Convergence

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Il y eut un minuscule point blanc dans le noir, se dilatant jusqu’à atteindre la taille d’une balle de ping-pong phosphorescente. Puis, en l’espace de quelques secondes, le tout éclata dans une espèce d’irruption circulaire, projetant dans son champ de vision des milliards de fragments brillants. Une onde de choc se propagea dans tout son corps et il eut la sensation de se trouvait réellement à proximité de l’évènement. Une lumière crue, froide, se substitua aux myriades d’étoiles, et la danse des particules se dissipa progressivement devant lui. À travers ses paupières, une forme oblongue se pencha sur lui.
« Monsieur Stark ! Vous allez bien ? La voix résonna dans sa tête comme un écho aux tonalités métalliques. Il eut un réflexe nerveux le long de sa colonne vertébrale. Les sens lui revinrent peu à peu.
— Prenez le temps. Respirez lentement, dit un contour ovoïdal aux contours troubles.
Les silhouettes se firent de plus en plus précises.
— Ou suis-je ? murmura Sam la bouche sèche.
— Monsieur Stark. Vous êtes chez vous, dans votre…
— Stac… !
— Sam Stark. Vous ne vous souvenez pas ?
— Je m’appelle… Roger.

— Roger ! Non, ce n’est pas vous, répondit un visage penché au-dessus de lui, apparemment surpris par sa réponse. Vous êtes Stark… Sam Stark. Et moi c’est Sanders, pour qui vous travaillez. »

Ce nom remua quelque chose en lui. Des flashs, brefs et rapides. Il se vit en train de rentrer à l’intérieur d’un caisson, à la recherche de quelque chose, ou de quelqu’un. Un ballet de lumières… Une soudaine envie de vomir le prit à la gorge. Celui qui disait s’appeler Sanders le saisit par les épaules et le redressa lentement. Il essaya de l’aider, mais ses bras et ses jambes refusaient de bouger. Il se laissa faire.
Une fois en position assise et malgré le tournis, Sam se mit à évaluer discrètement ce qui se trouvait autour de lui. L’endroit où il venait d’atterrir était une salle exiguë avec une sorte de lit de camp aux draps délavés. Une armoire à pharmacie blanche laquée était accrochée sur le mur d’en face. Vers un coin de la pièce, il découvrait une table en bois bon marché avec une seule chaise à proximité.
Debout, à ses côtés, deux hommes le regardaient avec curiosité. Dans son esprit, des visages et des mots s’efforçaient de reprendre corps.
« Où on est ?
— L’infirmerie de CORTEX, lui répondit Sanders. On vous y a transféré, car vous étiez encore inconscient lorsque notre gars vous a ramené parmi nous.
— Ramené d’où ? Le ton de sa voix semblait plus assurée.

— Du jeu dans lequel vous étiez plongé depuis plus de trois jours, monsieur Stark. Vous êtes l’un de nos bêta testeurs. Cela ne vous évoque rien ?

— Bêta quoi ? s’exclama Sam, déconcerté.
Celui qui s’appelait Zarckov apposa une main sur son épaule droite.

— Monsieur Stark, vous sortez d'une pénible expérience, croyez-moi. Il est tout à fait normal que vous soyez désorienté. Ecoutez, on va vous laisser un quart-heure le temps de rassembler vos pensées. Cela vous va ?

Sam sentit monter en lui un profond malaise. Il y eut comme un crépitement dans sa tête. Des réminiscences d’évènements antérieurs au transfert flottaient quelque part dans son crâne, hors de portée. Son prénom… Sam. Quelque chose comme Derky… Roger Derky résonnait comme une évidence en lui. Pourquoi l’appelait-il Sam ?
— Ça me va, dit-il tout en se demandant où il avait atterri.
Sanders et l’autre homme sortirent en silence de la minuscule pièce, fermant avec soin la porte derrière eux.


Une fois tout seul, Sam essaya de rassembler les fragments de sa mémoire. Que s’était-il passé ? Et ce nom qu’on lui attribuait, Stark ! Qu’est-ce que cela signifiait ?

Ses paupières s’alourdirent brusquement sous la tension accumulée. Il cligna des yeux, juste le temps de... Il se redressa soudain, prostré, le regard dans le vide. Quelque chose en lui se remettait en place.
Quelques minutes plus tard, Sam se leva péniblement du lit et se dirigea tel un somnambule vers le miroir incrusté sur le portillon de l’armoire à médocs. Sanders entra au moment où il détaillait l’image que la glace lui renvoyait.
« Monsieur Stark ! Je vois que vous allez mieux. Avez-vous retrouvé votre mémoire ?
Sam le dévisagea un instant, l’air absent. Puis, se reprit.
— Peut-être. Pouvez-vous me la rafraîchir quant à l’année en cour ?
— Nous sommes en 2016, lança Sanders. Pourquoi ?
— Mes souvenirs se remettent lentement en place si ça peut vous rassurer.
Sanders esquissa un sourire satisfait.
— À la bonne heure. Content de te revoir, Stark. J’ai bien cru te perdre. Il y a quelqu’un qui désire te rencontrer.
— De qui s’agit-il ? demanda Sam, surpris par le soudain tutoiement de Sanders.
— Roger Derky, l’homme qui t’a ramené parmi nous ! »

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