Choix 1

2 minutes de lecture

Non ! Non non non !

J’utilise mes dernières forces pour prendre de la distance entre moi et la chose. Je commence à pleurer, serre les dents pour éviter de gémir. Il faut que je m’échappe, de ce monstre, de cet homme.

Petite pensée, tu me déçois. Vraiment.

Toutes les torches s’allument à l’unisson. La lueur écarlate me force à fermer les yeux. Je cours à l’aveugle. Il commence à faire chaud, une chaleur qui devient rapidement insoutenable. Je m’abrite du dos de la main, rouvre les paupières. Je suis arrivée dans une pièce immense, si grande que je n’en vois pas les murs. Face à moi, se trouve un four, gigantesque, semblable à une gueule de monstre cornu. Je pile net. Je m’arrête.

Tu étais censée, être la bonne, petite pensée.

Il n’y a plus une once de douceur dans la voix. Elle est devenue tranchante, impitoyable. Quelque chose se glisse entre mes jambes, m’attrape par une cheville. Je pousse un seul et unique cri avant d’être enlevée dans les airs, la tête en bas. Je ne sais plus si je vois rouge du fait des torches ou à cause de mon propre sang s’accumulant dans ma boite crânienne.

Tu étais censée, réussir, petite pensée.

Un regard vers le haut, je suis tenue par un tentacule noir et gluant. Du mucus coule sur ma jambe, il me paraît gelé, alors que de la fumée rentre dans mon nez, me fait tousser. J’ai été amenée juste au-dessus du four. Je tente de me libérer, frappe désespérément l’appendice de mon pied libre. Chaque coup lui fait resserrer sa prise, chaque signe de résistance augmente ma propre douleur. J’abandonne. Je relâche mes membres qui ballotent dans le vide. L’œil est tout proche de moi, encore plus grand, plus malsain. La pupille à elle seule fait deux fois ma taille. Je n’ai plus la force de crier. Je le fixe en pleurant.

Le globe commence à s’abaisser. Je vois alors, perché à son sommet, un homme, grand, élégant. Ce dernier s’envole, il flotte dans les airs. L’œil a disparu, il ne reste que nous deux… et le four. Je n’ai d’yeux que pour lui. Je veux qu’il s’en aille, qu’il me laisse tranquille. Au contraire, il s’avance. Sa présence m’est insupportable.

Il va nous falloir tout recommencer, petite pensée, encore.

Il paraît déçu. Sa main effleure ma joue avec la douceur qu’aurait un amant. Le contact de sa peau contre la mienne me répugne, si fort que je me mets à trembler. Ma réaction semble le faire sourire, la lueur projetée par le four en contrebas lui donne des airs de diable.

A tout de suite, petite pensée.

Il m’embrasse. Je ne peux lui résister. C’est un baiser long, ardent, à sens unique. Enfin, il s’éloigne, comme à regret.

Le tentacule qui m’enserre la cheville se détend.

Je chute, droit vers la forge infernale ! La chaleur est telle que je me consume avant même d’atteindre les premières flammes.

Je… je…

--------------------

Vous croyez que c'est terminé ?

Je n’en ai pas fini avec ma petite pensée, ni avec vous.

Il faut recommencer, encore.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Symph' ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0