Repensant à la journée qui s'est effritée entre les doigts, on s'aperçoit que, au milieu de ces idées qui irriguent de la tristesse ou de la mélancolie, on a ramassé quelques pépites, comme ces cailloux qui déforment nos poches, et qu'il faudrait garder en mains afin de ne pas oublier la douceur d'un instant, la lumière d'un regard, une phrase dans un livre, toutes ces petites choses qui tissent une sorte de tapis – un nuage comme tapis – pour adoucir le pas, apaiser le souffle, tracer son propre sillon au sein d'un monde où l'on se sent un peu perdu. Aujourd'hui comme un avis à la population. Il faudrait couper le son à toutes les radios, télévisions, émetteurs de musique ou de mots, écrans, laisser le silence serpenter, créer un espace improbable de…. Rien... pendant quelques jours, une panne monstrueuse puis tout aussi soudainement un homme avec son tambour ferait rouler ses baguettes dessus au centre des places et dirait simplement : « Avis à la population ! Il est grand temps de rallumer les étoiles ! Qu'on se le dise ! » On se tiendrait là.