Chapitre 37 : L'Après-guerre

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Sur le trajet retour, la forêt ne nous avait jamais paru aussi sombre et peu accueillante. Nous rapatriions les morts et les blessés. Je refusais de regarder la jeune femme que je tenais dans mes bras, morte d’un violent coup porté à la tête. Malgré notre victoire, nous n’affichions aucune joie. Sur le chemin, nous fûmes rejoints par les armées de l’ouest et du sud, qui avaient, eux aussi, repoussé l’ennemi. Tout comme nous, ils portaient les cadavres de leurs frères. J’avançai, la tête basse, prenant garde à ne pas trébucher dans l’obscurité. L’épuisement général était palpable mais nous nous soutenions les uns les autres. Lorsque mon voisin, blessé à la jambe, faillit chuter, nous fûmes trois à lui porter assistance.

Il nous remercia et poursuivit, déterminé à retrouver sa famille.

Lorsque nous débouchâmes sur la grande place, la Tour des Cieux face à nous, les grandes portes de l’édifice s’ouvrirent pour enfin laisser sortir les quelques milliers de réfugiés. Cela nous mit du baume au cœur de les voir. Nous déposâmes les corps les uns à côtés des autres. Les Elementaris accouraient vers nous. Je vis Neïlis et Kacelia serrer Kalya dans leurs bras. J’esquissai un sourire en ressentant la chaleur et le soulagement qu’exprimaient les proches réunis.

Mais cela ne dura pas. Lorsque les premiers pleurs se firent entendre, mes lèvres s’affaissèrent. Bon nombre recherchaient des amis, des frères ou des parents en clamant leurs noms, en vain. En désespoir de cause, ils se tournaient alors vers les victimes. Un homme tomba à genoux à côté de la femme que j’avais déposée et pleura celle qui avait été sa compagne. Plus loin, des parents gémissaient tout en serrant leur fils sans vie dans leur bras. Un enfant sanglotait tout en enlaçant sa mère.

Mon cœur se serra.

Malgré le soulagement qu’affichaient certains, c’était le chagrin qui envahissait la combe.

« Je sais ce que tu penses, me souffla Astérion, mais tu n’aurais pas pu faire mieux.

Je me suis entraîné si dur pour affronter l’ennemi et au final, même si nous avons gagné, pourquoi ai-je l’horrible impression d’avoir échoué ?

— La culpabilité du survivant. »

J’observai le père de l’enfant, en larmes, l’éloigner du corps de sa mère.

« Après ce que j’ai vu cette nuit, murmurai-je, j’en viens à me demander si je n’aurais pas mieux fait de te laisser ma place dès le départ. Et si je ne devrais pas te laisser le contrôle maintenant. »

Il resta silencieux quelques instants.

« Tu aurais remporté cette guerre en un claquement de doigt, poursuivis-je, et tant de vies auraient été épargnées. En arrivant ici, je me disais que mon destin était de maîtriser tes pouvoirs et protéger mon monde. Un humain protégeant les siens. Mais je dois me rendre à l’évidence : mon choix égoïste n’apporte que du tort et les Elementaris sont les premiers à en subir les conséquences.

Tu as peut-être pris cette décision pour de mauvaises raisons au départ, me répondit-il, mais tu as su rebondir à chaque difficulté qui s’est présentée à toi. Tu m’as démontré que tu étais obstiné et capable d’encaisser. Jusqu’ici, je pensais qu’il était de mon devoir de remettre ton espèce sur le droit chemin, en tant que géniteur. Mais désormais je sais que vous pouvez vous passer de nous.

Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Au fil des siècles, vous avez grandi par vous-même et, aujourd’hui, peu importe où vous mène votre chemin, nous ne devons plus intervenir. Nous avons perdu ce droit lorsque nous avons débuté la Grande Bataille à vos dépens et oublié pourquoi nous vous avions mis au monde : pour offrir l’intelligence et la liberté de penser à une espèce indépendante. J’ai ouvert les yeux et accepté cela, mais ce n’est pas le cas de mon frère. C’est pour cela que c’est à toi de l’affronter, avec mon aide, et de le défaire. Tu dois lui montrer que vous ne nous devez rien. »

J’assimilai ses paroles, déconcerté.

« Même si cela signifie laisser d’autres innocents mourir ? D’autres familles déchirées ? Je ne serai jamais assez fort pour empêcher que cela ne se reproduise ! Je ne suis qu’un Homme !

C’est grâce à vos erreurs que votre espèce a survécu et évolué d’une manière imprévisible, répliqua-t-il. Vous apprenez de vos échecs alors que nous, Immortels, en sommes incapables. Preuve en est, nous poursuivons une guerre meurtrière des millénaires plus tard. Tes limites, tes peurs et ta mortalité ne sont pas des faiblesses mais bien ce qui te permettra de réussir là où moi j’ai échoué : vaincre mon frère et vous délivrer de l’emprise des Immortels.

