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Je suis parti sur Paris, un voyage éclair à la journée, pour rencontrer ceux qui peuvent m’assurer une couverture médiatique. Je veux dire, au-delà des journaux régionaux. Marchal prévenu aurait aimé un droit de veto. Stress. « Bon, vas-y ». Tarak a bien fait les choses, acceptant avec grâce - et un brin d’intérêt - la cohabitation avec une charmante attachée presse. Nous avons convenu qu’il n’avait pas les atouts ni le réseau de la jeune Isabelle, ce dont il convint pour les atouts, et en partie pour le réseau. Il faut dire que son père est un cadre dirigeant d’une entreprise publique, sa mère une je ne sais plus quoi mais à particule. Double cursus Assas et Dauphine (ou Sciences Po je ne sais plus) puis journalisme et consulting en communication, moins de trente ans et jolie. Une séparation nette, en gros le département à l’un et Paris à l’autre, pour peu qu’il n’y ait pas de perte d’information et que la communication se fasse au mieux et au plus près. Tarak a bien insisté sur ce point, « au mieux et au plus près ».

Sur le retour vers la gare, dans le Marais, une bijouterie attire mon attention dans cette partie de Paris où le charme des pierres a parfois bien du mal à convaincre, impression de moisi qui donne à certaines rues une odeur n’appartenant qu’à elles avec des notes particulières et des variations en fonction du temps plus ou moins sec ou humide, odeurs de caves et de salpêtre ou d’égouts qui font de l’air frais comme une odeur neuve. Un bijou pour Valérie. Qui supporte et souffre l’intensité de la campagne. « Emaux sur cuivre » écrit sur le haut de la porte. La devanture : une fenêtre et des présentoirs pleins de petits objets délicats et colorés.

A l’intérieur, personne. Comme un jeu de piste un panneau indique « Je suis à l’atelier ». Lorsqu’elle ouvre la porte laissant sortir l’air surchauffé, enlevant ses lunettes argentées de soudeur pour me sourire je n’ai pas su que dire, elle a du reposer la question, s’adressant à Isabelle. Je m’attendais à voir une jeune fille aimable et puis avec du tact, vendre, car c’est pas tout, faut un peu enrober, ou un artisan je ne sais pourquoi âgé et cheveux blancs. Rien ne me préparait à ce sourire et ma réponse confuse ma réponse fut rapide. « Isabelle, choisissez un bijoux, c’est pour vous.». Je suis sorti avec mon portable laissant croire à un appel urgent. Coup de fil rapide. A mon retour, nos relations éclaircies par Isabelle en mots féminins, je reste là, observant. Nos doigts s’effleurent, lorsqu’elle me rend la carte, semble gênée de ce contact, qu’elle ne pouvait pourtant qu’avoir recherché - car pour ma part je ne l’avais en rien provoqué. Ou bien était-ce moi ? Je ne sais rien d’autre d’elle, pas même son nom. Elle.

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