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Une minute de lecture

Marchal m’a envoyé un SMS, en pleine nuit. Des mots simples, mais efficaces.

— Elle arrive. Lulu.

Nous en avions déjà discuté. Les chiens sont strictement interdits dans les hôpitaux. Marchal m’avait fait promettre de lui emmener Lulu lorsque la mort serait proche. Alors, j’ai mis le panier du chien dans un sac de course.

Lulu n’a pas voulu s’approcher de Marchal. Elle est allée dans un coin, derrière un fauteuil, et n’a plus voulu en sortir.

Jusque tard dans la nuit, je suis resté assis. Marchal avait le regard fixe, concentré sur le vital en lui, dans un recoin de son esprit. Il sembla sortir d’un léger sommeil, bougea légèrement la main, déplia un ou deux doigts comme s’il désignait quelque chose, et ses dernières paroles furent incompréhensibles. Lorsque je vis ses yeux éteins, son sourire figé, je retirais vivement ma main, posée sur son bras. Puis je suis allé dans le couloir éclairé au néon, un peu trop éclairé, peut-être. Cette lumière ne s’oublie pas.

Et la main droite passa du mort sur mes yeux.

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