À mesure qu'il monte les marches, Theo entend de moins en moins les membres de sa famille.

Une fois arrivé devant l'entrée de sa chambre, il n'entend plus que des murmures.

Sans attendre, il entre et se place devant devant l'armoire.

- Je suis dedans ! Crie-t-il.

- À dans 10 minutes alors !

Il l'ouvre et entre à l'intérieur.

Au poignet, Theo possède une petite montre que ses parents lui ont offert à son dixième anniversaire.

Il l'allume.

- 20h38...

J'ai jusquà 48 pour savoir si oui ou non je suis claustrophobe...

Et il s'assoit tranquillement, laissant le temps faire son travail...

La chambre de Theodore est plutôt spacieuse.

Lorsque on y entre, sur la droite, on y trouve un lit deux places avec une petite table de chevet.

Sur la gauche, dans le coin droit du mur, un bureau et du côté gauche du mur, l'armoire.

En bois de Baobab, Peter Eloy en avait demandé la fabrication lors d'un voyage au Sénégal.

Dès le début, il était convenu qu'il reviendrait à leur premier enfant.

À l'intérieur, quelques chemises sur des ceintres ainsi que des vestes sont accrochées.

Aux extrémités, divers pantalons et t-shirts.

Au centre, Theodore.

- C'est vrai qu'il fait vraiment sombre là-dedans...

Il baille longuement.

Un bruit commence à se faire entendre.

Il s'abat sur toute la maison.

Des gouttes.

Theo entrouve légèrement la porte de l'armoire.

- Manquait plus que ça...

La pluie tombe.

Il referme l'armoire et allume la lumière de sa montre.

Elle affiche 20h43.

Mais elle dévoile également une sorte de visage dans le coin droit de l'armoire que Theodore ne voit pas.

- Encore sept minutes...

Il ferme les yeux et écoute le bruit des gouttes de pluie en attendant.

Il baille encore une fois, la bouche grande ouverte.

Au même moment, il entend un bruit, très bas.

Il ouvre les yeux et la pluie s'arrête.

Theodore fronce les sourcils, il a vraiment entendu quelque chose.

Sa tête se rapproche de la porte de l'armoire pendant qu'une autre sort entre deux chemises.

- Huuuhh...

Une respiration écœurante le stoppe instantanément.

- C'est qu...

L'enfant n'a pas le temps de finir sa phrase et de se retourner que ce qui semble être une main l'attrape par la nuque.

Elle le serre, fort.

Theodore est paralysé par la peur et la douleur.

Il ne peut pas crier, il a trop mal.

Ses yeux commencent à être injectés de sang.

On lui attrape le haut du crâne et lui penche la tête vers l'arrière.

Larmes et sang coulent en même temps, car les griffes plantées sont douloureuses.

Theodore voit ce qui le retient.

L'urine qui commence à couler le long de ses cuisses tremblantes et qui s'échappe de l'armoire témoigne de l'horreur qui s'y produit...

Le visage se rapproche du sien, lentement.

Assez lentement pour que l'enfant distingue la chose inhumaine qui lui fait face.

Et elle lui chuchote...

- Tu n'en auras plus besoin désormais...

Ces mots à peine entendus, Theodore est envoyé en dehors de l'armoire, les portes fracassant ses extrémités.

Une sorte de grognement rauque qui provient de l'armoire s'en suis.

Puis, le cri effroyable de Theo.

- AAAAAAAAAAHHHHHHH !!!

C'est comme s'il vomit son âme, comme si on lui arrache le cœur...

Mais ce n'est pas ce qui lui a été arraché...

L'enfant est au sol, dans un mélange d'hémoglobine et d'urine, bavant du sang ; les mains sous son corps, recouvrants la plaie où se trouvait son sexe.

La bouche grande ouverte, il ne pourra plus ressentir aucun goût.

C'est dans cette position que ses parents le retrouve.

La vieille horloge accrochée au mur indique fatalement 20h58.

Le cri épouvantable de leur garçon les a depêchés à sa chambre.

Nous sommes au domicile de Peter et Helena Eloy...

Quelque chose s'est passé à l'étage.