Mais tant de sacrifices…

— Dont tu n’es pas responsable ! Mon frère et son inébranlable orgueil sont la raison de toute cette folie ! Tu es une belle personne, Peter Leroy, et détrompe-toi, même moi je n’aurais pu sauver tout le monde ! »

Je restai un instant immobile, ne sachant qu’ajouter à cela. Peut-être avait-il raison mais une part de doute persistait. Notre société n’était pas parfaite, Astérion n’était-il donc pas la solution que nous attendions tous ? Lui contrairement à son frère ne nous gouvernerait pas mais nous guiderait.

Il pourrait rétablir l’ordre et combler nos lacunes.

La présence d’Elysion et Anathone me sortit de mes pensées.

« Eldaf nous a dit que tu avais grandement participé à la victoire, débuta le Kalhn du feu, et pour cela je te remercie, au nom de tout mon peuple. »

J’acceptai ses remerciements d’un hochement de tête.

« Tu as une mine affreuse, ajouta Elysion. Tu ferais mieux de monter dans ta chambre et dormir avant de t’évanouir. »

Avant que je ne puisse répondre, une voix cria :

« Papa ! Ne meurs pas toi aussi ! »

C’était une petite fille. Elle sanglotait à quelques mètres de là, agenouillée près d’un corps immobile. Alerté, je m’élançai aussitôt et découvris un Elementaris à la peau verte qui avait combattu à mon côté sur le flanc nord. Son bras gauche avait été quasiment arraché si bien qu’on voyait l’os. Fort heureusement, une Elementaris avait utilisé ses pouvoirs sur l’eau présent dans le sang pour arrêter l’hémorragie.

La souffrance déformait le visage du guerrier.

« Tinyea, parvint-il à murmurer. Tu dois être forte, tu m’entends ?

— Je veux pas que tu meures ! rétorqua l’enfant d’une voix brisée par le chagrin. Ne m’abandonne pas s’il-te-plaît, papa ! »

Elysion, qui m’avait suivi, me murmura avec tristesse :

« Sa femme était dans l’armée ouest et n’a pas survécu.

— Il ne mourra pas ! s’exclama la femme qui contrôlait l’hémorragie. Mais nous devons trouver un Waléoas Firren qui puisse cautériser la blessure !

— Tu veux l’amputer ? m’écriai-je alors.

— Nous n’avons pas d’autre solution ! Ses muscles sont en lambeaux, ses nerfs aussi, et il faut refermer l’entaille ou elle pourrait s’infecter ! »

C’était la solution la plus logique et drastique à prendre. Pourtant…

« Astérion, tu penses que je pourrais faire comme avec Eonia ? Réparer ses tissus et sauver son bras ?

— C’est possible, me répondit-il, mais tu n’es pas au meilleur de ta forme.

— Mais je peux au moins essayer !

— Ton énergie n’est pas infinie, me mit-il en garde. La fatigue et les étourdissements sont les premiers signes que tu approches de tes limites. Puis vient la douleur et si tu continues encore à puiser dedans, tu pourrais en mourir. Aujourd’hui, ton corps est trop habitué à mon énergie et vider tes batteries sans les laisser se recharger est très risqué ! »

Je réfléchis un instant avant d’insister, déterminé :

« Je peux y arriver ! Avec mes connaissances et tes pouvoirs, on peut le faire ! Fais-moi confiance ! »

Je le sentis hésiter un bref instant avant de conclure :

« Je te fais confiance. Vas-y ! »

Notre échange mental dura moins de cinq secondes. Nos pensées fusaient bien plus vite que la parole. Je m’approchai du blessé, résolu, et m’agenouillai à côté de sa fille.

« Tu es incroyablement courageuse pour soutenir ton papa aussi vaillamment, lui dis-je avec douceur. Je pense pouvoir participer moi-aussi, mais pour cela j’aurais besoin de ton aide. Tu veux bien ? »

Ses yeux s’écarquillèrent.

« Oui !

— J’aurais besoin que tu ailles avec mon ami là-bas et que tu continues d’encourager ton papa. C’est un héros et il en a bien besoin pour guérir. »

Elle hocha vigoureusement la tête et rejoignit Elysion.

« Quel est ton nom ? demandai-je à la soigneuse.

— Hylíesa, me répondit-elle.

— Je vais essayer de sauver son bras. Il n’est plus vascularisé depuis combien de temps ?

— Une heure, tout au plus.

— Ce n’est pas suffisant pour qu’il se nécrose ! Je vais essayer et, si j’échoue, tu pourras l’amputer. Tu me laisses une chance ? »

Intriguée, elle hocha la tête. Je me penchai sur le malheureux qui peinait à rester conscient. Je croisai son regard.

