"Au lo- !"

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L'amour est un piège dans lequel je suis tombée, et il avait la forme d'un piège à loup. L'amour m'avait fait croire qu'il maitriserait la bête, que la chasse serait sans histoire et qu'il tomberait dedans, le museau le premier. Mais celle qui est tombée amoureuse, c'est moi, car l'animal est fourbe et le conte du chaperon rouge ne me revenait pas. Je préférais ignorer ses mise en garde et plutôt me mettre au garde-à-vous.
Oh, la transition ne s'est pas faite en un jour ! La chasse était sournoise, il me faisait la cour. Monsieur Loup faisait le beau pour avoir des caresses, il se montrait doux et lançait ses promesses comme on jette des clous ; on ne découvre leur nature qu'une fois blessé par l'un d'eux. Le dressage fut insidieux, il ne devait pas me faire comprendre que j'étais la bête et lui, celui qui me mettait en joue. Complice de cet amour, il aimait rendre aveugle, faire oublier qu'il est l'ennemi de ces bois et que le métal denté continuait de me rentrer dans le pied.


Quand on se rend compte qu'il faut crier, on est sans voix, le choc est trop grand et assomme, tel le chasseur satisfait achevant un animal aux abois. Je n'étais que son repas, car le loup ne se nourrit pas de chair, mais d'émotion, de desarroi. Il cultive la folie des gens qui l'aiment comme on fait pousser des légumes, ses griffes sont invisibles et les plaintes à la lune ne mènent alors à rien. Il a sa proie, bien coincée, qu'il traine dans la boue tant qu'il peut, parfois il la frappe au sol et elle se relève de peu. L'humiliation est la prison la plus surnoise, car on peut feinter qu'elle n'est pas là. Et lui, c'est tout ce qu'il veut.

Le loup est ainsi, il aime qu'on oublie sa nature, à force de sourires, il cache son esprit dur. Méfie-toi, jeune fille, innocente que tu es, à croire que tu chasses ce loup avec fierté, que tu l'apprivoises, fleur au fusil, et qu'il va changer. Fais gaffe, gamine, que l'amour ne t'empêche de voir qui il est.

Quand on vieillit, pourvu qu'on échappe aux morsures fatales de cette créature de la nuit, il y a une chose qui reste à l'esprit : les gens ne changent vraiment que dans les contes de fées. S'il ne peut être apprivoisé, ne te crois pas là pour le dresser... Car il ne se hissera jamais.
C'est cette réalité que l'amour te fait vite oublier...

Ce loup, chasse-le de ta vie, âme en peine... avant qu'il ne dévore la tienne.

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