Hélas, il est trop tard.

Je reste là, cependant. Je persiste à croire qu'il existe autre chose. Une autre voie pour moi. Peut-être un autre chemin où je pourrais sentir l'espoir me porter jusqu'au ciel. Car, c'est ce qui m'attend, n'est-ce pas ? A défaut d'avoir pu vivre ma vie. Puisse le jour de mon salut arriver au détour d'un battement de cils pour m'assurer une existence prometteuse et libératrice.

Si seulement tu pouvais t'approcher de moi…

Me retenir et me rassurer. Une dernière fois. Ta présence, tel un remède. Ton souffle sur ma peau, un baume d'amour qui vient éveiller mon cœur pour me retirer ma douleur.

Il m'a fallu du temps pour réaliser. Pour comprendre qu'en t'abandonnant, j'avais commis une erreur.

Il m'a fallu du temps pour me rendre compte que, séparé de toi, je n'étais plus que désespoir et chagrin.

Tes mains. Si douces et rassurantes. Autour de mon cœur, résorbant les trous béants.

Tes lèvres. Parfaitement imparfaites. Allant goûter mon odeur, chatouiller mon cou.

Te rappelles-tu ? De la fois où je t'ai dit que je t'aimais ?

Te rappelles-tu ? De cet instant béni où nos regards se sont croisés et où j'ai ressenti pour la première fois notre connexion, mon amour.

Hélas, cela n'a pas suffi.

Car je le sais, je le ressens. Toi aussi, tu peux le comprendre. Alors que je ne réussis plus à satisfaire ton désir ardent de liberté.

Je me dois d'être invincible. Pour nous deux. J'essaye, je te le promets.

Je ne pourrais te causer du tort. Pourtant, tu m'en crois capable… Aurais-tu oublié à quel point tu m'as marqué ?

Qui sommes-nous ?

Des êtres écorchés se voilant la face, animés par une fervente illusion.

Serait-ce au creux de tes bras que je pourrais me sentir entier ? Pourrais-je un jour appartenir à ton monde ?

Et si, ensemble, nous nous apprêtons à nous redécouvrir ? Serais-tu partante pour faire partie du voyage ?

Je deviens fou. De toi à moi, tu es mon monde. Laisse-moi entrer. Pardonne-moi.

Je ne t'en veux pas. Ou presque.

Quand nous nous sommes dangereusement approchés du précipice, quand tu as cessé de me soutenir et que tu m'as oublié. Dans le brouillard, je ne voyais que toi.

La tentation de me trahir t'a déjà attirée, s'il t'arrivait de renouveler ton mensonge ?

J'ai tenté de me remémorer ce que j'étais avant toi. Malheureux que je suis à vouloir tromper mon cœur en manque, mon corps, lui, n'était pas dupe de mon échappatoire et ne me laissait aucun répit. En manque de ce poison que j'ai absorbé pendant cinq ans à tes côtés. En manque de toi, alors que ton visage, si familier, a continué à me hanter jour après jour dans l'étendue de ma solitude.

Impuissant…

Je perds la tête.

Reviens-moi. A petit pas, avec lenteur pour que le mirage de ta personne ne s'évapore pas trop vite. Laisse-moi croire que nous avons encore une chance, tous les deux.

Je suis impuissant face à mon amour pour toi.