Il est 8h du matin quand je me réveille, encore engourdi par la courte nuit que je viens de passer. Et oui, il est déjà temps de se lever. Je descends donc de ma chambre, en pyjama, pour prendre mon petit-déjeuner. En bas, je retrouve mon père qui est dans la salle de bain et ma mère, qui est déjà dans la cuisine. Je m'assois à table, lorsque mon père reçoit un appel auquel il s'empresse de répondre.

"D'accord, oui, pas de soucis. Je lui transmets le message".

Il se retourne :

"Tom, ce soir ta mère et moi allons dîner chez Benjamin, un de mes collègues. Tu veux te joindre à nous? Tu ne seras pas seul, il a une fille de ton âge."

J'étais intrigué à l'idée de faire une nouvelle rencontre.
"Eh bien, pourquoi pas, ça me sortira de mes révisions !"

Je ne me suis pas encore présenté. Je m'appelle Tom, j'ai 17 ans et j'habite à Toulouse, avenue Jean Rieux précisément, près du lycée Saint Joseph où je suis en Terminale L - oui, je suis le seul garçon mais est-ce important ? Je fais ce que j'aime après tout. Physiquement parlant, rien d’incroyable : un bon mètre soixante-quinze, des lunettes, des cheveux noirs (quoique grisonnants) et dans l'ensemble, un corps mince mais tout de même affermi par une pratique régulière du cyclisme depuis deux ans. Dans ma classe, mes camarades de classe m'appellent "la voix de la sagesse" car il m'arrive souvent d'avoir le mot juste et de résoudre des conflits. Mais ne me prenez pas pour quelqu'un de trop sérieux non plus car je suis toujours de bonne humeur, prêt à blaguer et surtout très spontané. Je m'entends bien avec beaucoup de monde, de par ma capacité à m'adapter à chacun, mais je n'ai que quelques vrais amis que je présenterai le moment venu.

 Après le petit déjeuner, je remonte dans ma chambre pour me changer et choisis, comme presque tous les jours, un jean et un sweat-shirt. Ma matinée se résume à quelques révisions pour mon prochain examen blanc qui approche à grands pas, ainsi qu'à de longs moments dans la lune durant lesquels je ne suis présent que physiquement, mon esprit s’étant volatilisé dans des contrées lointaines. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens à la fois pressé et stressé de rencontrer la fille du collègue de mon père. Je ne sais pas à quoi m’attendre mais j’ai l'intuition que cela pourrait être spécial. Mon déjeuner est rapide; mes parents travaillent et je me cuisine un petit quelque chose afin d’être rassasié jusqu'à ce soir, ou plutôt des pâtes en langage “jeune”

 L'après-midi est terminée et mes parents reviennent de leur occupation. Il est environ dix-huit heures quand ils m'appellent:
"Tom? Tu es prêt à partir?" me demande ma mère.
"- Oui, j’arrive !" lui répondis-je en prenant mes chaussures.

 Occasion spéciale oblige, je mets une chemise, pour montrer que je suis soigné aux yeux du collègue de mon père et de sa femme mais aussi, et surtout pour dire la vérité, aux yeux de sa fille. On ne sait jamais, peut-être vais-je lui taper dans l'oeil après tout ?
Le trajet dure près de 20 minutes puis nous arrivons à ce qui semble être un quartier résidentiel - il s'avère, en effet, que nos hôtes vivent dans l'éco-quartier d'Andromède, situé à Blagnac. Nous nous dirigeons au hasard vers un bâtiment lorsque mon père voit son collègue nous faire signe:
"Vincent [mon père], ici !"

 Pour vous mettre dans le contexte, mon père et son collègue Benjamin travaillent tous les deux chez Airbus. Le premier est ingénieur aéronautique tandis que le deuxième est chef de projet. Ils se côtoient donc régulièrement.

 Nous nous dirigeons donc vers le bâtiment sur notre droite et montons au 3ème étage. Ma mère frappe à la porte et c'est la fille de Vincent qui nous ouvre. Je découvre, tout comme mes parents, une fille blonde, vêtue d'une robe d'été blanche à fleurs, simple mais efficace, qui s'avance, nous tend la main et dit, d'un air détendu et agréable: "Bonsoir, Marie, enchantée. Allez-y, entrez. "