Le départ
Il y a une ville.
Il y a une gare aux pierres de taille roses.
Il y a la place de la gare enneigée.
Il y a le café de la gare.
Il y a des gens emmitouflés assis en terrasse.
Il y a un homme et une femme.
Lui, son bras autour de ses épaules,
Elle, sa tête contre la sienne.
Il y a un petit chien en boule sur un plaid,
Sur une chaise en face d’eux.
Il y a une valise sous la table.
Il y a brusquement un coup de sifflet.
Il y a le bruit de la locomotive vapeur.
Il y a la peur de se séparer.
Il y a l’angoisse des adieux.
Il y a la dernière étreinte.
Il y a les premiers jets de vapeur.
Il y a le dernier baiser,
Il y a les premières larmes.
Il y a le départ.
Il y a le panache de fumée.
Il y a l’éloignement de cette ville.
Il y a le départ d’une nouvelle vie.
Il y a le commencement d’une vie d’adulte.
Il y a le départ d’un enfant.
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