Vaillance.
L'année venait de s'achever, et on était déjà au début de la nouvelle.
Elias en percevait les prémices, comme un animal aux abois perçoit chaque frémissement de l'air ambiant.
Trois ans révolu, passés ici.
Trois ans à espérer, à être attentif au moindre signe.
Bientôt les premiers bourgeons. Les jours commençaient déjà à rallonger, annonciateurs du prochain printemps.
Pourtant rien ne serait plus comme avant.
Il était temps de passer à autre chose.
Elias vivait seul ici. Chaque soir, comme pour se rassurer, il jetait un coup d'oeil sur le petit bout d'océan, tout près.
Chaque soir le réverbère récemment remplacé, éclairait son balcon, tandis qu'en face le projecteur s'allumait lui aussi, sur le jardin du : "petit manoir", ainsi qu'il l'avait baptisé.
Chaque soir, un peu de l'espoir qu'il entretenait vaillamment, s'effilochait davantage. Le temps des grands exploits ou de l'audace semblait révolu.
Bientôt la fin des incertitudes.
Il avait fini d'attendre.
Tessons, débris, éclats,...
Sa jeunesse s'en allait, rompue ; et toute rébellion devenait inutile.
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