdes, elle finit par trouver le sommeil. Qu'elle est mignonne avec ses petits cils noirs, elle aura peut-être héritage de ceux de sa maman qui sont naturellement longs sans mascara.

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