Son Sourire

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J'aime prendre le métro. Où le train d'ailleurs. Surtout dans les grandes villes, là où il y a la possibilité de prendre un ticket pour la journée. J'aime m'assoir dans une ligne, enfoncé dans les vieux fauteuils éliminés, cette odeur de train si particulière. Je prends le premier train la plupart du temps, quand les wagons sont presque vides. Je regarde les gens qui passe, notant les détails dans le carnet de cuir que j'emporte partout. Les gens sont mon inspiration, ils sont la plus belle des créations, la plus originale. Les humains sont mon inspirations. Ils sont l'essence de mon art. La source de mon œuvre.

Peu à peu, les wagons se remplissent. Il est 8h30. C'est la rush hour, comme disent les américains. Les travailleurs se pressent dans la rame. La tête plongée dans leurs téléphones, tapant furieusement sur leurs minuscules écrans, où les yeux fermés et la tête dodelinant. Certains lisent. Ceux-ci sont plus rare, maintenant même les livres sont électroniques. Je me repait de cet atmosphère dont je ne fais pas vraiment partis. Pour la plupart de ces gens, je ne suis qu'un détail. Il ne me voit pas. Pas vraiment en tout cas. Les gens montent et descendent. Des hommes, des femmes et des enfants. Des blancs et des noirs. Des café-au-laits. Des rouges et des jaunes. Des gros et des maigres. Des petits et des grands.

J'inspire à pleins poumons les odeurs qui se mélangent pour en former une nouvelle? Une odeur en constant mouvement, évoluant au fil des minutes qui s'écoulent doucement. La journée passe. Je profite. Mais je ne trouve pas ce que je cherche. Je ne trouve pas l'Inspiration. Je soupire alors que le dernier train de la journée entre en gare. Je descendrais à la prochaine. Une balade au clair de lune me fera le plus grand bien.

Les portes s'ouvrent. Je ferme les yeux, gardant la surprise des nouveaux arrivant pour quand le train sera en mouvement, c'est beaucoup plus drôle de cette façon.

Le train repart et j'ouvre les yeux, parcourant le wagon du regard. Le vielle homme endormi, une cannette de bière à la main, ronfle toujours dans un coin. Le groupe de jeune se rendant à une fête, si l'on en croit leurs bavardage incessants.

Et puis, il y avait la plus belle femme que j'avais jamais vu.

Elle se tenait appuyé contre la porte, regardant le paysage gris de la ville defilé derrière la vitre. Elle avait de long cheveux blond, tirant sur le roux, et un visage fin et doux. Une silhouette en courbe, comme je les aime. Pas de fil de fer pour moi. Elle porte une jupe de tailleur bleue marine, et une chemise blanche. Elle ne porte presque pas de maquillage, et j'imagine qu'elle ne porte pas de parfum non plus. Où peut-être une petite touche de fleurs. Comme une prairie fleurie. Je ne peux pas la quitter des yeux.

Sentant probablement mon regard, elle lève les yeux vers moi, et l'espace d'un instant nos regards se croisent. Elle me sourit timidement. C'est le plus beau sourire que j'ai jamais vu. C'est ce que je cherchais. Un sourire qui m'inspire.

Je ressort mon carnet en cuir et je commence à écrire.

J'en oublie de descendre à la station suivante. Ou à la suivante.

Ce n'est qu'une fois qu'Elle est descendu que je reprends mes esprits. Quelle rencontre. Se sourire. Je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Il me hante.

Le lendemain, je reprends le même train, pour essayer de la revoir. Je veux revoir ce sourire magnifique et renversant. Bouleversant.

Elle est de nouveau là. Regardant encore par la fenêtre. Aujourd'hui, ses cheveux sont attaché en queue de cheval. Elle m'aperçoit et me sourit de nouveau. Avant de se détourner. Je retient difficilement un grognement. J'en veux plus. Je veux son sourire encore.

Je prends l'habitude de prendre le même train qu'Elle. Mon œuvre progresse. Elle est ma muse. Tous les soirs, Elle me sourit quand elle me voit. Son sourire passe de timide à amical. Chaleureux.

Je l'observe de loin pendant un mois. J'apprends les traits de son visage et les lignes de son corps. J'apprends son sourire et je commence mon œuvre. Mon art est tout ce qu'il me reste en ce monde. Cette fois ci sera la bonne.

Aujourd'hui, Elle participera à mon art.

Je la rattrape et je lui demande d'être ma muse.

Car son sourire est mon inspiration.

L'Artiste a encore frappé : un nouveau corps a été retrouvé dans la quartier latin hier matin!

Mallory James, 27 ans, a été retrouvé dans une ruelle du quartier latin. Selon toute vraisamblance, la jeune femme aurait été attaqué en rentrant à son domicile, tard dans la nuit. Selon la déclaration du détective Lambert en charge de l'enquête depuis le début, ce meurtre est connecté aux trois derniers. Depuis le début de l'année, trois victimes ont été retrouvé dans ce quartier. Les quatre victimes sont des jeunes femmes entre 20 et 28 ans. Leurs âge étant leur seule point communs, les enquêteurs se demande encore ce qui poussé le tueur à choisir ces victimes en particulier, et recommande la prudence à tout le monde jusqu'à la capture du coupable.

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