Le monde selon Altaé

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An 183 de la nouvelle ère, le vingt-huitième jour de la lune du Frêne.

Quand les Léonas s’étaient installés dans la capitale, ils avaient pris Ilaé à leur service. Veuve de guerre, Ilaé était hébergée, ainsi que sa fille Amiraé, dans une dépendance de la résidence dédiée à la domesticité.

Il pleuvait, il ventait, il faisait un temps épouvantable sur Nouvelle Vernes. Altaé, qui n’avait pas encore deux ans, était confinée dans la salle de jeux sous la garde d’Amiraé. Cette dernière, âgée de quatorze ans, compagne de jeu et plus ou moins préceptrice aimait Altaé comme une sœur.

« Que veux-tu faire ? demanda Amiraé.

— Dessin !

— Tu veux dessiner ?

— Ben, non ! toi, dessin.

— OK ! »

Amiraé alla chercher une feuille de papier, des crayons de couleur, puis revint auprès de l’enfant, elles s’assirent sur le sol.

« Je dessine quoi, Altaé ?

— Le monde !

— C'est quoi le monde ?

— Pa !

— Il a un nom Pa, c’est quoi son nom ?

— Ben, Yoï !

— Non pas Yoï, Yori, Yo-ri, répète.

— Yo ri, comme hihihi !

— C’est bien, mais Yori, c’est son petit nom. Ton papa, c’est monsieur Léonas.

— Ben, c’est Pa.

— D’accord, d’accord. Et c’est tout ? demanda-t-elle en terminant la silhouette d’un homme.

— Ben, y a Ma !

— C’est quoi son petit nom ?

— Ha-eu-naé !

— Halenaé, Ha-lé-naé, allez répète !

— Ha-leu-naé ?

— Non Halenaé, ça se prononce ha lé avec un é comme à la fin. Essaie encore.

— Ha--naé.

— C’est bien ! Qui encore ?

— Ben, toi !

— Moi qui ?

— Ben, copine !

— Ma va te gronder si tu dis tout le temps Ben, tu sais dire mon nom alors dis-le !

— Amie, comme copine et aé, hihihi amiaé.

— Je sais que les re c’est dur, mais dit ami-raé !

— ami-raé !

— C’est très bien ! Qui d’autre ?

— Tata ! puis se penchant sur le dessin Altaé ajouta : Ben, toi grand.

— Tu as raison je suis plus petite que tes parents, mais je suis plus près, alors tu me voies aussi grande.

— Heuuuu ! Oui !

— C’est qui tata ?

— Sœu Ma !

— La sœur avec rrrrrrrr à la fin, comment elle s’appelle ?

— Ben, tata !

— Comment Pa et Ma appellent tata ?

— Aèaé !

— Raelaé, ra-è-laé.

— Aè-laé !

— Rrrrrrrrr tu. »

La porte s’ouvrit, Ilaé apparue et lança :

« Qui veut du chocolat chaud de la brioche et du miel ? »

Les deux enfants abandonnèrent le dessin et la suivirent dans la cuisine.

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