Chapitre 1 - Là où tout commence

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Il pleuvait dehors. Pourtant, aujourd’hui était tout sauf un jour triste pour Thomas. Alors qu’il s’approchait de son lycée, accompagné de ses parents, il lui vint une pensée : chaque pas le rapprochait un peu plus d’une nouvelle vie. La perspective d’un futur encore plus excitant que son présent, les doutes aussi, la peur bien évidemment. Si Thomas se rendit au lycée un samedi, c’était justement pour cela. Mais il n’était pas seul, certains élèves marchaient également en direction du lycée tandis que d’autres attendaient déjà devant la porte de l’amphithéâtre. Pour eux aussi, il était question d’incertitudes et de joie.

Soudain, un léger bruit se fit entendre de l’intérieur. Un bruit de clé et de serrure, et la porte s’ouvrit. Un homme bedonnant, avec une coupe courte qui inspirait l’ordre et la discipline, se tint sur le pas de la porte et dit :

  • Allez-y, entrez.

Lorsque Thomas entra avec sa famille, il fut émerveillé par l’endroit. Il était élève dans ce lycée depuis quelques mois déjà, mais il n’avait encore jamais eu l’occasion d’entrer dans l’amphithéâtre. C’était beaucoup plus grand que les salles de classe, et mieux décoré aussi.

Thomas prit place avec sa famille, et les autres personnes présentes en firent rapidement de même. Alors que l’homme s’affairait à régler quelques derniers détails techniques depuis l’estrade, la mère de Thomas sortit un carnet et un stylo de son sac à main. Une fois que tout le monde fut bien installé, l’homme commença à parler :

  • Bonjour, et bienvenue à cette réunion de mise en place de notre programme d’échange. Tout d’abord, je vous remercie d’être venu si nombreux et enthousiastes, malgré le mauvais temps dehors. Pour ceux qui ne me connaîtraient pas bien encore, je me présente, je suis M. Malraux, le proviseur de ce lycée.

M. Malraux prit alors une télécommande posée sur la table de l’estrade, et appuya sur un bouton. Aussitôt, l’image projetée sur la grande toile blanche changea.

  • Comme vous le savez, vos enfants ici présents deviendront l’année prochaine les ambassadeurs de cette école à travers le monde. Notre réunion d’aujourd’hui a donc pour objet de passer en revue les différents préparatifs, afin d’organiser ensemble ce beau projet.

Un grand concours entre élèves avait été lancé il y a quelques semaines par le lycée, permettant à 10 élèves de partir étudier à l’étranger l’année suivante. 10 élèves parmi les plus méritants, dans le but de promouvoir le lycée à travers le monde et nouer des liens étroits avec différents pays. Thomas avait été sélectionné pour ses qualités en anglais, tant à l’écrit qu’à l’oral, et il s’apprêtait à découvrir une destination qu’il n’aurait jamais pu imaginer.

  • Notre équipe a travaillé dur pour permettre à vos enfants d’étudier dans les meilleures conditions et garder un souvenir mémorable de leur futur séjour à l’étranger, dit le proviseur. Il ne s’agit en aucun cas de vacances et une attitude irréprochable leur sera demandé, il en va de la réputation de cette école. Mais s’ils sont aujourd’hui ici présents, c’est aussi parce qu’ils adoptent le bon comportement au quotidien. Ils ont toute notre confiance.

M. Malraux appuya sur la télécommande, et une nouvelle diapositive apparu.

  • Mademoiselle Eva Martin, commençons par vous.
  • Le proviseur présenta à Eva et à sa mère la destination exacte où elle étudiera l’année prochaine, un lycée en banlieue de Barcelone, l’endroit où elle logera ainsi que de nombreux détails dont Thomas n’avait que faire, impatient de découvrir où lui serait envoyé. Le même schéma se répéta pendant quelques minutes, puis se fut au tour de Thomas. Il savait déjà que sa destination était les États-Unis, mais il n’en savait pas plus. Quel État ? Quelle ville ? Ou peut-être un petit village ? Il était impatient de le découvrir.