« Je vais faire de mon mieux, lui promis-je. »

Puis je me concentrai sur le travail qui m’attendait.

« Il y a deux gros vaisseaux sectionnés, diagnostiqua Astérion tout en réfléchissant. C’est la cause de l’hémorragie. Si l’Elementaris ne l’avait pas contrôlée, il serait mort en quelques minutes.

Oui, opinai-je. La veine et l’artère brachiale sont tranchées. Et au moins quatre muscles principaux rompus : biceps, triceps, coracobrachial et brachioradial. Plus quelques mineurs.

— Il faut donc commencer par les vaisseaux pour permettre au flux sanguin de reprendre. Ensuite seulement tu pourras t’attaquer aux muscles et aux nerfs. »

J’opinai de la tête et posai mes mains sur la plaie. Le guerrier se tordit de douleur et deux Elementaris durent le maintenir. À son contact, mes mains s’illuminèrent et le blessé se détendit alors, sombrant dans un profond sommeil. Mes pouvoirs apaisaient sa souffrance. Soudain, je sus avec une précision remarquable ce qui se passait dans son organisme. Son cœur était en tachycardie, battant plus vite pour compenser le sang qu’il avait perdu avant que l’hémorragie ne soit contrôlée. Sa tension artérielle était également faible, mais rien d’alarmant. Sans perdre un instant, je visualisai la paroi des deux vaisseaux principaux et les reconnectais à ceux de son bras.

Cela fut rapide mais éreintant. Je regardai la petite fille et lui offrit un clin d’œil auquel elle répondit par un sourire chargé d’espoir.

« Libère le sang, soufflai-je à Hylíesa. Il faut voir si j’ai bien fait mon travail. »

Elle hésita avant de s’exécuter. Je sentis le flux sanguin reprendre et son bras s’irriguer. Satisfait, je repris le travail sans attendre. Je me concentrai sur les fibres musculaires et nerveuses sectionnées. La sueur qui coulait sur mon front était désagréable mais je ne pouvais me permettre de l’essuyer. Je visualisai ses tendons déchirés que mes pouvoirs permirent de ressouder et renforcer. Puis j’appliquai le même processus à la multitude de nerfs, si fins et si fragiles. Cela demanda plus de temps mais au bout d’une quinzaine de minutes, j’avais terminé l’aspect physiologique. Ma vue se troubla. Je secouai la tête pour chasser la fatigue et poursuivis.

Astérion m’assistait en me conseillant et en m’encourageant. Mon esprit travaillait avec rigueur : je savais ce que je faisais. Je connaissais l’anatomie humaine par cœur. Pour l’instant, je me concentrai sur le rythme cardiaque du patient : il fallait éviter l’emballement ou l’arrêt cardiaque. Mais en apaisant sa douleur, les risques étaient moindres.

Finalement, il ne me resta plus qu’à joindre les trois couches qui composaient la peau de son bras à celle de son épaule et proliférer ses cellules pour les réunir. Mes mains cessèrent de scintiller et je me laissai tomber en arrière, haletant. Quelqu’un me soutint, certainement Elysion. Mon regard restait rivé sur le travail que j’avais accompli : il ne restait qu’une longue cicatrice.

« Tu as réussi ! s’exclama Elysion. »

Je pris quelques instants pour reprendre mon souffle et marmonnai :

« Si la magie divine l’a protégé d’une quelconque infection, je pense qu’il retrouvera l’usage de son bras. »

Des exclamations retentirent. Je n’avais pas remarqué le groupe qui s’était formé autour de nous. Quelqu’un me sauta alors au cou. Je faillis m’écrouler sous le poids de la petite fille. Son visage rayonnait d’affection et de soulagement.

« Merci Nahirza ! Merci ! »

Je souris. Nahirza n’avait pas de traduction littérale en français mais équivalait à un titre pour symboliser un protecteur.

« Je t’en prie, lui répondis-je. Va retrouver ton papa, il va avoir besoin de toi. »

Elle se retira et enlaça son père, toujours inconscient.

« Tu devrais lui donner quelque chose pour dormir, conseillai-je Hylíesa. Il va avoir besoin de repos.

— Et toi aussi ! ajouta Elysion.

— Je pourrais peut-être encore aider, non ? demandai-je malgré mon envie irrésistible de me jeter dans un lit.

— Tu en as fait assez ! Allez ! Viens avec moi ! m’incita mon ami en me prenant par les épaules. »

Je cédai sans difficulté.

Avec son aide, je me hissai sur mes jambes, chancelant. Puis, je me laissai guider jusque dans la tour et forçai mes jambes raides à monter les étages avant de finalement atteindre ma chambre. Là je m’affalai sur mon lit et n’entendis même pas Elysion sortir.

