Colleur de timbre : une industrie humaine cachée

Une minute de lecture

 Cela vous épuise de baver sans cesse sur ces petites étiquettes sèches et au goût détestable afin de faire parvenir votre courrier d'une boîte jaune à une autre ? Sachez que certains ont eu une idée fantastique !

 Entre la mauvaise haleine et ce problème de salive toujours manquante, le 21ème siècle vit le nombre d'utilisateurs du secteur postier de plus en plus amoindri. Tout ça parce qu'à force d'en baver tous les jours, la pâteuse prenait place dans la bouche de tous, plus vite que les conséquences du nutella dans la forêt amazonienne. Cela décourageait les épistoliers, il fallait donc trouver une solution.

 Couplez ce manque de bave avec la surpopulation de personnes âgées en EPHAD, et vous aviez enfin la clé à ce problème. Le programme s'intitulait "Recyclez vos vieux : offrez-leur un emploi". Bien que farouchement critiqué à sa première évocation, ce manifeste rencontra très rapidement un succès... mortel !

 Il faut dire que cela allégeait le travail des trieurs d'enveloppes : des sacs entiers de courriers non-affranchis partaient directement chez les légumes... Euh, chez les ainés, afin d'y être convenablement étiquetés, puis enfin, distribués. Cela permettait aux étals... Aux établissements de soin, d'embaucher deux personnes de plus pour un ratio de huit baveux employés. Une première déposait le timbre aux lèvres amorphes mais dégoulinantes des vénérables, la seconde les récupérait puis les collait sur les enveloppes. Tout le monde touchait un salaire, y compris les grenouilles en fauteuil roulant, leur permettant de réduire drastiquement les frais liés à leur pensionnat.

 Une vraie révolution était en marche. Bien sûr parfois, certains grabataires confondaient lesdites étiquettes avec les gommes à mâcher plates, et finissaient par s'étouffer, comme un hamster que l'on aurait gavé de journaux people afin qu'il devienne le rongeur aux étrons d'or.

 Ces quelques accidents, accompagnés de trop nombreux sittings des travailleurs du quatrième secteur âge, menèrent ce programme à sa perte.

 La morale à retenir ? Confier le soin de timbrer des lettres à des timbrés, c'est confondre le plus beau des mots avec le plus virulent des maux.

 Ça vous scotche ? Ou choque ? Moi pas.

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