  • Monsieur Thomas Duval. J’ai le plaisir de vous annoncer que vous étudierez l’année prochaine au lycée Harvey Benjamin, près d’Orlando en Floride.

À ces mots, Thomas fut rempli d’une grande joie. Son rêve américain devenait encore plus une réalité, et il prendrait place en Floride. C’était au-delà de toutes ses espérances.

  • Vous suivrez le même enseignement que les élèves de Junior Year. Aucun aménagement ne vous sera concédé, l’objectif étant de vous faire découvrir l’éducation américaine dans sa plus grande authenticité. Mais à en juger par vos résultats en anglais, je n’ai aucun doute sur vos capacités d’adaptation.

Il se racla la gorge, puis appuya une nouvelle fois sur le même bouton de la télécommande.

  • Vous serez accueilli par la famille Walker dès votre arrivée à l’aéroport. Il s’agit de votre famille d’accueil, chez qui vous logerez et mangerez en dehors de vos heures d’études. Vous y resterez d’août jusqu’à juin de l’année prochaine. Comme pour tous les autres élèves, l’ensemble des frais de déplacements, de logement et d’éducation sont pris à notre charge. Il vous incombera uniquement de régler vous-même vos frais de loisirs et tout autre frais qui ne sera pas de première nécessité. Nous vous fournirons tous les détails techniques en fin d’année.

* * *

C’est par une belle journée d’été que Thomas fut convoqué dans le bureau du proviseur. Il se présenta à l’accueil du bâtiment de l’administration, qui lui demanda de patienter quelques instants, le temps de prévenir M. Malraux de son arrivée. Après quelques minutes d’attentes, on lui fit signe.

  • Monsieur Duval, vous pouvez y aller. Au fond du couloir, dernière porte à gauche.
  • Merci, répondit Thomas sur un ton poli.

Il se dirigea vers cette porte, puis frappa.

  • Entrez !

M. Malraux se leva de sa chaise de bureau et s’avança vers Thomas.

  • Thomas, ravi de vous voir. Je vous en prie, asseyez-vous.

Thomas prit alors place face au proviseur, qui s’était rassis à son bureau.

  • Je tenais tout d’abord à vous féliciter pour vos bons résultats cette année. Le passage au lycée n’est jamais une mince affaire et vous vous en êtes très bien sorti.
  • Merci Monsieur, répondit Thomas.
  • Voici donc les différents documents qu’il me restait à vous remettre pour votre voyage dans quelques mois.

M.Malraux tendit une chemise cartonnée à Thomas, que celui-ci s’empressa d’ouvrir.

  • Vous y trouverez notamment votre billet d’avion pour Orlando, le billet retour vous sera envoyé en fin d’année afin d’éviter que vous ne le perdiez. Il y a aussi une brochure du lycée où vous étudierez l’année prochaine. Cela vous permettra certainement de faire passer le vol un peu plus vite. Je souhaitais également vous rappeler à quel point il est important que vous continuiez d’adopter le bon comportement qui a été le vôtre tout au long de cette année. Considérez-vous chanceux de pouvoir vivre une expérience comme celle-ci. Et n’oubliez pas que ce voyage existe dans un but pédagogique bien sûr, mais qu’il est aussi primordial que vous fassiez preuve de rigueur dans votre travail et d’un comportement exemplaire afin de nous permettre d’engager de plus sérieuses discussions avec la direction de ce lycée et les autorités locales. Je suis désolé de me répéter, mais c’est nécessaire.
  • Bien sûr, répondit timidement Thomas.

C’est alors que M. Malraux se leva une nouvelle fois.

  • Je ne vais pas prendre davantage de votre temps. Merci d’être venu. Je vous souhaite le meilleur pour l’année prochaine.
  • Merci à vous, répondit Thomas.

Il ferma la porte du bureau du proviseur, le billet pour Orlando entre les mains. À lui les États-Unis, à lui la Floride, à lui une toute nouvelle vie, au moins pour un an.

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