Les rayons de soleil me réveillèrent. Je n’avais pourtant pas l’impression d’avoir dormi longtemps mais il semblait que nous nous trouvions en début de soirée. Je me redressai et étirai mes membres courbaturés. Je me sentais mieux physiquement mais pas psychologiquement.

Je me relevai, enlevai l’armure avec laquelle j’avais dormi, puis retirai mes vêtements et me dirigeai vers la douche. En entrant dans la salle de bain, je m’arrêtai devant le miroir. Tout comme mes cheveux, mon visage était sale et poisseux d’un sang noir. Une multitude de blessures et hématomes couvraient mon corps. Au moins, je ne souffrais presque pas. Je me détournai du reflet et pris une douche chaude qui apaisa mes muscles endoloris. Puis, à l’aide d’un gant et des produits à base de fruit semblables à des shampoings, je débarrassai mon corps de toute la crasse qu’il avait accumulée.

L’espace d’un instant, cela me permit de ne penser à rien d’autre.

Après une vingtaine de minutes à savourer le silence et la solitude, je décidai de sortir. J’enfilai une serviette autour de ma taille et dévisageai mon reflet. En me voyant, propre et nu, j’eus du mal à me reconnaître. Mon visage m’apparaissait anormalement sévère et, comme le reste de mon corps, avait été meurtri par les récents événements. La fatigue se lisait dans mes yeux et se marquait par les cernes qui les soulignaient. Seuls mes cheveux n’avaient pas changé, toujours aussi courts. C’était Eonia qui me les avait coupés ainsi. Elle trouvait que cela mettait mon visage en valeur.

Ma gorge se serra.

J’avais déjà traversé quelques deuils, ceux de mes grands-parents notamment, mais jamais celui d’une amie. Et encore moins d’une amie qui était morte dans mes bras. Alors que j’avais tué ses assassins, et exaucé son dernier souhait en protégeant son peuple, la culpabilité me rongeait toujours autant.

« Et tu es censé être un sauveur ? marmonnai-je à mon reflet, les dents serrées. Un Nahirza ? »

Une violente pulsion m’envahit et je frappai mon reflet de toutes mes forces. Mon poing traversa le miroir d’eau ainsi que la solide écorce de l’arbre siamois. La colère et le chagrin firent monter les larmes mais je les contins. J’en avais assez de pleurer. Je retirai ma main lacérée par le bois. Mes fichus sentiments me faisaient agir de manière stupide mais je devais admettre que cela m’avait apaisé. Après avoir retiré les morceaux de bois plantés dans ma peau, j’enveloppai ma main dans une serviette et sortis de la pièce.

Une heure plus tard quelqu’un toqua à ma porte. Je fermai le sac que je venais de remplir et me levai pour ouvrir. Lorsqu’elle me vit, Kalya me dévisagea.

« Entre, lui dis-je. »

Elle obéit, balaya la pièce du regard, et m’annonça :

« Les Kalhn se sont réunis dans la salle du Conseil, en haut de la tour, afin de décider ce que nous allons faire. Ils veulent que tu les rejoignes dès que possible. Ensuite, à la nuit tombée, nous incinérerons nos morts. »

J’acquiesçai de la tête et répondis :

« Je dois leur parler de toute manière. »

À ma voix plus grave que d’habitude, elle haussa les sourcils. Elle vit alors ma main bandée et demanda avec sympathie :

« Tu veux que l’on parle de la bataille ?

— À quoi bon ? rétorquai-je. Elle est terminée, non ? »

Mon ton glacial la fit frémir.

« Tu t’en veux encore de ne pas avoir pu tous nous secourir ? »

Ses yeux bleus me scrutaient avec insistance. Face à mon absence de réponse, elle posa avec douceur la main sur mon bras et ajouta :

« Moi non plus je ne pensais pas que ce serait si difficile d’accepter que l’on ne puisse pas sauver tout le monde. Que tous nos amis, tous nos proches, ne s’en sortiront pas. »

Même si elle ne le cita pas, je savais qu’elle pensait à Thorn. Ils n’avaient jamais été réellement amis mais ils avaient partagé de proches moments et son sacrifice ne pouvait que l’attrister.

« Dans mon monde, murmurai-je finalement, on n’arrête pas de voir des histoires où des héros font d’immenses sacrifices pour protéger ceux qu’ils aiment. Et généralement, ils finissent par gagner. Depuis hier, j’ai réalisé que ce n’est pas le reflet de la réalité : on a peut-être remporté la bataille mais nous avons perdu énormément en retour. Et l’idée de vivre avec me terrifie. »

Elle n’ajouta rien et je la dépassai, sans un mot.

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