Le trésor de l'Elfe

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Il fut un temps, dans la forêt des charmes, près de Lorienta, où une grotte demeurait scellée par un énorme rocher. Elle s’ouvrait seulement la nuit, au coup de minuit, lorsque la lune atteignait le sommet le plus élevé des montagnes d’Aria, un phénomène qui ne se produisait que tous les trois cents jours.

À l’intérieur de cette mystérieuse caverne habitait un Elfe répondant au nom d'Ena. Ena était également le gardien d'un trésor réputé inépuisable. De nombreux aventuriers britanniens tentèrent en vain de s'emparer d'une partie de ce trésor pour échapper à leur misère. Cependant, la grotte se refermait brusquement sur leurs traces, et la plupart y laissaient leur vie.

Un soir, alors que la grotte s'ouvrait, une modeste veuve accompagnée de son petit-fils ramassait des brindilles à proximité de cet endroit mystique. En s'approchant avec le jeune garçon, elle découvrit des tas de pièces d'or et décida d'en glisser discrètement dans son tablier. Soudain, elle entendit le grondement du rocher qui s'apprêtait à se refermer.

La vieille femme eut de la chance contrairement à José, qui demeura piégé dans le souterrain. La veuve frappa désespérément contre le rocher et poussa des lamentations.

— Pourquoi ? Pourquoi ai-je été si bête ? J’étais riche avant d’être réellement pauvre. La seule richesse que je possédais, vous me l’avez enlevée, gardienne ! Pourquoi ai-je voulu en acquérir plus ? Rendez-moi mon petit-fils, je vous en supplie.

Malgré ses implorations, la grotte demeura immobile. La veuve rentra chez elle. Avec l'or qu'elle avait acquis, elle engagea un Britannien pour briser le rocher et libérer son petit-fils. Pendant plus d'une journée, le Britannien s'acharna, même durant la nuit qui suivit. Mais, au lever du jour, les trous et les entailles qu'il avait laborieusement creusés s'étaient mystérieusement comblés.

La pauvre grand-mère devint de plus en plus anxieuse. Elle consulta le pasteur de Lorienta, qui lui conseilla d'attendre la prochaine nuit où la lune atteindrait le sommet des montagnes d'Aria.

Ena était réputé pour être bienveillante avec les enfants. Le pasteur recommanda à la veuve d'apporter chaque matin un petit pain et un pot de lait pour nourrir son petit-fils.

Malgré son soulagement financier grâce aux pièces d'or, la grand-mère était tourmentée par les jours qui passaient sans José. Il était sa seule famille. Chaque jour, en apportant de la nourriture au petit, elle restait des heures devant la grotte, regrettant son avidité. Elle espérait un miracle, mais rien ne se réalisait.

Quand la lune atteignit le sommet des montagnes d'Aria, la grand-mère attendait anxieusement devant la grotte. Son cœur battait fort. Allait-elle retrouver son petit José ?

À minuit, la grotte s'ouvrit. La grand-mère retrouva son petit-fils en bonne santé. Cependant, elle n'avait jamais imaginé rencontrer Ena, la gardienne de la grotte. Elle portait une robe verte qui symbolisait l'espoir. Ses yeux étaient d'un bleu clair et sa peau se trouvait en harmonie avec ses longs cheveux raides et blancs.

— Oh, mon petit José, que suis-je contente de te retrouver !

— Tout va bien, Mamie ! Ena s’est gentiment occupée de moi. Tu sais, elle n’est pas méchante, mais au contraire, elle est plus gentille qu’on le raconte.

— Merci d’avoir pris soin de lui, affirma la grand-mère en regardant l’Elfe.

— J’espère que vous retiendrez la leçon, déclara Ena. Les gens veulent toujours plus que ce qu’ils possèdent déjà. Or, la véritable richesse ne se trouve pas au fond de ma grotte, mais au contraire, elle demeure dans votre cœur, madame. Si vous n’étiez pas venue déposer des provisions pour José, chaque matin, il aurait certainement perdu la vie.

— Qu’as-tu fait durant tout ce temps ? demanda la grand-mère à l’enfant.

— Ena m’a permis de découvrir un monde où l’on y rencontre des licornes et des bébés dragons. Tu verrais, ils sont trop mignons ! Tu veux venir les voir ?

— Non, je préfère rentrer à la maison, si tu veux bien.

José comprit l'épuisement de sa grand-mère. Il fit ses adieux à l'Elfe, et quelques minutes plus tard, la grotte se referma.

Et ainsi se conclut mon récit, mes chers amis. Cette histoire illustre qu'il n'est jamais sage de toujours désirer davantage et que nous devrions être satisfaits de ce que nous possédons déjà. Cette grand-mère s'est laissée éblouir par de brillantes pièces d'or alors que son plus précieux trésor était à ses côtés. Ne vous laissez pas tromper par des promesses vides et profitez du moment présent, surtout de vos proches qui sont près de vous et qui constituent votre véritable bonheur.

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